Je vous invite à lire les conséquences de ces fichiers. Sur le même site. C'est incroyable.
Des dizaines de millions de victimes et de suspects joyeusement mélangés. Et des erreurs dans tous les coins
Un rapport remis à Sarko tire la sonnette.
Un rapport plutôt saignant vient d’atterrir sur le bureau de Sarko. Un groupe de travail réuni tout exprès y décrit un certain nombre de « dysfonctionnements » des « fichiers de police et de gendarmerie », en particulier lorsqu’ils sont utilisés pour des enquêtes administratives de moralité. Au bilan : erreurs, informations qui auraient dû être effacées ou consultations sauvages par des personnes non autorisées. Et pour le citoyen le résultat est le même : calamiteux.
Ce rapport n’a pas été rédigé par quelques extrémistes exaltés. Sous la houlette du très sarkozyste (et socialisant, et ex-grand maître du Grand-Orient) Alain Bauer, patron de l’Observatoire de la délinquance, les plus grands chefs flics et pandores, des hauts magistrats, le président de la Cnil ou encore le médiateur de la République ont apporté leur contribution à ce diagnostic glaçant. [...]
Les ratés du monstre
Le plus gigantesque de ces fichiers, selon le groupe de travail, est le Stic (Système de traitement des infractions constatées). A lui seul, ce monstre recense 32 millions d’infractions, 4 750 000 personnes mises en cause et 2 250 000 victimes. Un outil indispensable pour la police, mais qui souffre de sérieuses malformations. D’abord, le Stic est bourré d’erreurs. Les membres du groupe de travail en sont tout retournés. Ils expliquent que des informations dont la durée légale de conservation avait expiré demeuraient dans le fichier. En 2004, un grand ménage a abouti à la suppression de 1 241 742 fiches de « mis en cause » et de 49 843 « victimes ». Mais, dernièrement, la Cnil estimait encore à 20 %, au bas mot, le nombre d’erreurs.
Idem pour Judex, la base de données propre aux pandores, dont une récente expertise a démontré que deux fiches sur trois contenaient des bourdes ou devaient être effacées. Riche de ses 8 300 000 affaires qui touchent 2 800 000 personnes, Judex existe depuis vingt ans. Mais, détail amusant, ses ordinateurs ne sont déclarés que depuis un mois ! Auparavant, la gendarmerie vivait dans l’illégalité. Heureusement, aucun magistrat n’a eu l’idée d’engager des poursuites... Pas gênés, les pandores conservent également en toute illégalité leurs bonnes vieilles fiches cartonnées, qui seraient, selon le rapport, au nombre, excusez du peu, de 60 millions. « Vous savez, soupire un général, on travaille depuis longtemps avec des tas de fichiers et on apprend qu’il faut en déclarer certains ! » Il est vrai que la loi Informatique et Libertés est toute récente : à peine trente ans. Il faut laisser aux gendarmes le temps de se mettre au courant.
source: http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2638