Coronavirus: la pêche française divisée par cinq
AFP•03/04/2020
Les pêcheurs français, pris en étau entre la chute de la demande et les craintes de contamination liées au nouveau coronavirus, ont réduit par cinq la quantité de poisson pêché fin mars, selon une note de FranceAgriMer dont l'AFP a pris connaissance vendredi.
La semaine du 23 au 39 mars, 146 navires ont ainsi débarqué 612 tonnes de produits de la mer, contre 2.947 tonnes par 495 navires en moyenne en 2018 et 2019, à la même période, selon des chiffres établis par l'organisme para-public.
Dans le même temps, environ 900 tonnes de produits de la mer été vendues dans les halles à marée, soit une baisse de 69% par rapport à la semaine précédente et de 83% par rapport à la même semaine en moyenne sur les trois années précédentes.
Après une chute des cours au début de la crise sanitaire, "cette contraction de l'offre" a permis de faire revenir les prix dans la moyenne des années passées et de limiter les invendus, indique FranceAgriMer, qui tient ses chiffres de la direction des pêches, département du ministère de l'Agriculture.
En Bretagne, "les apports sont essentiellement dus à la pêche côtière" (seul le port de Lorient a été approvisionné en espèces de la pêche hauturière, lingue, lieu noir et baudroie), souligne la note de FranceAgriMer, "la situation étant plus équilibrée dans les Hauts-de-France", avec des apports majoritaires à Boulogne en lieu noir et en merlan, complétant les livraisons de coquille Saint-Jacques, calmar et sole de la pêche côtière.
La fermeture des restaurants a privé la pêche française de 50% de la consommation intérieure en France, et provoqué une chute des cours qui a amené une immense majorité des équipages à rester à quai.
La France a indiqué jeudi avoir obtenu le feu vert de la Commission européenne pour que soient financés des arrêts temporaires des activités de pêche.
Cette proposition doit maintenant être soumise et adoptée par le Conseil et par le Parlement européens.
Les pêcheurs français négocient par ailleurs avec le ministère du Travail la possibilité d'avoir recours au chômage partiel. L'idée serait que le chômage partiel finance les équipages et que les arrêts temporaires financent les entreprises, en espérant que les deux dispositifs soient compatibles.
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