Ahmed a écrit :Bidouille23 l'argent est évidemment l'instrument le plus pratique pour effectuer des échanges, bien supérieur au troc, mais ça, personne ne prétend le contraire!
Tu écris ensuite:
Bidouille23 a écrit : ce n'est pas l'argent en tant que tel le gros problème, mais en fait plutôt la possession
Certes, mais l'argent est bien le média qui permet la possession: il n'est pas si facile d'éluder la question!
Si j'ai bien compris, Bidouille dit en intro ce qu'il pense des «
points centraux de notre soumission à l'argent», c'est donc pas tant qu'il éluderait l'argent en tant que vecteur, plutôt qu'il n'en dresse une sorte d'inventaire, tiré de ses observations pratiques. Et là, difficile de lui donner tort. (Mais je ne dis pas non plus, que tu n'avais pas relevé ce "détail",
bien sûr...)
Ahmed a écrit :Plus loin:
Bidouille23 a écrit :Si ont crée un système dans lequel tout le monde peut amasser une certaine richesse, alors les niveaux se verraient équilibrés. Mais l'équilibre n'est pas le but, il faut donc en amasser encore plus pour rester " au dessus " , mais au dessus pourquoi ?
Et bien la seule raison valable me paraît être le pouvoir !!!
Tu as tout à fait raison, l'idée même d'un équilibre de richesse est contradictoire: on ne peut être riche que s'il existe des pauvres et le pouvoir que confère la richesse est proportionnel à la différence de fortune entre les individus.
En d'autres termes, la capacité d'une somme détenue par un individu à influencer le comportement de ceux à qui elle fait défaut, dépend de l'urgence et de l'intensité de leur besoin; l'argent a donc une valeur essentiellement relative et c'est bien ce qu'il mesure.
Ce qui m'épate dans ses posts, c'est que l'on sent que ça vient du cœur, voilà ce que c'est lorsqu'on cherche à comprendre la société avec bienveillance. Il va loin dans cette direction, très loin, jusqu'à faire toutes sortes de synthèses de sa thèse, c'est bouleversant! Alors certes, Zeitgist c'est très bien, mais notez quand même que d'être comparé à ça, c'est déjà pas mal !
Si j'ai bien compris Fred, c'est une belle approche d'épistémologie constructiviste que la sienne — non pas que je me gausse de ce terme (j'aurais eu de la peine à synthétiser ses idées comme il l'a fait) mais parce qu'il me semble approprié, et qu'il donne des réponses à des questions dont je cherchais la réponse depuis quelque temps, alors qu'elles étaient sous mon nez (et dans une suite logique de question soulevées dans cette section du fo-fo....) — au fond, si on se réfère à A. Masslow, Bidouille nous suggère que symboliquement nos esprits seraient leurrés par le rôle de l'argent qui viendrait se substituer/compléter au «
Besoin de développement» (ou «
Besoin de self-actualisation», voire combler d'autres manques, puisque c'est fonction de chacun...). Pour l'argent, c'est donc confondre le «but» par le «moyen»: c'est tellement vrai et bien observé! Ci-après, je développe un peu...
Résumé de mes cours et de Wikipédia, qui a écrit :Abraham Masslow
Pyramide de Masslow (chaque individu est motivé par son besoin le plus bas insatisfait: chaque personne à la sienne, en fonction de SES priorités)
Cinq besoins fondamentaux (dans l'ordre de la pyramide ci-dessus):
— Besoin de développement, d'accomplissement;
— Besoin d'estime;
— Besoin social, d'appartenance;
— Besoin de sécurité;
— Besoins physiologique;
[Edit: rappel]
Seuls le premier besoin (et subsidiairement le second) ont besoin d'être satisfaits impérativement à un moment ou à un autre, les autres sont hiérarchisés, mais l'ordre dans la hiérarchie, peut varier d'une personne là l'autre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_d ... _de_Maslow
Alors qu'à la base, l'argent couvre le
«Besoin de sécurité». Cependant il arrive à faire un lien vertical entre ce paradigme connu et ces deux besoins (qui de plus passe par les deux Besoins sociaux et d'appartenance et Besoin d'estime, et là je dis: bravo! clap, clap, clap...) nonobstant l'idée du comblement du «
manque» (dont on ne peut contester qu'il est l'un des moteur de la consommation et bien connu du marketing.... Attention seulement au fait que cette discipline est le résultat de l'observation de paramètres, rien d'autre, c'est ce qu'on en fait derrière qui craint...)
Je suis moins convaincu qu'il y aurait un savant calcul de contrôle et de manipulation des peuples (entendez par là qu'il serait pleinement conscient) pour et par l'argent. Non pas que je le nie ou que l'observation soit fausse, mais d'une part parce qu'elle échappe même aux «puissants», puisqu'ils sont autant susceptibles de se faire bouffer par d'autres puissants) et d'autre part, parce qu'elle est plus cynique encore (si je poursuis l'idée de Bidouille à son climax) puisque ça va jusqu'à l'expression du pouvoir par la guerre et donc la mort. Peu importe qu'elle ne soit que virtuelle (ou non), ça commence toujours par une matérialisation mentale, on parle ici de «l'intention»...
Les exemples qui suivent son explication, démontrent bien cette confusion entre l'argent en tant que but, plutôt que moyen.
Car en effet, si le but noble était de travailler essentiellement pour la satisfaction du devoir accomplit (tant qu'à faire...), l'argent en serait réduit à sa plus simple expression de moyen!
Et la boucle est bouclée entre ceux qui bossent vraiment (et produisent quelque chose d'effectif, soit un peu plus de 20% de la population) et le secteur tertiaire "parasite", qui représente jusqu'à 80% du marché du travail (on marche sur la tête, n'est-ce pas...)
Bidouille23 a écrit :Toute chose faite dans le plaisir n'est plus une contrainte
On comprend le sens (mais attention au double sens: ça dépend pour qui, parfois la contrainte C'EST le plaisir, hé héé.... Et n'ayez pas l'esprit mal tourné... hein
y'avait pas de second degré... quoique...)
Cette réflexion logique, vu ce qui précède, est fort intéressante. Car c'est précisément le «chaînon manquant» dans l'éducation/formation.
Celle-ci s'arrête à la «responsabilisation», mais pas jusqu'à surmonter le «Besoin de contrainte» (qui pousse bons nombre d'entre-nous à nous lever le matin pour aller au taf...)
—
«Travailler avec du plaisir et de plus sans que ce soit une contrainte, mais vous n'y pensez pas mon bon Môssieur..!»
C'est pourtant bien la conclusion à laquelle arrive nombre de chef de PME, et ce qui fait le moteur de leur motivation: non l'argent!
Alors est-ce uniquement une question d'éducation/formation? Pas tout à fait, ou plutôt pas seulement: le «Besoin de contrainte» est malgré tout une réalité psychologique! Pas simple d'aller en classe pour s'éclater à faire des équations mathématique, ou pour l'éboueur de se lever à l'aube pour aller jouer à l'équilibriste sur un camion poubelle..
C'est aussi, certainement, une question culturelle, un nouveau paradigme ...Et une nouvelle répartition du gâteau à imaginer, car ce point permettrait d'accepter l'idée consciente «d'autonomie individuelle»! D'où la question (pourtant simple): vit-on consciemment et jusqu'à quel point............?
Peut-être qu'à l'instar du
Permis de conduire, faudrait-il arriver à un
"Permis de bien se conduire" en société
(pour que les gens prennent conscience de ce qu'implique la vie culturelle, sociale, professionnelle ou que sais-je) qui au terme d'une formation ad hoc, proposerait un parcours initiatique qui donnerait quelques perspectives d'un comportement "politiquement et culturellement correct" en société (voire sous forme d'un permis à points ou la maîtrise d'une discipline artistique serait fortement encouragée et valorisée....).
En l'état, il n'y a guère que l'école avec ses notes, l'armée avec son obligation de servir, et le salaire qui sont les réels passages obligés dans la société... C'est hélas bien insuffisant!
En face, côté délinquance, les "branches à option" sont assez nombreuses dans les banlieues mal famées, jusqu'à la criminalité en col blanc...
J'arrêtes là pour ce soir, tant de choses à dire: Bravo pour l'altruisme de Bidouille. C'est beau à voir.