@ Phil53 :
Evidemment j'ai fait un raccourci /…
Tout le monde fait des raccourcis, sur un forum c’est la nécessité du genre et c’est vrai que c’est parfois difficile d’éviter les approximations, ou pire, les contresens…
En ce qui concerne les ouvriers, ils détruisaient les machines parce qu'ils y voyaient un concurrent déloyale qui prenait leur travail.
C’est exactement ce que j’ai dit, sous une autre forme.
A ma connaissance il n'y a pas eu de révolte pour dire les machines travaillent pour nous donc travaillons moins.
Non, bien sûr, puisque les machines ne travaillent pas pour les travailleurs…
J’ai suivi ton conseil judicieux et lu (ça faisait longtemps que je voulais le faire) « Le droit à la paresse », vigoureux pamphlet qui, malgré un contexte historique très marqué, garde une bonne part de sa substance corrosive.
Je regrette cependant une ambigüité lorsqu’il évoque la paresse vicieuse des bourgeois pour l’opposer à celle, vertueuse, des ouvriers…
Sa conclusion, avec le recul de l’expérience, peut également laisser rêveur lorsqu’il proclame que grâce à la machine le labeur humain sera soulagé (bien sûr, c’est dans une perspective socialiste, mais l’URSS qu’il n’a pas connue, célébrait, elle aussi, les mérites du travail intensif [Cf.
Stakhanov]).
Sen-no-sen a écrit :
Il n'est pas totalement faux de parler de "chômage voulu".
Je dirais plutôt "chômage opportuniste", car à un taux élevé, il représente une forme de peur pour le salarié, qui même mal payé, ne doit pas se plaindre de sa situation...
Le chômage représente ainsi une forme de répression non avouée du système économique.
Il me semble que la première phrase soit un délicat euphémisme ; en effet, face à un rétrécissement du marché de l’emploi il y avait un autre choix possible que de scinder la société en deux : ceux qui ont un emploi et qui sont contraints (comme tu l’analyse fort bien) à produire un effort toujours plus intensif, et ceux qui sont rejetés en marge et condamnés à ne plus pouvoir vivre dignement.
Ce choix, c’était de répartir le travail de la façon la moins inéquitable possible. Mais, là encore, de même qu’il a été jugé préférable que les entreprises privées accroissent leurs profits en délocalisant, se défaussant sur le secteur publique de subventionner les chômeurs, le choix a été vite fait…