François Roddier, thermodynamique et société

Débats philosophiques et de sociétés.
janic
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par janic » 12/02/16, 13:38

janic a écrit :Sauf, encore une fois, que tu fais référence à des systèmes que, moi, je ne reconnais pas comme référence « spirituelle », je l’ai déjà dit et redit, je ne suis le porte parole que de MON point de vue, pas celui des religions ou des politiques.

C'est un vain discours,la défense du déisme,du créationnisme (terre jeune) comme tu le fait,correspond au contraire à la défense d'un certain type de courants religieux.
Ce n’est pas un vain discours, il s’agit juste d’un différent du tiens. Lorsque je te dis que l’évolutionnisme est une vaste blague qui « correspond au contraire à la défense d'un certain type de courants » anti-religieux.
Pour terre jeune, (il me semblais avoir affirmé et réaffirmé que la terre pouvait avoir des milliards de milliards d'années d'existence (c'est loin d'une terre jeune) l'onjectif est la vie elle même pas le gros caillou sur laquelle elle se trouve)je ne me suis même pas donné la peine de savoir ce que c’est, il y a des centaines de courants religieux de part le monde et chacun y est libre d’exprimer ses choix, y compris pour les courants athées que tu partages.
Se croire indépendant en pensée comme en acte est une belle illusion!
C’est exact ! Ce n’est pas une indépendance complète du seul fait que toute théologie tient compte des diverses façons de voir ce THEO en question. Quant aux actes je ne fais pas de prosélytisme que je considère comme inutile. Ici je réponds aux questions posées par rapport aux sujets concernés avec la connaissance que j’en ai, après chacun en fait ce qu’il veut, il n’y a et n’y aura pas de suivi. En gros ce que tu fais toi-même car ta dépendance à l’évolutionnisme est évidente, même si ce n'est qu'une illusion.
Donc il s’agit pas d’essayer de se représenter le non représentable (c’est même clairement interdit dans le texte biblique), nous disons bien la même chose sur ce point. Mais, ce qui nous différencie, c'est que dans ton discours tu assimiles non représentable avec non existence. Dans le mien, la non perception ne signifie pas inexistence.
Existence,non existence,dans le cas qui nous intéresse ici cela revient exactement à la même chose...
de ton point de vue uniquement!
C'est quoi l'existence?
Les ondes existent que nous en ayons conscience ou pas, même si nous ne les percevons pas. Non perception ne signifie donc pas inexistence !
Ca c’est un point de vue typiquement athée, c’est une vue extérieure dénuée d’expérimentation personnelle (la radio coupée) à partir de là l’individu inexpérimenté peut dire tout et n’importe quoi sur ce sujet. Mais c'est effectivement ce qui se passe aussi pour les cerveaux athées, négationnistes. Un borgne pour un aveugle ou l'inverse!
Ta remarque ne contient aucun argument,je commence sérieusement à m'ennuyer..
Quel argument ? Un aveugle ne voit rien, c’est un fait, pas un argument.
concernant le négationnisme des faits ,je peut peut être te rafraichir la mémoire!
Tout à fait d’accord et j’en fais autant, on va revenir au point de départ
Sur un sujet aussi intéressant,il aurait été bien que tu présente une contre argumentation et pas une opposition de principe...
Une expérience n’a pas à être dans l’argumentation, mais dans le vécu et éventuellement la communication de celle-ci. Les NDE et le reste n’ont pas, et d’ailleurs toujours pas, besoin d’être argumentés puisqu’il ne s’agit que d’un vécu que peu, voire aucun, n’est capable d’expliquer. Toute argumentation est inutile dans ces cas là.
C’est vain à tes yeux atteints de cécité puisque ne voyant pas au delà de l’horizon des religions instituées.
J'ai une excellente vue,merci!
Il ne semble pas ! Vu les limites que tu poses.
Et concernant "l'horizon" dont tu fait mention,celle ci, dans mon cas, ne se limite pas aux seules religions Abrahamique et à leurs lectures littéralistes.
Tu n’es que dans la lecture et la comparaison d’écrits, pas dans l’expérience, pas dans le vécu, ta cécité est liée au fait de ne même pas vouloir envisager ces vécus dont plus tôt tu dis » J'ai mentionné "spiritualité" avec des guillemets....car nombre sont les personnes et les ouvrages à en parler, sans jamais rien démontré, mieux faut alors qu'ils se taisent. » en clair, toi seul peut parler!
Concernant la formation de l'épiglotte,d'une part je ne vois aucunement le rapport avec le sujet,ce qui est signe que tu n'as plus d'arguments, (il faut bien que tu détourne l'attention).
C’est juste un rappel que tu zappes en permanence dans d’autres sujets sur l’évolution. Ce n’est pas en rapport avec le sujet, c’est juste en rapport avec les arguments que tu réclames ici, mais que tu ne fournis pas ailleurs sur du concret, mesurable, vérifiable.
D'autre part quelque soi les explications qu''apporterais le corpus scientifique, tu les nierais en bloc*
Tu peux toujours essayer en pensant à d’autres lecteurs que nous deux. Exemple cette explication :
http://phoniatriestrasbourg.free.fr/Sit ... logie.html
où l’auteur évoque l’évolution du pharynx selon la théorie du passage de la position allongée à celle debout, mais rien sur la formation de l’épiglotte elle-même. Tu auras peut être des sources plus précises.
(tu va jusqu’à nier les fondamentaux de géologie!)
Trouves un seul endroit où je nies LA géologie.
Je n’ai cité à ce jour que des doutes, sur l’interprétation qui en est faite, exprimés par des scientifiques évolutionnistes.
et puis connaissant l'animal que tu es,tu aurait vite fait de passé à d'autre partie du corps histoire d'entretenir une discussion sans fin...
C’est sûr que chaque élément de la vie est d’une complexité telle et de fonctions si précises que chaque partie pourrait être revue par le menu. (la biologie est une science) Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, ce seul point serait déjà pas mal !
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par sen-no-sen » 24/02/16, 14:45

87 – Un peu d’économie
17 février 2016Général

Les économistes souhaiteraient faire de l’économie une science exacte au même titre que les sciences physiques. Ils tentent pour cela d’établir des relations mathématiques entre des grandeurs mesurables. Malheureusement, le choix de ces grandeurs est très pauvre. Il semble se limiter à deux. L’une est le temps qui est clairement défini. L’autre est la monnaie dont l’unité, autrefois liée à l’étalon or, est aujourd’hui plutôt mal définie, et semble fluctuer de façon incontrôlable.

Nous avons vu qu’une société humaine est une structure dissipative. Elle est modélisable comme un réseau d’agents échangeant de l’information. D’un point de vue strictement économique, l’information échangée est la monnaie. Il semble qu’on ait là de quoi jeter les bases d’une véritable science économique. Peut-on appliquer les résultats d’Ulanowicz à l’économie?.

On se heurte d’emblée à un problème fondamental lié à la notion de structure dissipative. Par définition, celles-ci sont dans un état stationnaire, c’est-à-dire qu’elles n’évoluent pas. Malheureusement on s’intéresse justement à leur évolution. Comment faire? En dynamique des fluides, on suppose que l’évolution d’un cyclone est suffisamment lente pour qu’on puisse encore définir la température et la pression du gaz en chaque point. C’est ce qu’on appelle l’équilibre thermodynamique local. Lorsqu’on mesure l’état d’un écosystème, on suppose implicitement que cet état ne varie pas sensiblement durant le temps des mesures. L’hypothèse apparait valable compte tenu de la précision des mesures. Qu’en est-il de l’économie?

Les économistes résolvent généralement le problème en définissant l’état d’une économie sur l’échelle d’une année. Ce choix naturel permet de moyenner les fluctuations saisonnières (mais peut poser des problèmes dans le cas très fluctuant de l’économie financière). Quelle serait donc l’équivalent du paramètre d’ordre α d’Ulanowicz? Si l’on définit l’information comme étant donnée par la monnaie, alors l’information mémorisée est le capital. Cette information est en général mémorisée sur un compte bancaire. Normalisée au maximum égal à 1, c’est la fraction α du revenu annuel qui est capitalisée en vue de rapporter l’année suivante.

La quantité α est une variable aléatoire dont la réalisation n’est connue qu’à la fin de l’année i. L’expression d’Ulanowicz montre que α(i) peut aussi être considéré comme un estimateur bayésien (1) de la probabilité de profit pour l’année i+1. En ce sens, α(i) apporte pour l’année suivante une information α(i+1) qui vaut en moyenne α(i+1) = -α(i).log α(i). La quantité α(i+1) est ce qu’on appelle le revenu du capital. Les économistes la mettent sous la forme α(i+1) = r.α(i) où r est le rendement du capital. On voit que l’expression d’Ulanowicz implique un rendement du capital de la forme r = -log α. Cela peut paraître surprenant car il est infini à l’origine. Nous allons voir que c’est effectiment le cas.

Si l’on réinvesti chaque année le revenu du capital, on a ce qu’on appelle un revenu d’intétêts composés caractéristique des processus autocatalytiques. Une fois réinvesti le revenu du capital devient un nouveau capital α(i+1) = r.α(i), terme d’une progression géométrique de raison r. Il s’agit bien d’une cascade d’événements typique des processus d’auto-organisation. On sait que ces cascades sont déclenchées par des fluctuations aléatoires, ici des pertes ou des gains accidentels en moyenne nuls. Un gain de moyenne nulle peut être considéré comme un revenu accidentel sans capital. Son rendement est bien infini. Lorsque ce gain est investi, il peut engendrer une cascade plus ou moins importante d’événements capables de créer des fortunes. C’est la base du système capitaliste, souvent qualifié de « rêve américain », dans lequel n’importe qui est sensé pouvoir devenir riche.

L’expression d’Ulanowicz implique qu’il existe une valeur critique α = 1/e (37%) pour laquelle la raison r = -log α de la progression est égale à l’unité. Le revenu du capital compense alors tout juste les dépenses et maintient le capital constant. Lorsque α < 1/e, la raison r de la progression est supérieure à l’unité, de sorte que le capital croit chaque année. Dans le cas d’un pays, on parle de croissance économique. Lorsque α > 1/e, la raison r de la progression devient inférieure à l’unité et le capital décroit. Lorsqu’il y a eu création monétaire, c’est-à-dire que le capital a été emprunté à une banque, alors il ne peut plus être remboursé et c’est la faillite, d’où la terreur des économistes à l’idée d’une décroissance économique.

Tout système économique, nation ou entreprise, cherche à maximiser le revenu de son capital de façon à faire croître ce dernier. On voit qu’il y a une limite au delà de laquelle le capital ne croit plus et même décroit, c’est le point critique caractérisé par le nombre sans dimension 1/e. Il semblerait que l’on puisse généraliser ce résultat à toute structure dissipative (2). Celle-ci va s’adapter à son environnement de façon à maximiser l’information reçue jusqu’au moment ou l’information qu’elle mémorise ne croit plus et même décroit. Elle a alors atteint le point critique. Elle mémorise alors autant d’information qu’elle en efface. Cela implique que le point critique est aussi un point de dissipation maximale d’énergie. On sait qu’une structure dissipative oscille constamment autour du point critique en quête du maximum (billet 21).

(1) Un estimateur bayésien (ou inférence bayésienne) estime la probabilité d’un événement à partir de celles d’événements précédents.

(2) Considérée comme un réseau d’agents échangeant de l’information.

http://www.francois-roddier.fr/
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par Ahmed » 24/02/16, 18:46

Dans ce billet, F. Roddier revient sur le mécanisme de base du capitalisme, beaucoup plus que sur la méthodologie des économistes. Il met en lumière une analogie intéressante d'avec les matières physiques: de même que l'on peut parler de "peak oïl" à propos du pétrole, il est également possible d'évoquer un pic du profit. Bien sûr, ces pics ne s'observent pas simultanément en tous pays, mais il est assez facile de les localiser. Pour la France, ce pic intervient au tournant des années 80. Cependant, à la différence des matières physiques, les actifs financiers sont, par nature, fictifs et il est alors possible de continuer à générer des profits... en leur absence!
Ce tour de force est assez simple à comprendre: les sommes correspondant aux déficits proviennent alors de la dette, rétablissant ainsi les comptes*. La dette, dans ce cas, est une avance sur les profits futurs, nécessité par l'impossibilité actuelle de les réaliser, alors même que cette impossibilité sera encore plus grande plus tard (puisqu'il s'agit d'un mécanisme d'éviction du travail humain).
Ce qui est intéressant de noter, avec la mondialisation économique, c'est que ce pic** a demandé beaucoup de temps là où il est né, et arrive très vite là où il est répliqué avec "succès"...

*Une petite anecdote illustre, sur une petite échelle, ce mécanisme: le gestionnaire d'un aérodrome très secondaire, dont l'important déficit structurel était évoqué lors d'une assemblée, avait vivement et vertueusement protesté et assuré que ses comptes étaient parfaitement à l'équilibre, ce qui n'était pas faux, puisque le "trou" était systématiquement comblé par les subventions calibrées à cet effet.
**En réalité, on observe une succession de pics qui pourraient, si l'on veut poursuivre l'analogie avec le pétrole, correspondre à l'épuisement de gisements, puis à la découverte de nouveaux, mais il arrive un moment où stagne cette possibilité de contournement.
Bien sûr, le caractère virtuel de l'argent pourrait suggérer qu'il n'existe pas de limite analogue à celles que rencontrent les matières physiques, pourtant c'est bien une barrière physique qui constitue la pierre d'achoppement du profit. Incorporant de moins en moins de travail humain, donc de valeur, il est nécessaire de porter sur le marché une quantité toujours plus grande de marchandises, afin de compenser la baisse de leur prix unitaire, cependant la masse d'acheteur n'est pas illimitée, d'autant que son assiette est réduite du fait de l'exclusion du travail, conséquence de l'automatisation. Le vice théorique (mais bien réel!) fondamental du système est qu'il peut (presque) se passer des hommes pour assurer le travail de production, mais qu'il dépend totalement des hommes pour celui de consommation (en ce que cela concerne directement l'acte d'achat, le seul utile au regard du système). Ce n'est évidemment pas le seul facteur et l'absence de produits nouveaux, le taux d'équipement des ménages et des entreprises constituent aussi des limites fonctionnelles.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par sen-no-sen » 24/02/16, 20:49

Ahmed a écrit :Ce qui est intéressant de noter, avec la mondialisation économique, c'est que ce pic** a demandé beaucoup de temps là où il est né, et arrive très vite là où il est répliqué avec "succès"...


Oui bonne remarque,mais c'est là encore une conséquence de la thermodynamique.
En astrophysique on remarque que les étoiles supermassives(jusqu’à 150 masses solaire!)consomme beaucoup plus d'énergie que leurs consœurs de "petites" tailles, et ceux en raison des contraintes gravitationnelles engendrant de fait une dissipation d'énergie accrue.
Plus chaude,plus brillante,mais moins endurante donc.

On peut remarquer la même chose au sein des pays émergents,la taille du pays n'est pas la seule raison d'un tel phénomène,il faut également chercher du coté du "modèle" de développement.
Dans un pays comme la Chine par ex, l'évolution industrielle a vécu un "grand bond en avant",faisant passer le pays du féodalisme à l'époque contemporaine en l'espace de quelque décennies.
Comme l'explique F.Roddier dans le billet sur les structures dissipatives,chaque cellule enregistre de l'information,hors dans un pays ou les transformation furent très rapide l'accumulation d'information(type mesure sociale) est nécessairement très faible.
A contrario un pays qui opère des modifications brutales accumulent rapidement des contradictions qui précipite sa chute.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par Ahmed » 24/02/16, 21:32

Sans préjuger de l'interprétation thermodynamique, l'explication de ce phénomène est simple: si le système se réplique, c'est parce qu'il ne peut plus fonctionner normalement dans sa sphère d'origine; dans ses nouvelles localisations, qui présentent au départ des facteurs moins limitants, il reproduit son évolution "naturelle" en un temps très bref, pour se retrouver à un stade assez voisin de ce qui signe de nouveau sa crise.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par sen-no-sen » 25/02/16, 12:21

Ahmed a écrit :Sans préjuger de l'interprétation thermodynamique, l'explication de ce phénomène est simple: si le système se réplique, c'est parce qu'il ne peut plus fonctionner normalement dans sa sphère d'origine; dans ses nouvelles localisations, qui présentent au départ des facteurs moins limitants, il reproduit son évolution "naturelle" en un temps très bref, pour se retrouver à un stade assez voisin de ce qui signe de nouveau sa crise.


Oui c'est du "repurposing".
Le système économique doit sans cesse se réinventer afin de conquérir d'autres niches sous peine de s'effondrer sous ses contradictions.
D’où la création de bulles et de bulles dans la bulle,de l'endettement sans fin etc...
La tertiarisation de l'emploi et la multiplication des activités virtuelles en est une conséquence directes,l'échappatoire ne réside désormais que dans l'abstraction toujours plus loin et plus fort,a tel point que certains sont désormais prêt à vendre des terrains sur la lune! :frown:
La transformation de l'environnement a grande vitesse entraine également des modifications brutales (sociales,économique) favorisant l'apparition de tension auquel le système dois se réadapter.
Plus ses itérations sont rapides et plus les "crises" s'enchainent.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par Ahmed » 25/02/16, 12:55

L'accélération de la transformation de l'environnement résulte directement de la masse toujours plus grande de marchandises à mettre sur le marché; le "verdissement" d'un certain nombre d'industries participe activement à cette destruction, ce que la "communication" s'efforce de nous dissimuler...
Le report vers le virtuel démontre que les possibilités physiques ont désormais toutes été épuisées successivement.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par sen-no-sen » 20/03/16, 21:12

Une fonction logistique naturelle?


Un lecteur aura peut-être remarqué l’analogie entre la suite des α(i) du billet précédent et la suite logistique décrite dans mon billet 20:

Xi+1 = μ.Xi.[1-Xi] (1)

Avec la même notation, la suite du billet précédent s’écrit:

Xi+1 = -μ.Xi.log Xi (2)

Les deux fonctions X(1-X) et -X.log(X) ont un aspect tout à fait similaire pour X compris entre 0 et 1. La première est symétrique. Elle représente un arc de parabole avec un maximum égal à 1/4 pour X=1/2. La seconde est légèrement dissymétrique et passe par un maximum égal à 1 pour X=1/e. On peut donc s’attendre à ce que les suites (1) et (2) aient un comportement analogue. À ma connaissance, personne ne l’a encore vérifié. Aussi ai-je profité d’un séjour à la neige avec mon fils ainé [1] pour lui demander de le vérifier. Mes lecteurs auront la primeur du résultat.

Les deux figures ci-dessous montrent la limite X de la suite en fonction du paramètre μ, la première dans le cas de la fonction logistique de Verhulst, la seconde dans le cas de la fonction d’Ulanowicz. On constate que l’allure générale est la même, avec toutefois une différence notable. Au lieu de démarrer à μ = 1, la courbe de la figure 2 démarre à μ = 0. Que cela signifie-t-il physiquement?

Les deux courbes correspondent à des modèles physiques notablement différents. Le modèle de Verhultz s’applique à une structure dissipative (originellement une société) dont l’organisation ne change pas, mais dont les ressources énergétiques diminuent. Le modèle d’Ulanowicz s’applique à une structure dissipative (originellement un écosystème) dont l’organisation évolue sans cesse et s’adapte à son environnement.

Il s’agit de deux conceptions radicalement différentes. La population de Verhultz ne se développe qu’en présence de ressources appropriées. Celle d’Ulanowicz s’adapte aux ressources disponibles. Le fait même de pouvoir s’adapter implique un rendement infini à l’origine (voir billet précédent). La population de Verhultz s’éteint lorsque ses ressources sont épuisées. La population d’Ulanowicz s’effondre dans la mesure ou elle ne s’adapte pas assez vite à d’autres ressources.

Le modèle d’Ulanowicz est clairement plus proche de la réalité. La fin du pétrole n’implique pas la fin de l’humanité. Elle implique un effondrement de nos sociétés actuelles dans la mesure où celles-ci ne développent pas assez vite de nouvelles ressources. On retrouve une fois de plus l’importance de la notion d’entropie par rapport à celle d’énergie. Une société ne s’effondre pas parce qu’elle épuise ses ressources en énergie mais parce qu’elle n’acquiert pas assez vite l’information nécessaire pour renouveler ses ressources, c’est-à-dire elle n’élimine pas assez vite l’entropie qu’elle produit [2][3].

[1] Nicolas Roddier (Tachysséma)

[2] François Roddier, dans Politiques de l’Anthropocène II. Économie de l’après-croissance, (Éd. SciencesPo). Chapitre 10: Pourquoi les économies stagnent et les civilisations s’effondrent.

[3] Jacopo Simonetta. The other side of the global crisis: entropy and the collapse of civilisations.


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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par Ahmed » 20/03/16, 22:16

Le dernier paragraphe est un peu ambigu: certains seront tentés d'y voir un encouragement au développement des énergies renouvelables comme solution à l'effondrement. Or je ne pense pas que l'expression "renouveler ses ressources" soit à prendre en un sens aussi trivial: qu'en penses-tu?
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Re: François Roddier, thermodynamique et société




par sen-no-sen » 20/03/16, 23:34

Ahmed a écrit :Le dernier paragraphe est un peu ambigu: certains seront tentés d'y voir un encouragement au développement des énergies renouvelables comme solution à l'effondrement. Or je ne pense pas que l'expression "renouveler ses ressources" soit à prendre en un sens aussi trivial: qu'en penses-tu?


En faite il faut disposer d'une vue d'ensemble sur les différentes interventions sur le blog pour éviter les malentendus.
La question principale ici n'est pas le renouvellement des ressources énergétique mais plutôt l'accumulation de l'entropie a fortiori socialement.
Comme Roddier le mentionne c'est l'accumulation de celle ci qui mène les sociétés vers l'effondrement.
Au niveau social donc, l'entropie se caractérise par l'émiettement des valeurs,une intensification des tensions ,l’avènement d'idéologies totalitaires etc... augmentant l'aveuglement de la société et diminuant de fait les prises de décisions nécessaire aux changements salutaires.
A titre d'exemple,on remarque actuellement la monopolisation des médias sur les questions de terrorisme,alors même que ses derniers sont une conséquence des conflits (énergétique) aux moyen orient.
Hors, plus l'entropie sociale augmente,plus les conséquences éluderont les causes profondes des maux de notre société ,repoussant les mesures salvatrices aux calendes grecques....si j'étais parano je dirais que cela arrange quelque uns... :)

Dans un billet antérieur F.Roddier note justement à propos de la futur maitrise de la fusion thermonucléaire:
Je continue à douter que la fusion nucléaire puisse rapidement devenir une source d’énergie utilisable pour l’humanité, mais rien ne s’oppose à ce qu’elle le devienne un jour ou l’autre. Comme je le dis souvent, le problème pour l’humanité n’est pas tant de trouver de l’énergie, que d’évacuer l’entropie liée à sa dissipation. Je me demande alors si ceux qui rèvent de fusion nucléaire se rendent compte de ce que cela implique.


J’ai souvent parlé dans ce blog, comme dans mon livre, du principe de production maximale d’entropie. Imaginons que la fusion nucléaire offre à l’homme une source d’énergie quasi-illimitée. J’en compare souvent les conséquences à celles d’un feu de paille. Si l’humanité est faite pour maximiser sa dissipation de l’énergie, alors elle va sans aucun doute maximiser sa dissipation de l’énergie de fusion, à moins qu’elle ne prenne conscience des conséquences à long terme que cela entraîne pour son environnement.

Il semble qu’une prise de conscience collective s’est faite jour pour la fission. Parce moins polluante, la fusion risque de ne pas provoquer la même prise de conscience. Pourtant le problème reste le même. La raison en est qu’en tant qu’êtres vivants nous sommes adaptés à un flux limité d’énergie, celui de l’énergie solaire, pas à un flux capable de croître indéfiniment. J’ai dit que les prises de conscience se font dans la douleur. Cela risque d’être le cas pour la fusion, lorsque celle-ci verra le jour.

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