La décroissance est le préalable nécessaire à tout ralentissement, afin de fournir à l'humanité un temps suffisant a une prise de conscience.
Sans celle ci nous courons à notre disparition, disparition parfaitement logique d'un point de vu déterministe.
Bien entendu cette décroissance ne dois pas s' opérer d'un simple point de vu quantitatif, mais comme un saut qualitatif dans les rapport entre nos sociétés et la biosphère.
François Roddier, thermodynamique et société
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Alors, soit il s'agit en fait de "croissance de la qualité" (expression assez hasardeuse!) qui marquerait effectivement une rupture décisive, ou bien on se contente de contrôler les paramètres en les ajustant au fur et à mesure des capacités systémiques, ce qui est déjà le cas... et nul salut possible, puisque l'on reste dans la rationalité quantitative initialement causale.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
94 – La solution de Papin, Savary et Newcomen
7 juin 2016Général
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7 juin 2016Général
Tout au long de ce blog, nous avons vu que l’énergie se dissipe grâce à des cycles de transformations en tout point comparables aux cycles d’une machine thermique. Cela va des cyclones, aux cycles biologiques, pour aboutir aux cycles économiques. Dans mes précédents billets, j’ai montré qu’il existe une correspondance étroite entre d’une part l’offre et la demande en économie et, d’autre part, la température et la pression d’un fluide.
On pourrait penser qu’il s’agit d’une simple analogie. Une analogie est généralement approximative et ne permet pas de faire des prédictions. Ici, il s’agit d’un parallélisme étroit en ce sens que les deux processus obéissent aux mêmes équations. Cela signifie que les propriétés de l’un peuvent être utilisées pour prédire les propriétés de l’autre. Un physicien ira jusqu’à dire qu’il s’agit du même processus (voir billet 80).
Cela implique que nos connaissances sur les machines thermiques peuvent être utilisées en économie. Dans mon dernier billet, j’ai décrit les quatre phases de l’économie telles que je les ai vécues. On peut les comparer aux quatre phases que suivrait une machine à vapeur équivalente.
Contrairement à ce que son nom semble indiquer, la phase de dépression économique correspond à celle où le fluide est le plus dense (demande forte). Sa température est initialement basse (offre faible), mais elle augmente progressivement (l’offre croit). Dans le cas d’une machine à vapeur, il s’agit d’eau liquide qu’on fait bouillir.
La phase d’expansion économique correspond à la phase motrice durant laquelle la vapeur chaude arrive provoquant le mouvement du piston. Le volume du cylindre (production économique) augmente tandis que la pression de la vapeur (demande) diminue.
La phase de stagflation correspond à celle où le piston arrive en bout de course. La pression (demande) a fortement diminué, tandis que la température (offre) tend à baisser, sans toutefois que la vapeur puisse se condenser. Mais, sans condensation, il est impossible de ramener le piston à son point de départ, c’est-à-dire de fermer le cycle.
C’est la situation devant laquelle s’est trouvée Denis Papin au 17ème siècle, lorsqu’il a imaginé la première machine à vapeur. Frappé par l’énorme puissance motrice de la vapeur d’eau, il s’est demandé comment répéter l’opération afin de fournir continuellement un travail moteur. Il s’est alors alors rendu compte que la seule possibilité était de refroidir le cylindre pour condenser la vapeur.
Envoyé en exil par la révocation de l’édit de Nantes, Denis Papin n’a jamais construit sa machine. Émigré en Allemagne puis en Angleterre, il a laissé aux anglais Savary et Newcomen le soin de le faire. On trouvera sur l’article Thomas Newcomen de Wikipédia un très joli dessin animé de leur machine. On y voit la vapeur chaude (en rouge) remplir le cylindre. Au moment précis où le piston arrive en haut de sa course, un petit jet d’eau froide (en bleu) condense la vapeur et permet au piston de redescendre.
Si nos connaissances sur les machines thermiques peuvent être utilisées en économie, alors la machine de Newcomen apporte une solution à nos problèmes économiques: il faut refroidir l’économie. L’équivalent économique de la température étant l’offre, cela implique de réduire l’offre donc la production. Cela résoud du même coup le problème du réchauffement climatique et celui de la transition énergétique.
Cette solution n’est pas nouvelle. Elle est la base d’un mouvement d’écologie politique né en France dans les années soixante dix et connu sous le nom de « la Décroissance ». Ce mouvement se réfère à l’œuvre de l’économiste Georgescu Roegen dont les travaux reposent précisément sur les lois de la thermodynamique… Au lieu d’attendre que l’économie s’effondre d’elle-même, le mouvement propose de réduire dès maintenant l’ensemble de la production industrielle, c’est-à-dire le PIB. On peut comparer cette approche à un effondrement économique préventif dans l’espoir d’atténuer les effets d’un effondrement incontrôlé.
On voit mal aujourd’hui un gouvernement élu proposer de réduire la production économique. Bien que difficile à contrôler, une diminution du PIB est cependant envisageable par le biais d’une réduction volontaire de la consommation individuelle. C’est ce que propose le mouvement à travers ses publications et son mensuel « La Décroissance » dans lequel il incite ses partisans à la « simplicité volontaire », tout en militant pour une décroissance de la production industrielle (1). Nous en verrons les implications dans nos prochains billets .
Chacun sait les progrès techniques qu’ont fait les machines thermiques depuis Newcomen jusqu’aux moteurs à essence modernes. Si chacun d’eux a un équivalent transposable en économie, alors tous ouvrent de vastes perspectives d’amélioration pour l’organisation économique des sociétés futures. L’humanité n’échappera pas à l’effondrement économique qui s’annonce mais celui-ci créera la prise de conscience nécessaire à la réorganisation des sociétés futures.
(1) Pour un kaleidoscope montrant les opinions de très nombreux adeptes de la Décroissance, je recommande le récent livre: « Le Progrès m’a tuer » coédité par « L’échappée » et « Le pas de coté ».
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
96 – Qu’est-ce qu’un point critique?
11 juillet 2016Général
Dans mon billet précédent, j’ai parlé de la machine de Newcomen. Son faible rendement est dû au fait qu’elle soumet non seulement le fluide mais aussi le cylindre et le piston à des variations très rapides de température. En 1769 James Watt fait breveter une machine dans laquelle la vapeur se condense dans un récipient séparé, améliorant ainsi considérablement le rendement de la machine. À cette époque, les ingénieurs s’interrogent sur la façon d’améliorer encore le rendement.
L’intérêt de la vapeur d’eau est de se condenser, permettant le retour du piston. Plus on se rapproche de son point critique, plus l’eau se condense facilement. Ne pourrait-on pas opérer au voisinage de son point critique (374°C et 220 atmosphères)? voire utiliser un autre fluide pour lequel le point critique est plus facile à utiliser. Quel rendement peut-on espérer?
La réponse a été donnée en 1824 par une jeune français de 27 ans, Nicolas Léonard Sadi Carnot, dans un petit livre intitulé «Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance»: Le rendement maximal d’une machine thermique ne dépend que de la température de sa source chaude et celle de sa source froide, rien d’autre. Ce rendement maximum n’est obtenu que si la machine est réversible, et il est proportionnel à la différence entre ces deux températures. En écrivant son livre, le jeune Carnot créait de toute pièce une nouvelle branche de la physique que Lord Kelvin appela bien plus tard la thermodynamique.
De santé fragile, Sadi Carnot est mort à 36 ans, victime d’une épidémie. On lui doit le second principe de la thermodynamique alors que le premier, celui de l’équivalence de la chaleur et du travail mécanique n’avait pas encore été expérimentalement vérifié. Il ne l’a été qu’en 1843, plus de dix ans après la mort de Carnot, par le brasseur anglais James Prescott Joule. À l’époque de Carnot, on considérait encore la chaleur comme une substance physique appelée le «calorique». Il a fallu attendre la fin du 19ème siècle, avec Boltzmann et Gibbs, pour comprendre qu’il s’agit d’une grandeur statistique décrivant le comportement des molécules, comme le sont également la pression et la température. À travers ce blog, j’essaye d’expliquer qu’en économie, l’offre et la demande sont aussi des grandeurs statistiques. Elles décrivent le comportement des individus dans une société. De la même façon, elles obéissent à des lois que l’on peut modéliser.
Le petit livre de Carnot laissait entendre que si la vapeur d’eau était commode à utiliser, à cause des larges variations de volume qu’elle procure, elle limitait les différences de température à moins de 100° et, par là, limitait considérablement le rendement de la machine. Utiliser un fluide au voisinage de son point critique serait encore pire, car le rendement de la machine tendrait vers zéro. Ce n’est que petit à petit, tout au long du 19ème siècle, qu’on est arrivé à l’idée du moteur à combustion interne, mais pour cela le charbon ne convenait pas… Il a fallu découvrir le pétrole et le raffiner pour que les premiers moteurs à essence apparaissent et, avec eux, l’industrie automobile.
Prenez maintenant votre bicyclette. Vous avez là un bon petit moteur: vos jambes. À quelle différence de température opère-t-il? Apparemment aucune. La température de votre corps est même très bien régulée au voisinage de 37° C. Comment fonctionne-t-il? Un peu comme un moteur électrique muni d’une bonne pile, grâce à l’énergie chimique. Ce qui joue le rôle de la pression et la température, ce sont maintenant des potentiels, appelés potentiels de Gibbs, du nom du thermodynamicien américain Josiah Willard Gibbs. Les potentiels aux bornes d’une pile, sont des potentiels de Gibbs. Le français Pierre Duhem a appliqué le concept de potentiel de Gibbs à la chimie. On parle alors de potentiels chimiques. Les progrès dans la fabrication des batteries et accumulateurs font que les moteurs électriques tendent de plus en plus à remplacer les moteurs à combustion interne. On fabrique aujourd’hui des voitures hybrides.
Revenons à l’idée de point critique. Si les moteurs électriques fonctionnent, comme nos jambes, sans différences de température, fonctionnent-ils autour d’un point critique? C’est bien ce qu’ils font effectivement: ils oscillent autour d’un potentiel critique. Le physicien danois Per Bak a montré que c’est la façon dont fonctionnent tous les systèmes auto-organisés. Ils sont parcourus par un flux permanent d’énergie et oscillent autour d’instabilités critiques. Ce ne sont pas des points critiques statiques, mais des points critiques dynamiques. C’est ce que font les cellules de Bénard, les cyclones, mais aussi tous les êtres vivants. Un être vivant est par nature un système auto-organisé. Il vit grâce à un flux permanent d’énergie que lui apporte sa nourriture. Les réactions chimiques qui lui permettent de se mouvoir forment des cycles comme le cycle de Krebs.
Revenons maintenant à notre sujet, l’économie. Une société humaine est un organisme vivant. Son métabolisme est l’économie. Il est donc naturel que celle-ci soit constituée de cycles autour d’un point critique. Dans mes précédents billets, j’ai décrit les oscillations de l’offre et de la demande. Le point critique est un point d’équilibre entre les deux. Mais une économie en équilibre, pour laquelle l’offre répondrait exactement à la demande, ne peut pas évoluer, ce qui est impossible parce que notre environnement évolue continuellement, en particulier nos ressources s’épuisent. Comme le font les animaux, les sociétés humaines doivent rechercher sans cesse de nouvelles ressources. C’est pourquoi l’offre change sans cesse, créant de nouvelles demandes puis de nouvelles offres. Le décalage entre l’offre et la demande est ce qu’en physique on appelle l’hystérésis. Les cycles économiques sont des cycles d’hystérésis sur lesquels je reviendrai. Ils sont le moteur de l’économie.
On peut comparer l’économie à un cyclone. La partie en équilibre est l’œil du cyclone, un point de calme plat. Un cyclone se renouvelle constamment en aspirant l’air tout autour. Il ne traverse pas de crise particulière. De même, il faudrait pouvoir renouveler l’économie de façon continue. C’est ce que font les ingénieurs dans un moteur d’automobile. On ne construit pas un moteur à un seul cylindre. On en met au moins deux en opposition de phase, de préférence quatre en quadrature. Certaines voitures de luxe ont un moteur à huit cylindres en V, appelé V8. On répartit ainsi les phases de crises tout autour du cycle. Il faudrait suggérer à nos économistes d’en faire autant.
À l’instar des êtres vivants, les cycIones sont constamment à la recherche de nourriture, en l’occurence le moindre gradient de température. Leur trajectoire est imprévisible. Lorsque j’habitais Honolulu, la ville a été menacée par un cyclone. L’alerte a été donnée. La mer était spectaculaire. Nous avons soigneusement emballé tout ce que nous avions de fragile, mis de la toile adhésive sur les fenêtres et attendu les instructions à la télévision. Au dernier moment, le cyclone s’est dirigé sur l’île de Kauai qui a été en partie dévastée. L’évolution économique de l’humanité aura toujours un certain caractère imprévisible. Il faudra apprendre à nous y préparer.
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Analyser l'économie par une analogie pertinente me semble légitime, à condition d'en expliciter les limites, car en procédant de la sorte, il se contraint à une critique immanente à l'économie et, par voie de conséquence, à l'essentialiser. Autrement dit, à considérer l'économie, telle que nous la connaissons, comme une réalité intangible et anhistorique, donc indépassable. C'est une grave limitation conceptuelle qui conduit à vouloir ralentir un processus dont le fondement est justement l'accélération...
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Oui c'est juste,mais il faut considérer le fait que, malheureusement, F.Roddier n'est suivit que par quelques initiés,dont à peu près la moitié ne saisissent pas la moitié de ses enseignements...ce qui laisse peu de monde...d’où l'utilité pour lui de simplifier,quitte à faire usage de quelques simplismes aux yeux des puristes*.
Parler d'économie est en soi pratique, mais subjectif. C'est une vision issue du présentisme.
Fondamentalement il ne s'agit que d'un processus agissant par imitation qui se réplique par cerveaux interposés et qui accroit ses capacités de colonisations en donnant l'illusion à son hôte que celui ci,une fois copié va conférer un avantage quelconque à son vecteur(ce qui peu être vrai temporairement).
L'économie est donc à considérer comme un réplicateur suivant un algorithme évolutionniste.
Un réplicateur ayant fait ses premières apparition semble t-il durant l'antiquité, en lente gestation durant quelques siècles, avant d'exploser avec la révolution industrielle.
Il ne s'agit ni plus ni moins que du "logiciel"(software) du technologisme (hardware) les deux entités étant consubstantielles.
Dans la mesure comme je l'ai mentionné ci dessus ou cette dernières (l'économie) à largement favoriser l'essor technologique et de fait l'expansion humaine,ses capacités hypnotiques ont atteint un telle point qu'il est désormais -presque- impossible de remettre en cause son hégémonie.
Il en résulte une phase historique que j'appel l'économisme exponentiel sorte de taxon mémétique qui englobe les appellations classique mais limitative comme le capitalisme,communisme,socialisme,libéralisme et autres...
*A titre d'exemple,et malgré l'importance de ses travaux sur la question écologique,tu constateras que très peu de lecteurs d'éconologie s'intéressent aux travaux de F.Roddier,et la plupart des retours sont malheureusement des critiques stériles venant de personnes qui n'ont même pas pris la peine de lire ses articles....
Parler d'économie est en soi pratique, mais subjectif. C'est une vision issue du présentisme.
Fondamentalement il ne s'agit que d'un processus agissant par imitation qui se réplique par cerveaux interposés et qui accroit ses capacités de colonisations en donnant l'illusion à son hôte que celui ci,une fois copié va conférer un avantage quelconque à son vecteur(ce qui peu être vrai temporairement).
L'économie est donc à considérer comme un réplicateur suivant un algorithme évolutionniste.
Un réplicateur ayant fait ses premières apparition semble t-il durant l'antiquité, en lente gestation durant quelques siècles, avant d'exploser avec la révolution industrielle.
Il ne s'agit ni plus ni moins que du "logiciel"(software) du technologisme (hardware) les deux entités étant consubstantielles.
Dans la mesure comme je l'ai mentionné ci dessus ou cette dernières (l'économie) à largement favoriser l'essor technologique et de fait l'expansion humaine,ses capacités hypnotiques ont atteint un telle point qu'il est désormais -presque- impossible de remettre en cause son hégémonie.
Il en résulte une phase historique que j'appel l'économisme exponentiel sorte de taxon mémétique qui englobe les appellations classique mais limitative comme le capitalisme,communisme,socialisme,libéralisme et autres...
*A titre d'exemple,et malgré l'importance de ses travaux sur la question écologique,tu constateras que très peu de lecteurs d'éconologie s'intéressent aux travaux de F.Roddier,et la plupart des retours sont malheureusement des critiques stériles venant de personnes qui n'ont même pas pris la peine de lire ses articles....
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Oui, il est regrettable que l'importance de ses travaux et de ce qu'ils peuvent provoquer comme réflexion ne soient pas mieux comprise, mais si ton interprétation est exacte, je trouve qu'il est dangereux de simplifier. En effet, à ce petit jeu il risque de faire naître des incompréhensions inverses chez son auditoire: ceux qui suivent ses raisonnements seront forcément déçus que l'intégralité de la substantifique moelle soit ainsi amputée et ceux qui n'y comprennent pas grand chose en resteront à une version qui ne pourra en aucune manière les inciter à progresser dans la compréhension des phénomènes.
Tu écris:
Tu fait bien d'employer une formulation pas trop affirmative, car s'il est tentant de reconnaître une évolution présente dans des stades précédents, il faut bien distinguer ce que l'on veut expliquer: soit (comme je pense que c'est ton cas ici) on explicite des facteurs potentiels déjà présents à l'état potentiel dans un lointain passé, mais qui auraient très bien pu ne jamais s'exprimer, soit on présume une lente maturation continue, sans discontinuité majeure, ce qui est manifestement une vision erronée qui introduit une causalité rétroactive inadéquate (il est toujours possible de déduire un phénomènes actuel d'autres phénomènes antérieures, ex post, en opérant un tri artificiel dans faits).
Mis à part ces quelques remarques mineures, je trouve que tu décris admirablement bien, avec les termes parfaitement appropriés cette question de l'économisme qui est d'une approche très délicate, vu son statut très particulier dans nos psychismes. Il serait intéressant d'entendre F. Roddier lui-même sur ce point (il est vraiment regrettable qu'il ne participe pas à cette discussion).
Tu écris:
Un réplicateur ayant fait ses premières apparitions, semble-t-il durant l'antiquité, en lente gestation durant quelques siècles, avant d'exploser avec la révolution industrielle.
Tu fait bien d'employer une formulation pas trop affirmative, car s'il est tentant de reconnaître une évolution présente dans des stades précédents, il faut bien distinguer ce que l'on veut expliquer: soit (comme je pense que c'est ton cas ici) on explicite des facteurs potentiels déjà présents à l'état potentiel dans un lointain passé, mais qui auraient très bien pu ne jamais s'exprimer, soit on présume une lente maturation continue, sans discontinuité majeure, ce qui est manifestement une vision erronée qui introduit une causalité rétroactive inadéquate (il est toujours possible de déduire un phénomènes actuel d'autres phénomènes antérieures, ex post, en opérant un tri artificiel dans faits).
Mis à part ces quelques remarques mineures, je trouve que tu décris admirablement bien, avec les termes parfaitement appropriés cette question de l'économisme qui est d'une approche très délicate, vu son statut très particulier dans nos psychismes. Il serait intéressant d'entendre F. Roddier lui-même sur ce point (il est vraiment regrettable qu'il ne participe pas à cette discussion).
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Ahmed a écrit :Tu fait bien d'employer une formulation pas trop affirmative, car s'il est tentant de reconnaître une évolution présente dans des stades précédents, il faut bien distinguer ce que l'on veut expliquer: soit (comme je pense que c'est ton cas ici) on explicite des facteurs potentiels déjà présents à l'état potentiel dans un lointain passé, mais qui auraient très bien pu ne jamais s'exprimer, soit on présume une lente maturation continue, sans discontinuité majeure, ce qui est manifestement une vision erronée qui introduit une causalité rétroactive inadéquate (il est toujours possible de déduire un phénomènes actuel d'autres phénomènes antérieures, ex post, en opérant un tri artificiel dans faits).
Il existe en effet nombres de biais cognitif qui se glissent dans les rétrospections.
La question est ici de savoir si le phénomène de l'économisme aurait pu être éviter,la réponse est oui...et non!
Aucune lois de la physique ne s'oppose à un scénarios ou celui ci n'apparait pas,toutefois ses mêmes lois physique se déclinent socialement, et il parait peu probable que la phase actuelle n'est alors "pas eu lieu"(déterminisme oblige).
L'économisme est un complexe de mèmes (un méméplexe) extrêmement puissant,bien plus puissant encore que celui des religions.
Celui ci est issue d'un processus de sélections qui s'est opéré à travers les âges,toutefois la notion d'économisme au sens stricte n'avait par le passé aucun sens,pas plus d'ailleurs que celle de "développement durable" ou de pollution n'en n'ont pour des des sociétés primitives.
Au plus pourrions nous dire à posteriori que ses sociétés échangeaient des marchandises et des services,chose que nous nommons à notre époque par le terme d'économie.
Toutefois d'un rythme d'échange lent qui régissaient les premières civilisations,le développement de dispositif permettant la dissipation d'informations(l'imprimerie, échanges culturels) à alors considérablement accélérer un processus qui se soldera par "les lumières",puis peu de temps après par la révolution industrielles.
On pourrait donc identifier ce phénomène comme un seuil,ou par une vitesse de traitement d'un système d'information visant à produire de la valeur abstraite(pour reprendre tes termes).
C'est uniquement à partir de celle ci que la notion d'économisme prend sont sens,cette phase correspondant à l'émergence d'un super-organisme "doté" d'une logique propre et divergente aux intérêts de notre espèces et de la biosphère.
La question qui se pose pour notre avenir est alors primordiale:acceptons nous de considérer cette évolution comme inéluctable(ce qui est tacitement suggérer par la classe politique?),ou pouvons infléchir le cours des événements?
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Je suis entièrement d'accord sur la puissance mémétique de l'économisme, mais cette puissance est elle-même déduite (par toi, par moi) de ce que nous observons à ce jour. Historiquement parlant, elle est vraiment très récente, même si l'on commet l'erreur de la discerner dans "l'économie" antique: la plus grande part du parcours humain est pré-historique... Du point de vue logique c'est un peu gênant. Evidemment, du fait de son expansion universelle, il est difficile de produire un contre-exemple contemporain.
Je pense que des bifurcations étaient possibles mais qu'elles s'exprimaient à l'intérieur de déterminismes et non en claire conscience des sociétés: la grande force de l'économisme s'analyse, à mon sens, comme un renoncement volontaire au peu de lucidité de choix qualitatif antérieur, au profit d'un indéterminé quantitatif universaliste fonctionnant en mode automatique.
Je pense rédiger un article sur ces questions cruciales, mais des travaux extérieurs urgents (il fait beau!) m'en ont jusqu'ici empêché*...
*Pas par manque de temps, mais cela nuit à la concentration!
Je pense que des bifurcations étaient possibles mais qu'elles s'exprimaient à l'intérieur de déterminismes et non en claire conscience des sociétés: la grande force de l'économisme s'analyse, à mon sens, comme un renoncement volontaire au peu de lucidité de choix qualitatif antérieur, au profit d'un indéterminé quantitatif universaliste fonctionnant en mode automatique.
Je pense rédiger un article sur ces questions cruciales, mais des travaux extérieurs urgents (il fait beau!) m'en ont jusqu'ici empêché*...
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Re: François Roddier, thermodynamique et société
Ahmed a écrit :
Je suis entièrement d'accord sur la puissance mémétique de l'économisme, mais cette puissance est elle-même déduite (par toi, par moi) de ce que nous observons à ce jour. Historiquement parlant, elle est vraiment très récente, même si l'on commet l'erreur de la discerner dans "l'économie" antique: la plus grande part du parcours humain est pré-historique
Certes,mais dans la mesure ou le concept d'économie résulte d'un algorithme évolutif,la question de savoir si l'idée de l'économie durant la préhistoire,l'antiquité, ou actuellement à le même sens devient subsidiaire.
Au final il ne s'agit au plus que d'un question de sémantique et de rétrospection.
L’intérêt de la chose est plutôt dans l'étude des phases et des idéologies ayant permis d'aboutir à la situation actuelle et de découvrir les mécanismes profond qui la régisse...
Je pense que des bifurcations étaient possibles mais qu'elles s'exprimaient à l'intérieur de déterminismes et non en claire conscience des sociétés: la grande force de l'économisme s'analyse, à mon sens, comme un renoncement volontaire au peu de lucidité de choix qualitatif antérieur, au profit d'un indéterminé quantitatif universaliste fonctionnant en mode automatique.
Dans le cadre de la théorie quantique il est de plus en plus admis que "notre" Univers ne possède pas une seule histoire,mais une multitude(avec des exposants astronomique!).
Dans un tel cadre, envisager des bifurcations relève de la lapalissade et ne nous aide guère à la compréhension de "notre" réalité.
Pour comprendre le phénomène de l'économisme,il faut remonter aux origines des mèmes que l'on peut situer à environ 2,5 millions d'années semble t-il,c'est à dire bien avant l'apparition d'homo sapiens.
Ses derniers,par le biais d'un processus de retro-actions avec l'environnement nous ont en quelque sorte donné naissance...il parait dès lors bien difficile de vouloir s'en émanciper,cela relèverait du non sens le plus complet*.
Les mèmes ont très rapidement favoriser le développement technique,puis par effet de seuil l'économie,la question à se poser maintenant est de savoir si nous avions réellement le choix d'éviter la période actuelle?
On pourrait être tenter de répondre par l'affirmative,mais comme mentionné plus haut il faut bien différencier la potentialité de notre réalité.
Pour ma part je serait tenté(je ne prend pas trop de risque par cette position!)de penser que notre situation actuelle et ses conséquences(l’écocide planétaire) n'était en faite pas évitable historiquement(j'insiste bien sur le distinguo entre ce qui possible de ce qui est constaté).
Dans un tel cadre ont peu même "s'autoriser à penser" que le réchauffement climatique est un chose parfaitement logique et que l'écocide n'est pas accidentel mais s'inscrit dans le cadre d'un processus évolutif en cours de réalisation.
Cette affirmation peut paraitre relever du truisme,mais il est toutefois bon de la rappeler,car tout le discours ambiant ne cesse de nous présenter la chose comme étant un événement fortuit.
Je pense rédiger un article sur ces questions cruciales, mais des travaux extérieurs urgents (il fait beau!) m'en ont jusqu'ici empêché*...
J'ai hâte de le lire!
*Les mèmes constituent l'essentiel de la personnalité d'un individu(le moi),rejeter les mèmes revient à faire disparaitre la culture humaine...toutefois il est possible de prendre de la distance d'avec le second réplicateurs,c'est d’ailleurs cette possibilité qui à fait naitre des philosophies comme le Dharma,insistant vivement sur le vide mentale(c-a-d le vide mémétique).
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