par Ahmed » 05/08/14, 19:38
F. Roddier aurait pu avec bonheur pousser l'analogie encore un peu plus loin.
Ainsi, le développement de la masse des cellules cancéreuses finit par provoquer l'effondrement (pour reprendre sa terminologie) de l'organisme dans lequel elle se trouve.
Il lui aurait même été possible d'établir un parallèle entre les thérapeutiques respectives habituellement appliquées à ces deux phénomènes.
La médecine tend à ralentir l'action de la tumeur, si possible à la stabiliser, voire à l'éradiquer...
Tout d'abord, une précision : je ne suis pas si sûr (euphémisme!) que le néolibéralisme soit une mutation si considérable du capitalisme et établir une différence radicale entre "l'avant et l'après", comme le fait F. Roddier ne me semble pas pertinent.
Cette précaution prise, reprenons l'analogie : le capitalisme serait une forme de cancérisation de l'organisme social, mais qui possède, à partir d'un certain degré d'envahissement, la caractéristique d'envahir le cerveau collectif, d'inhiber toute forme de lucidité afin d'orienter son action conformément aux intérêts tumoraux (un peu comme certains parasites qui colonisent le système nerveux de leur hôte pour en modifier le comportement à leur profit).
Dès lors, la différence d'avec le cancer biologique devient flagrante, puisque, loin de combattre la maladie, les différentes composantes du corps social vont s'efforcer de déployer des stratégies, parfois très différentes, souvent opposées en apparence, mais toutes visant à sauvegarder cette gravissime pathologie.
La dernière en date étant le "capitalisme vert", par exemple.
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