Ahmed a écrit :... Le problème n'est pas l'humain, mais justement le manque d'humanité,
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Par ailleurs, tu énonces [i]ex cathedra que ce qui conduirait à l'élimination de l'humanité serait une sorte de consécration: chacun jugeras!
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On voit clairement là que la question est celle de la définition de l'"humanité". Ton accusation d'"élimination de l'humanité" ne serait pertinente que si nous en avions la même définition.
Ta première phrase indique que pour toi, l'humanité ne se réduit pas à l'humain au sens biologique. Je suis d'accord avec toi. "L'humanité" est une idée que nous nous faisons d'un idéal humain, c'est l'humain sublimé, pas de l'ADN motivé seulement par des instincts basiques.
Mais ta seconde phrase citée s'oppose à la première. En effet, si l'humanité ne se réduit pas au biologique, alors une intelligence artificielle, à qui viendrait la conscience et son souhait de faire partie de cette humanité par empathie pour l'homme, car elle en partagerait idées et sentiments, ferait pour moi ipso facto partie de cette humanité. Peu importe que sa mécanique soit de l'électronique, de l'ordinateur quantique, ou de l'ADN exotique qui n'aurait plus qu'un lointain rapport avec le nôtre.
Rien ne dit en effet que l'idée d'humanité, au sens abstrait et sublimé du terme, serait le monopole de l'humain biologique et une qualité que lui seul pourrait revendiquer.
Pour le moment, elle l'est, mais pas par principe, seulement par absence d'autres "systèmes cognitifs intelligents" que l'homme, qui en est un lui-même. Ceci peut changer. Les auteurs de science-fiction ont déjà bien cadré le débat, avec souvent à la fin la reconnaissance de l'humanité chez la "machine" car elle en aura montré souvent plus que d'autres "vrais" humains de l'histoire. Le progrès nous rapproche rapidement de cette science-fiction.
L'homme rencontrant les noirs [rien que cette formulation pose le problème] s'est demandé dans le passé s'ils avaient une âme. La même question va bientôt se poser pour l'IA.