H+, alternative à l'écologie ?

Débats philosophiques et de sociétés.
janic
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par janic » 20/09/15, 20:03

L'homme rencontrant les noirs [rien que cette formulation pose le problème] s'est demandé dans le passé s'ils avaient une âme. La même question va bientôt se poser pour l'IA.

« L'âme (du latin anima, « souffle, respiration »)1 désigne le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie (homme, animal, végétal), pour autant que ce principe puisse être distingué de la vie même2.
Les représentations symboliques de l'âme sont nombreuses, ainsi que les croyances à son sujet. On en trouve dans la plupart descivilisations à travers des conceptions religieuses, philosophiques, psychologiques ou populaires3. Elle serait le principe spirituel et immatériel qui anime le corps humain2.
Le terme « âme » est parfois employé comme synonyme de « esprit », bien qu'il s'agisse de deux concepts distincts : l'âme est unie au corps et à la matière, l'esprit en est détaché ; l'âme assure des fonctions vitales, l'esprit des fonctions mentales4. Bien qu'il n'existe aucune preuve scientifique de son existence, l'âme demeure pourtant un objet d'étude dans certaines recherches sur l'expérience de mort imminente.
»
Ce mot âme est largement utilisé dans le langage courant pour désigner le « caractère » de tas de ferrailles auxquels leurs possesseurs attribuent quelque chose de plus qu’un simple assemblage minéral.(voir jours de tonnerre par exemple). Mais ce n’est que de la science fiction où l’imaginaire se débride sans pour autant avoir une correspondance réelle avec la réalité (actuelle en tous cas)
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Ahmed
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par Ahmed » 20/09/15, 21:11

Tu supposes, à tort, une indifférence de ma part aux améliorations possibles.
Je constate, comme le faisais Bertrand Russell il y a quelques décennies de cela, et donc avec encore plus de raison, que les moyens de production actuels suffiraient très largement à assurer une vie digne (évidemment, ce n'est pas qu'une question matérielle) à l'ensemble de l'humanité: il y a donc là motif à douter!
Pourquoi une nouvelle augmentation de la puissance modificatrice permettrait-elle d'effectuer ce qui est déjà possible, mais non accompli?

Bien entendu, le paradoxe de Russell n'est qu'apparent, puisque les raisons de l'enrichissement matériel et de la persistance de la pauvreté (voire plus, si affinités!) sont à mettre en relation étroite...

À partir du moment où la part de l'humanité se réduit comme peau de chagrin, il devient vraisemblable et même assez logique de pouvoir copier ce comportement mécanique dans une machine: la transposition n'en devient que plus aisée...
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par Exnihiloest » 22/09/15, 11:57

@Ahmed

"Une vie digne", qu'est-ce qu'on veut dire par là ? Tout le monde n'en a pas la même définition. Si c'est une vie matérielle sinon confortable, au moins avec le minimum vital, il est effectivement probable que les moyens de production actuels suffiraient à l'assurer pour tous, au moins au début.

La mise en place de l'environnement culturel et intellectuel permettant l'invention et la réalisation des méthodes et moyens de production a nécessité des siècles en Europe. Les acteurs sont motivés dans ce travail de création de richesse par la perspective naturelle d'en profiter des fruits. Les en déposséder d'une partie qui serait mise au service d'une population mondiale qui n'en a pas encore les moyens, peut faire capoter le processus et au lieu d'améliorer la vie de tout le monde, écrouler celle de ceux qui profitaient de leur travail.
Quand tu parles de "l'enrichissement matériel" comme cause de la pauvreté, moi je le vois comme cause du bien-être. Ce sont les motivations pour un progrès matériel, celles qui animent les gens au boulot et qui ont abouti aux "moyens de production actuels" capables de fournir toute la planète. Enlever ce qui motive les gens, et on se retrouve avec l'inefficace système des kolkhozes soviétiques.

Par conséquent, sans prise en charge des peuples par eux-mêmes, pas d'espoir de progrès possible. Les moyens doivent être aux mains de tous et pas aux mains de quelques uns qui en fourniraient le produit à tous. Ceci implique que tout le monde se les approprient, en acquérant les compétences pour fabriquer, puis utiliser les moyens de production. Ceci implique la mise en place de tout un environnement éducatif et culturel qui n'existe pas partout aujourd'hui, donc une volonté politique, économique et sociale non seulement des dirigeants mais aussi des peuples qui sont aujourd'hui à l'écart de ces moyens.

Le changement de mentalité peut-il se faire d'un claquement de doigts ? J'en doute.

La question est donc bien plus complexe que celle du simple constat que le dimensionnement actuel des moyens de production serait suffisant pour le confort de tous. Ce ne sont pas les oeufs d'or de la poule qui priment, mais fabriquer les poules et les faire vivre, par ceux qui veulent en profiter.
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par sen-no-sen » 22/09/15, 17:40

Exnihiloest a écrit :@sen-no-sen

Les rapprochements que tu fais entre transhumanisme et idéologies diverses, le tout à coup de réflexions (trop) générales, te sont très personnels et manquent de faits à l'appui.


Il est clair que ma réponse était bien trop concise pour pouvoir aborder l'ensemble de la question transhumaniste qui nécessiterait un sujet en entier,et accessoirement des centaines de pages!
Pour ce qui du raisonnement personnel,j'avoue! C'est une réflexion personnel,normal elle est de moi! :lol:

Par contre concernant les faits qui manquent a l'appuie tu tombe très mal!
Je suis à même de fournir tout les éléments qui te permettront de vérifier que le transhumanisme est un courant largement inspiré d'idéologies plus ou moins anciennes:
Quelque pistes:le messianisme, le luciférisme,le culte de Prométhée et plus proche de nous dans l'histoire le postmodernisme,plus particulièrement "la french theory",le gender studies et le queer studies.

Quoi d'autre?


Les critiques du transhumanisme que je lis ici et là venant de philosophes ou sociologues, sont bien moins radicales.


Lesquels? On ne dois manifestement pas lire les mêmes ouvrages!




L'avenir n'est pas à ceux qui se limitent à en parler, mais à ceux qui agissent. Et quand on agit en utilisant science et technologie, on obtient une certaine efficacité opérationnelle dans la transformation du monde.


Tu as le don pour dire des évidences!

Franchement pourrait tu m'expliquer quel est le but de transformer le monde,compte tenu des dégâts irréversible que l'on a déjà assénés à la biosphère???

Plus loin tu écris:

C'est un grand principe qui parait louable, mais opérationnellement, comment démontrer que quoique ce soit est le bien commun, sans le relier au bien individuel ?


Le bien individuel est en retro-action avec le bien collectif.
Toutefois le bien être personnel ne saurait en aucun cas être supérieur à l’intérêt du groupe.
L’intérêt du groupe est on ne peut plus simple:la survie,la pérennité.
Le bien être du groupe est nécessairement supérieur au bien être personnel car il revêt un panel d'intentionnalité différentes à partir duquel ont peut déduire une ligne médiane qui préfigure la norme sociale.

Ainsi un groupe dégénérant tendrait rapidement à l'effondrement,alors qu'à l'échelle de l'individu -- un psychopathe--par exemple peut tout a fait survivre dans un groupe fonctionnelle.
Il est donc primordiale de garantir une norme sociale garantissant le bien commun sur lequel basé nos lois.
Par exemple il ne pourrait être toléré dans une société fonctionnelle que des individus tuent,viols ou torture pour garantir leurs satisfactions personnelles,idem avec la toxicomanie ou l'alcool au volant.

A noter que les grand groupes religieux ont tous instituer(parfois à géométrie variables..) des interdits visant à garantir l'équilibre sociétale(ex:interdiction de l'inceste).
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par janic » 22/09/15, 18:39

Franchement pourrait tu m'expliquer quel est le but de transformer le monde,compte tenu des dégâts irréversible que l'on a déjà assénés à la biosphère???
La question fondamentale est bien là! Peut-on espérer que ce qui a causé cette situation soit aussi le moyen de la renverser...à temps?
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Ahmed
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par Ahmed » 22/09/15, 19:08

Nous nous comprenons assez mal et je vais essayer de démêler un peu tout ça !

Je mettais en avant une hypothèse d'école et non un vœu : la quantité de richesse matérielle est suffisante pour assurer des conditions de vie correctes à l'ensemble de l'humanité (d'autant que toutes les capacités productives ne sont pas employées). Ce constat montre que la finalité de la production de marchandises n'est pas la satisfaction des besoins (seulement indirectement), mais l'accumulation de valeur abstraite.
Il va de soit que je n'imagine pas un seul instant une partie de l'humanité s'évertuant à produire des biens matériels que d'autres consommeraient passivement (c'est pourtant se qui se passe déjà dans les rapports Chine/Europe : les produits bon marché de la première sont consommés par les populations de la seconde, via pas mal d'emplois inutiles et du chômage financés par l'emprunt) : en terme pratique autant que moral ce serait une impasse, ce serait également profondément humiliant pour les récipiendaires. Tu pourras te reporter avec profit à mes messages concernant le revenu universel pour mieux connaître ma position.
Je l'imagine d'autant moins que ma vision de l'économie est à des années lumières de la logique simplificatrice de la tienne. Il m'apparaît clairement (si l'on peut dire, car l'économie est chose complexe et personne ne saurait tout expliquer, d'autant que nombreux sont les « spécialistes » qui s'emploient à la rendre obscure) que les règles du jeu sont établies par ceux qui sont dans un rapport de force favorable et, à partir de ce moment là, gagnent "à tous les coups".
Ce peut être grâce à un procédé technique supérieur, l'émission d'une monnaie sans contrepartie ou bien des règlements imposés par la puissance militaire, et généralement par un amalgame de l'ensemble.
Tout se passe donc comme lorsque une entité biologique voit une mutation lui conférer un avantage décisif sur les autres organismes : sans prédateurs, l'entité se multiplie et accapare l'espace disponible à son profit et au détriment des autres.
Dans ta vision des choses, telle que je le lis, tu compartimentes les gens ingénieux qui veulent "s'en sortir" et les autres dans des cases presque étanches et l'on observe que quelques relations commerciales anodines et finalement facultatives, puisque tu affirmes qu'il aurait été possible de faire le choix de s'abstenir...
Peu importe pour moi qu'existe (ou non) un "mérite" particulier à dominer, je ne me place pas sur un plan moral, je constate que cette domination ne fonctionne que par prédation, ce que je nomme "extractivisme".

Il faudrait naturellement entrer plus en détail dans les mécanismes, mais il m'est impossible de résumer ça en trois lignes ; ce serait plus facile si j'expliquais ça par un facteur moral ou culturel, j'en conviens...
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par Exnihiloest » 27/09/15, 16:28

Dire que nous ne nous comprenons pas est pour moi incorrect.
Ce n'est pas que nous ne nous comprenons pas, c'est que nous ne sommes pas d'accord. C'est très différent. La position consistant à prétendre une incompréhension suggère que si l'autre comprenait de la même façon que soi-même, alors il aboutirait aux mêmes conclusions. C'est faux. Même en nous comprenant, nous ne sommes pas d'accord parce que notre référentiel n'est pas commun. Par exemple le tien est plus orientée économie, le mien philosophie, et à cela s'ajoute l'échelle des valeurs à partir de laquelle chacun juge. Si tu fais passer la solidarité avant la liberté, ou après, cela change tout.
Dans un débat il faut accepter qu'on puisse se comprendre et cependant ne pas être d'accord.
Pour ma part je te comprends quand je regarde le référentiel à partir duquel tu développes logiquement tes arguments, mais je ne partage pas ton référentiel et je tire des conclusions différentes des tiennes et tout aussi logiques, à partir du mien.

Tu constates que la domination ne fonctionne que par prédation, moi pas. La prédation n'est pas universelle, c'est un élément parmi d'autres. De même l'"extractivisme" répond à des besoins qui peuvent être légitimes, il n'y a pas à le condamner en bloc.

Tu dis que je "compartimente les gens ingénieux qui veulent s'en sortir et les autres dans des cases presque étanches", c'est caricatural. J'ai expliqué que cette ingéniosité a mis des siècles à émerger en Europe et est liée à des raisons historiques, géographiques, climatiques. J'ai aussi expliqué que l'Occident a ainsi acquis une avance sur les autres peuples, au moins technologique (et dans les idées souvent aussi, peut-on sérieusement rester animiste après avoir étudier la physique ?).

L'état d'esprit occidental a été ainsi formé qu'aujourd'hui, au moindre bobo, on veut agir sur le monde (ex. délirant en ce moment, la guerre au CO2).
Si l'on pense que cette façon de faire est, à ses excès près que je te concède qu'ils sont à combattre, la meilleure pour améliorer le sort des gens, et qu'elle est liée à l'état d'esprit, alors ceux qui veulent ce mode de vie doivent acquérir une telle mentalité. On ne change pas le monde sans changer les gens.

Si l'on pense que ce n'est pas la bonne façon, alors je ne vois pas ce qu'on pourrait faire pour les autres. On ne va quand même pas leur proposer une solution qu'on n'a pas mise en pratique chez nous. Aux autres alors de choisir leur propre voie, mais je n'en vois pas chez eux qui soient mises en place et dont je voudrais.

Enfin, si l'on pense que le sort des "non-Occidentaux" est moins bon qu'il n'était avant que le système occidental ne tende à se répandre sur la planète, amha ce ne sont ni de leçons d'économie ni de philo dont on a besoin, mais d'Histoire.
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par Exnihiloest » 27/09/15, 17:58

sen-no-sen a écrit :
Exnihiloest a écrit :@sen-no-sen

Les rapprochements que tu fais entre transhumanisme et idéologies diverses, le tout à coup de réflexions (trop) générales, te sont très personnels et manquent de faits à l'appui.


...
Par contre concernant les faits qui manquent a l'appuie tu tombe très mal!
Je suis à même de fournir tout les éléments qui te permettront de vérifier que le transhumanisme est un courant largement inspiré d'idéologies plus ou moins anciennes:
Quelque pistes:le messianisme, le luciférisme,le culte de Prométhée et plus proche de nous dans l'histoire le postmodernisme,plus particulièrement "la french theory",le gender studies et le queer studies.

Quoi d'autre?

"ce qui est excessif est insignifiant".
Tous les nouveaux courants sont influencés par le passé. J'ai demandé les faits, tu me récites un chapelet d'amalgames sélectionnés avec toute la partialité souhaitée. Le pompon des amalgames au "luciférisme", sans doute à cause de la rime en "isme" avec "transhumanisme". Par contre je ne vois pas "humanisme" dans ta liste, qui pourtant rime bien mieux, ni de références aux Lumières ou aux arts et à la culture, contrairement à l'article très neutre de wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme


Les critiques du transhumanisme que je lis ici et là venant de philosophes ou sociologues, sont bien moins radicales.

Lesquels? On ne dois manifestement pas lire les mêmes ouvrages!

Exemples de vues philosophiques
http://www.editions-bayol.com/PMF/ch6s5.php
http://www.philomag.com/lepoque/breves/ ... venir-7416

Comme on pouvait s'en douter,c'est surtout par la religion que la critique arrive :
http://livre-religion.blogs.la-croix.co ... 015/05/04/
Un mouvement d'athées matérialistes, on ne pouvait évidemment pas penser que les cathos n'allaient pas tirer dessus à boulets rouges. Les cibles des réactionnaires, c'est plutôt fait pour me rassurer ! :lol:


L'avenir n'est pas à ceux qui se limitent à en parler, mais à ceux qui agissent. Et quand on agit en utilisant science et technologie, on obtient une certaine efficacité opérationnelle dans la transformation du monde.

Tu as le don pour dire des évidences!

Mais moins que d'autres ont le don de refuser de les voir.

Franchement pourrait tu m'expliquer quel est le but de transformer le monde,compte tenu des dégâts irréversible que l'on a déjà assénés à la biosphère???

Te chauffer en hiver toi et tes enfants pour votre confort et vous éviter le risque de tuberculose lié à un logement froid et humide ?
Te fournir de la nourriture ou la conserver quand la nature n'en fournit plus là où tu es ?
Ne pas transformer le monde, c'est refuser à l'humain, animal parmi d'autres, ce que sa nature lui a toujours fait faire.

Plus loin tu écris:
C'est un grand principe qui parait louable, mais opérationnellement, comment démontrer que quoique ce soit est le bien commun, sans le relier au bien individuel ?

Le bien individuel est en retro-action avec le bien collectif.
...
Le bien être du groupe est nécessairement supérieur au bien être personnel...

Je te retourne ton "tu as le don pour dire des évidences!". La question n'est pas de ré-affirmer une nième fois que l'intérêt du groupe prime, c'est de le définir en précisant comment l'intérêt du groupe va participer au mieux vivre de chacun.
"Groupe" est un mot creux et parler de son intérêt n'a aucun sens si chacun n'en profite pas. C'est le lot de tous les politicards de nous parler de l'intérêt commun, Staline et Mao l'ont fait.
Le moteur d'une société, c'est l'individu. C'est lui qui vit et agit. Le groupe émerge des individus quand ils agissent de concert dans un but commun. Parler du groupe avant les gens, c'est mettre la charrue avant les boeufs. Comme dit ailleurs on ne change pas les choses sans changer les gens. Ce n'est pas en leur imposant l'intérêt d'un soi-disant groupe qu'on les fait changer, mais en montrant en quoi, par leur responsabilité individuelle, leurs actes, leurs choix opérationnels, viser l'intérêt du groupe, c'est viser leur propre intérêt et comment il s'y retrouveront.
Répondre au "pourquoi" est facile, l'intérêt du groupe prime blabla blabla, on peut dire n'importe quoi. Répondre au "comment" est bien plus délicat, car là on doit se soumettre au réfutable.
Evidemment, dès qu'il n'est plus question d'idées aussi grandes que vides, mais de pragmatisme, de réalités tangibles, de savoir faire, d'idées concrètes, je vois moins de volontaires...
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par Ahmed » 27/09/15, 21:02

Il est assez évident que la source de l'incompréhension ou du désaccord, puisque tu préfères le voir ainsi, provient d'un référentiel différent: le mien est effectivement fondé sur une analyse politico-économique (dans cette globalité, le terme "politique" ne fait nullement référence à la politique politicienne), le tien s'apparente au scientisme, quoi que tu en dises.
À partir de ton exemple, il m'est facile d'illustrer notre différence. Tu écris:
Si tu fais passer la solidarité avant la liberté, ou après, cela change tout.

Tu affirmes une opposition entre ces deux concepts, alors que pour moi, il est clair que la première est une condition de la seconde... Mais, sans doute ne faisons nous pas entrer le même contenu dans chacun de ces mots...

Tu écris:
Tu dis que je "compartimente les gens ingénieux qui veulent s'en sortir et les autres dans des cases presque étanches", c'est caricatural. J'ai expliqué que cette ingéniosité a mis des siècles à émerger en Europe et est liée à des raisons historiques, géographiques, climatiques. J'ai aussi expliqué que l'Occident a ainsi acquis une avance sur les autres peuples, au moins technologique (et dans les idées souvent aussi, peut-on sérieusement rester animiste après avoir étudier la physique ?).

La durée de l'émergence de la domination n'entache en rien le fait lui-même: la prédation s'oppose à un cheminement identique chez celui qui est la victime, c'est en cela que réside ton compartimentage puisque selon toi, la recette étant universelle, elle aurait pu être imitée par tous (ce qui est plus facile que d'innover), cependant, d'opportune raisons "culturelles" s'y seraient opposées...

Une remarque annexe: je te trouve très condescendant, voire méprisant à l'égard de Sen-no-sen, sous le prétexte que la science cautionnerait tes croyances: c'est une attitude que je déplore.
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par sen-no-sen » 27/09/15, 22:00

Exnihiloest a écrit :"ce qui est excessif est insignifiant".
Tous les nouveaux courants sont influencés par le passé. J'ai demandé les faits, tu me récites un chapelet d'amalgames sélectionnés avec toute la partialité souhaitée. Le pompon des amalgames au "luciférisme", sans doute à cause de la rime en "isme" avec "transhumanisme".


Aucun amalgames la dedans,rien que des faits.
Dans la mythologie ainsi que dans la littérature,Prométhée et Lucifer sont des personnages surnaturel punis par Dieu(x) pour avoir transmis à l'humanité des connaissance cachées,sensées les libérer de leurs conditions humaine.
Plus globalement ses deux conceptions renvoi à l'idée de toute puissance par le biais du savoir et de la transgression des interdit naturels.
Elle renvoi à l'idée de l'homme voulant se faire dieu.
Plus proche de nous dans la littérature Mary Shelley écrivait en 1818 Frankenstein ou le Prométhée moderne ,roman que tout le monde connait et qui pose déjà les bases d'un proto-transhumanisme.
Il s'agit là bien entendu de comparaison symbolique, mais pas anodine dans cette volonté qu'a toujours voulu l'homme de se libérer de sa condition.

On retrouve toutefois dans des courants plus proche de nous les bases mémétique du transhumanisme,notamment dans le postmodernisme:
La postmodernité est un concept de sociologie historique qui désigne selon plusieurs auteurs la dissolution, survenue dans les sociétés contemporaines occidentales à la fin du XXe siècle, de la référence à la raison comme totalité 1. De cette fin de la transcendance résulte un rapport au temps centré sur le présent, un mode inédit de régulation, et une fragilisation des identités collectives et individuelles
https://fr.wikipedia.org/wiki/Postmodernit%C3%A9

Et plus particulièrement dans la théorie de la déconstruction et de la french théory:
https://fr.wikipedia.org/wiki/French_Theory
Il s'agit de déconstruire la norme sociale,les structures,l'identité la famille etc...à travers un nouveau paradigme contemporain.
De nombreux groupes de pensées vont naturellement s’engouffrer dans cette nouvelle forme d'idéologie:le féminisme,le post-colonialisme,mais également des courants issus des techno-sciences.
Ont y retrouvera des courants comme les gender studies(étude de genre) niant la réalité naturelle du sexe et la considérant comme une simple invention culturelle.
Le transhumanisme va plus loin,niant la naturalité de l'homme pour le poussée vers l'hybridation homme/machine,puis vers la fusion totale avec le système informatique (posthumanisme).

Le postmodernisme apparait dans un contexte économique particulier:dans une société industrielle ou le dissipation d'énergie devient croissante,la conception des structures séculaires et remise en question,l’individu redevient l'agent centrale de la société,car le "progrès" procure à celui ci une protection suffisante qui lui permet de se rendre plus étanche à la communauté.
Face à l'augmentation exponentielle des technologie et aux modifications profondes opéré sur la biosphère il n'est d'autres choix a travers la doctrine technologiste que de se réinventer autour du système antropo-technique.


Par contre je ne vois pas "humanisme" dans ta liste, qui pourtant rime bien mieux, ni de références aux Lumières ou aux arts et à la culture, contrairement à l'article très neutre de wikipedia :


L'humain est bien le curieux absent du transhumanisme,puisque ce dernier ne promet ni plus ni moins que de l'éradiquer...
Toutefois l'humanisme est lui même un courant de pensée qui apparait dans un contexte de compréhension des mécanismes de la nature (les lumières)qui nous conduira quelques siècles plus tard a la révolution industrielle.
Il s'agit donc d'une forme de scission entre monde humain et monde naturelle.
Le transhumanisme promet quant à lui la fusion intermédiaire entre monde humain et monde technologique,jusqu’à la scission finale de la machine d'avec le monde des hommes.




Te chauffer en hiver toi et tes enfants pour votre confort et vous éviter le risque de tuberculose lié à un logement froid et humide ?
Te fournir de la nourriture ou la conserver quand la nature n'en fournit plus là où tu es ?


Encore ce recours à l'émotionnel:se chauffer,sauver ses enfants etc..etc..ma remarque ne tiens absolument pas de l'anti-technologisme,mais du distinguo entre déterminisme subit et libre arbitre.
Affirmer qu'il faut transformer le monde et la nature humaine sans être capable de dire pourquoi de façon argumenté me semble être une preuve de ce déterminisme.
Ne pas transformer le monde, c'est refuser à l'humain, animal parmi d'autres, ce que sa nature lui a toujours fait faire.


Lorsque transformation se traduit par destruction,on est en droit de se poser des questions sur le bien fondé d'un tel projet,non?


"Groupe" est un mot creux et parler de son intérêt n'a aucun sens si chacun n'en profite pas.

Si l'humanité ou même plus largement la biosphère se trouverait être un mot "creux"...
La plupart des problématiques de notre planète réside justement dans cette négation de l’intérêt collectif au profit de l’intérêt individuel.
Certain anthropologues pensent que cette vision personnel,aux mieux familiale est une conséquence de notre évolution.Les premiers groupes humains étaient il est vrai constitués d'un nombre d'individus restreint.

Le moteur d'une société, c'est l'individu. C'est lui qui vit et agit. Le groupe émerge des individus quand ils agissent de concert dans un but commun. Parler du groupe avant les gens, c'est mettre la charrue avant les boeufs.


C'est une façon limitative de voir les choses,puisque individu et groupe sont en rétro-action.
Un humain n'est rien sans les connaissances qu'il accumule à travers le groupe.
L'humain est l’héritage d'une évolution biologique et culturelle initié par un nombre incalculable d'échange avec son environnement.
Certes l'individu représente l’échantillon fondamentale,mais un maillon ne serait être viable sans l'ensemble des connexions qu'il tissent avec les autres, de la même façon qu'un maillon ne serait faire avancer un vélos sans les autres qui constituent la chaine.

Répondre au "comment" est bien plus délicat, car là on doit se soumettre au réfutable.

De nombreuse études ont été faites sur la question,notamment le fameux dilemme du prisonnier etc...
D'un point de vu évolutif,la coopération est la plupart du temps beaucoup plus efficace que l'individualisme.
Hors c'est ainsi que c'est construite en grande partie la société humaine...et donc les groupes humains et les normes sociales qui vont avec.
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