H+, alternative à l'écologie ?

Débats philosophiques et de sociétés.
Ahmed
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par Ahmed » 29/09/15, 17:16

Excellent résumé! 8)

Tu écris:
Le pari (presque Pascalien!) est le suivant: est-ce que ce repurposing sera transhumaniste ou sera t-il "autre chose"(sobriété efficace) Question ?
J'ai ma petite idée...

Si la question était indécidable et donc vraiment pascalienne (ce que je ne crois pas, même si elle reste difficile), il serait préférable de parier sur "autre chose", puisqu'il est très peu probable que l'augmentation de l'homme ne soit pas une façon élégante d'avaliser une diminution drastique de son humanité.

L'idée de supprimer la mort, par ex., peut paraître "sympa", mais cette contrainte va de pair avec la vie dont elle fait le prix... Cela conduirait à bouleverser dans un sens défavorable notre rapport aux autres et spécialement aux autres générations (ce dernier terme perdant rapidement toute signification, puisque la génération deviendrait inutile).
Il est évident, dans la droite ligne du message précédent, que cette idée découle directement du fait que la mort est déjà actuellement évacuée de nos psychismes, sa réalisation pratique ne ferait donc qu'entériner notre perception.
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par sen-no-sen » 29/09/15, 17:44

Ahmed a écrit :Excellent résumé! 8)

Merci!

L'idée de supprimer la mort, par ex., peut paraître "sympa", mais cette contrainte va de pair avec la vie dont elle fait le prix... Cela conduirait à bouleverser dans un sens défavorable notre rapport aux autres et spécialement aux autres générations (ce dernier terme perdant rapidement toute signification, puisque la génération deviendrait inutile).


Supprimer la mort est un non sens évolutif au même titre que le clonage reproductif,à fortiori dans un monde qui comptera 9 milliards individus (prévision 2050)...il s'agit bien là d'un aspect purement individualiste.

Idem avec la notion de rajeunissement ou de "maintient" de la jeunesse,ce qui poserait quelque "problèmes" sociétaux.

Dans le film de science fiction "time out" que je conseil, les progrès de la génétique ont permis d'éradiquer le vieillissement (plus personne ne vieillit au delà de ses 26 ans)en contrepartie d'une financiarisation du temps.
Ce qui permet aux plus riches de vivre potentiellement des siècles et qui oblige le reste de la population à travailler "d’arrache pieds" pour survivre au jour le jour(les individus étant implanté d'un compte à rebours crédité d'unité/temps,la mort survenant lorsque le compteur affiche zéro).
Le contrôle de la population étant réalisé par l'imposition d'une augmentation du cout de la vie,fatale au plus démunis...

Dans un monde ou le vieillissement n'a plus court,comment imposé la norme sociale?
Si une femme de 85 ans en apparait 25,quelle peuvent être les impacts sur la société?
Idem des questions d'identités et d'échanges entre les générations,qui ne serait plus dans une logique de transmissions,mais de compétition...



Il est évident, dans la droite ligne du message précédent, que cette idée découle directement du fait que la mort est déjà actuellement évacuée de nos psychismes, sa réalisation pratique ne ferait donc qu'entériner notre perception.


Très juste!
Il ailleurs assez symptomatique de considérer le vieillissement et la mort comme des pathologies et non comme une logique inhérente à notre nature.
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par Ahmed » 29/09/15, 18:57

Tu écris:
Idem des questions d'identités et d'échanges entre les générations, qui ne seraient plus dans une logique de transmissions, mais de compétition...

En réalité, la compétition prédominerait tellement que l'idée d'une nouvelle génération (ce mot deviendrait sans signification) ne se poserait plus...
De même que la fin de la mort implique la fin de la vie, une vie éternelle implique le renoncement à la génération.

Une vie sans fin=une vie sans fins? 8)
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par janic » 29/09/15, 20:13

Dans le film de science fiction "time out" que je conseil, les progrès de la génétique ont permis d'éradiquer le vieillissement (plus personne ne vieillit au delà de ses 26 ans)en contrepartie d'une financiarisation du temps.
Ce qui permet aux plus riches de vivre potentiellement des siècles et qui oblige le reste de la population à travailler "d’arrache pieds" pour survivre au jour le jour(les individus étant implanté d'un compte à rebours crédité d'unité/temps,la mort survenant lorsque le compteur affiche zéro).
Le contrôle de la population étant réalisé par l'imposition d'une augmentation du cout de la vie,fatale au plus démunis...

Il faut faire attention ! Les fictions ne sont que des projections de l’imagination qui ne cherche pas une crédibilité par rapport à la réalité.
Théoriquement et pratiquement la cellule est quasi immortelle (parce qu’elle se divise, c'est elle sans être elle) donc, aller jusqu’à se projeter vers une vie physique éternelle, il n’y a qu’un pas vite franchi, mais qui en fait est un gouffre. En effet, la cellule, comme nous, voit sa vie raccourcie par son environnement et particulièrement ses propres déchets non métabolisés et donc, comme nous toujours, elle se fragilise, puis cesse son activité biologique par empoisonnement.
Donc ce n’est pas pour demain que nos savants fous règleront cette situation.
Il ailleurs assez symptomatique de considérer le vieillissement et la mort comme des pathologies et non comme une logique inhérente à notre nature

Les deux se confondent plus ou moins dans l’esprit de beaucoup. Biologiquement la mort est une pathologie puisqu’autrement la vie cellulaire n’aurait aucune raison réelle de s’arrêter de fonctionner (d’où ces fictions sur la génétique qui n’y est pour rien) Or dans cette nature évoquée c’ est une évidence que la mort frappe toutes les formes de vie et c’est donc considéré comme allant de soi. Ce qui, d’une certaine façon, va effectivement de soi !

ahmed
De même que la fin de la mort implique la fin de la vie, une vie éternelle implique le renoncement à la génération

Les disciples du christ jésus se posaient aussi cette question sur la sexualité à la résurrection(D’où la grande question sur le sexe des anges.) et c’est la douche glacée qui les refroidit : « pas de sexe , dans ce royaume de cieux » Déception de ceux-ci évidemment !
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par Ahmed » 29/09/15, 20:37

Tous le monde sait qu'il doit mourir, mais le comprendre est très différent; j'ai franchi ce pas lorsque j'ai assisté pour la première fois à un accouchement: l'expulsion de ce bébé couvert de mucus blanchâtre, de sang et de merde, par son animalité, me renvoyait violemment à la mienne... J'ai alors vivement ressenti combien sa naissance impliquait ma disparition future.
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par sen-no-sen » 29/09/15, 21:06

janic a écrit :Il faut faire attention ! Les fictions ne sont que des projections de l’imagination qui ne cherche pas une crédibilité par rapport à la réalité.


Time out est avant tout une réflexion sur la société actuelle...
D'un point de vu biologique il n'est pas impossible que le génie génétique puisse aboutir dans quelques décennies,ou siècles(?)à la possibilité d'êtres immortels.
Voir la vidéo à la conférence TEDX de Laurent Alexandre,pro-transhumaniste de son état:
https://www.youtube.com/watch?v=KGD-7M7iYzs

Donc ce n’est pas pour demain que nos savants fous règleront cette situation.


Demain non,mais après demain peut-être...



Biologiquement la mort est une pathologie puisqu’autrement la vie cellulaire n’aurait aucune raison réelle de s’arrêter de fonctionner


La pathologie est rappelons le l'étude des maladies,et la mort ne serait être considérer comme une maladies de part son caractère inéluctable ainsi que sa normalité.
La mort ne s'attrape pas(sauf le rhume),elle se caractérisent par un retour du corps à l’équilibre thermodynamique,chose qui concernera toute chose dans cet univers à un moment donné.

Certains animaux(méduse Turritopsis nutricula) seraient immortels,certains arbres le sont aussi (Peuplier Faux-tremble),mais il dépérissent tôt ou tard...l'invincibilité n'est pas de ce monde.
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par sen-no-sen » 29/09/15, 21:15

Ahmed a écrit :Tous le monde sait qu'il doit mourir, mais le comprendre est très différent; j'ai franchi ce pas lorsque j'ai assisté pour la première fois à un accouchement: l'expulsion de ce bébé couvert de mucus blanchâtre, de sang et de merde, par son animalité, me renvoyait violemment à la mienne... J'ai alors vivement ressenti combien sa naissance impliquait ma disparition future.


Rassure toi,nous sommes déjà morts! :mrgreen:
Mais nous sommes également en train de naitres!
C'est juste une question de conscience,et de positionnement de celle ci dans le continuum espace-temps,pas la peine donc de s'attrister de notre prochaine disparition,c'est une simple illusion...
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par Ahmed » 29/09/15, 21:58

C'est une des choses les plus gentilles que j'ai jamais entendue! :P
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par janic » 30/09/15, 00:25

D'un point de vu biologique il n'est pas impossible que le génie génétique puisse aboutir dans quelques décennies,ou siècles(?)à la possibilité d'êtres immortels.
Il n’est pas plus impossible qu’il n’y arrive pas, ce qui semble la probabilité la plus crédible. Le reste c'est du fantasme!
C'est d'ailleurs intéressant ce désir d'immortalité physique. Mais n'est-ce pas la seule espérance qui reste lorsque l'immortalité au delà de la mort n'est plus.
Voir la vidéo à la conférence TEDX de Laurent Alexandre,pro-transhumaniste de son état:
https://www.youtube.com/watch?v=KGD-7M7iYzs

Cet homme commence par un graphique sur lequel je me suis largement expliqué. L’espérance de vie en question n’est qu’une moyenne arithmétique qui n’a aucun sens réel. C’est comme considérer qu’en période de guerre, de famine, d’épidémie qui décime les populations, l’espérance de vie est infiniment basse (ce qui est une évidence) mais ce n’est pas un indicateur de durée réelle de vie et donc d’âge réel de mortalité des personnes âgées qui est le seul et unique indicateur de durée de vie (dans l’espérance d’un rallongement de la vie). De même, il indique comme une espérance de pouvoir atteindre 120 ans. Rien de neuf, cela correspond à la règle de Buffon qui est une constante chez les mammifères. La question est plutôt : pourquoi les humains ont-ils du mal à atteindre cet âge en question ?
Pour l’anecdote le texte biblique rappelle que la durée de vie, post diluvien, retomberait à 120 ans, longtemps avant la règle de Buffon !Et même que plus tard dépasser 70/80 ans ne se ferait pas sans douleurs!
Citation:
Donc ce n’est pas pour demain que nos savants fous règleront cette situation.
Demain non, mais après demain peut-être...
Ni demain, ni après demain !
Que constate-t-on actuellement ? Dans leur grande majorité les individus décèdent de maladies diverses et (a)variées. Les morts dits naturels sont exception (encore faudrait-il s’entendre sur la signification et l’usage abusif de ce terme) et la plupart des vieillards sont sous « perfusion » permanente de médicaments en tous genres, pour survivre en mauvais état. Si c’est ça l’espérance de vie « promise » : bonjour les dégâts et le coût toujours plus accentué, pour la société, de la maladie des humains : qui paiera ?Le reste c’est de la fiction uniquement !
Citation:
Biologiquement la mort est une pathologie puisqu’autrement la vie cellulaire n’aurait aucune raison réelle de s’arrêter de fonctionner
La pathologie est rappelons le l'étude des maladies,

C’est juste et je n’ai utilisé ce terme que pour le sens courant qu’on lui accorde. Lorsqu’une personne est atteinte d’une maladie , le corps médical dit que c’est une pathologie, même si ce terme n’est pas vraiment celui qui devrait être utilisé.
et la mort ne serait être considérer comme une maladies de part son caractère inéluctable ainsi que sa normalité.

Sur le fond c’est exact pour son coté inéluctable. D’où l’expression, une lapalissade, selon laquelle la mort serait la cessation de la vie.
Ce qui est à considérer c’est : pourquoi cette mort a-t-elle lieu de façon précoce et la réponse est : la maladie qui accélère le processus de dégradation et donc de destruction du vivant. (dégradation du système immunitaire et de la division cellulaire)
Donc pour réduire cette dégradation, dont les causes sont pour leur majorité environnementales et d'hygiène de vie, il faudrait déjà que la société change dans ces domaines là; ce qui n'est pas gagné d'avance et même quasiment inimaginable dans la mesure où tout va dans l'autre sens.
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par Exnihiloest » 30/09/15, 11:27

Ahmed a écrit :Il est assez évident que la source de l'incompréhension ou du désaccord, puisque tu préfères le voir ainsi, provient d'un référentiel différent: le mien est effectivement fondé sur une analyse politico-économique [...], le tien s'apparente au scientisme, quoi que tu en dises.
...

"Quoi que tu en dises" : lol. On serait dans un contexte d'inquisition, celui qui ignore les réponses de l'accusé ?
Le mien est basé sur une conception philosophique dont la science fait également partie (philosophie sans science n'ayant pas de sens selon moi).
Tu assimiles cela à du "scientisme", c'est seulement ta façon réductrice de voir, un a priori interdisant toute analyse point par point.
Prétendre que le référentiel de l'autre n'est pas valable interdit toute discussion. Je peux aussi prétendre que ton référentiel "politico-économique" est ridicule : a-t-on jamais vu les économistes capables de prévisions fiables, ou les politiques nous construire une société juste ? La politique et l'économie ne sont pas des sciences mais des religions.
Tu vois, moi aussi je peux réduire ton référentiel à des nèfles, "quoique tu en dises".

Donc maintenant qu'est-ce qu'on fait ? On revient à une discussion raisonnable ou bien chacun continue-t-il à maintenir "ton idéologie est minable, la tienne est mieux, na !" ?
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