La technologie, moteur du progrès des idées

Débats philosophiques et de sociétés.
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Exnihiloest
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par Exnihiloest » 17/08/15, 18:53

dede2002 a écrit :Mais aussi pourquoi changer de machine si on est satisfait de celle qu'on a?

Effectivement, mais seulement à la condition qu'on sache qu'il n'existe pas mieux dont on pourrait être encore plus satisfait.
Un vieux dicton dit que le mieux est l'ennemi du bien...

Un autre dit "la chance sourit aux audacieux". Il faut essayer...

Je pense qu'on peut distinguer le progrès technologique utile, et le superflu qu'on nous "force" à utiliser.

On peut les distinguer, oui, mais les séparer condamnerait le progrès utile ou au moins le ralentirait considérablement.
C'est grâce aux développement des composants de l'électronique grand-public pour la radio/TV/HiFi/téléphone, puis l'informatique, les jeux vidéos, la téléphonie mobile, les radars militaires... qu'on a ensuite pu construire des IRM, des pacemakers, des télé-alarmes, des lecteurs vocaux pour les aveugles etc etc.
On ne peut pas cibler le progrès. Même des choses inutiles sont détournées pour être utilisées utilement (smartphone pour des applis médicales, par ex.). En tout cas l'idée qu'on devrait n'investir que dans l'utile ne permettra jamais de soulever le niveau de fonds que le (prétendu) inutile brasse, ni d'en obtenir un retour comparable à ce que l'inutile fournit aussi comme sous-produits utiles.
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par Exnihiloest » 17/08/15, 19:48

Ahmed a écrit :... le bouleversement actuel nous concerne à deux titres: nous en subirons les conséquences et nous en sommes la cause.
Ce sont là deux aspects radicalement nouveaux qui distingue absolument notre période des précédentes et n'autorise donc aucune assimilation.

Je constate qu'il y a 250 ans, il n'y avait ni pollution atmosphérique, ni réchauffement climatique, ni pesticides, ni plastiques dans des zones océanes, mais qu'un enfant sur deux mourrait en bas âge, qu'on travaillait plutôt 60h que 35 et que l'espérance de vie était environ 28 ans.
Le progrès est donc considérable, et oui, "nous en sommes la cause".
Un progrès n'est jamais parfait et oui, nous subissons les conséquences du revers de la médaille. Normal, on n'a pas le paradis sur terre.
C'est le bilan complet qui compte. Malgré tous les problèmes des sociétés modernes, je pense qu'après avoir replacé les choses dans le contexte historique, on n'a pas à s'en plaindre, on devrait même s'en réjouir.
Le progrès matériel va continuer et doit continuer car l'homme n'a de cesse d'améliorer sa condition.

Se laisser prendre par l'alarmisme ambiant, généralement mercantile ou politique, et complètement outrancier quand on l'analyse objectivement, est contre-productif. Restons raisonnables. Non, un réchauffement global et qui persisterait n'est pas prouvé, son origine anthropique encore moins. La pollution par les particules fait bien moins de morts que la tuberculose n'en faisait chez nous avant les antibiotiques. Même les pesticides, pourtant l'une des priorités à éradiquer, ne se voient pas sur l'espérance de vie. Nous n'avons aucune culpabilité à avoir.

L'écologie est une science. Je ne voudrais pas la voir troquée pour l'écologisme, doctrine que je pressens comme totalitaire et vers laquelle pourraient se reconvertir les enclins à la foi, déçus du communisme, des religions ou d'autres idéologies...
Le terme "econologie" m'a plu car vouloir concilier l'économie et l'écologie dénote un souci pragmatique, ce qui est la méthode que je préconise aussi. Il ne s'agit donc pas de forcer les gens à vivre autrement qu'ils le souhaitent ni de les faire adhèrer à une doctrine sinon "c'est qu'ils se fichent des générations futures au nom desquelles on parle, et qu'ils n'ont pas compris mais on les éduquera", ni de leur faire peur en les culpabilisant et en leur prédisant l'apocalypse par le climat ou la pollution comme on a eu jadis la promesse de l'enfer si l'on s'écartait de la voie chrétienne. Il s'agit de leur proposer de meilleures solutions opérationnelles qu'ils adopteront (ou pas) s'ils les trouvent vraiment meilleures, et eux seuls en seront juges.
C'est peut-être moi qui fait de l'alarmisme ici :cheesy:. Je ne vise personne. J'ai juste une crainte et je l'évoque seulement pour expliquer le contexte de mes propos précédents, et comme possible alerte.
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par highfly-addict » 17/08/15, 21:57

Ma foi, à lire ça, :arrowu: je suis prêt à parier qu' Exnihilo... ne jardine pas ! (Et qu'il a peut être aussi des actions TATOL dans son portefeuille, :mrgreen: )

Trollisme ou déni de réalité ? :idea:
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par Flytox » 17/08/15, 23:38

Exnihiloest a écrit :
Je constate qu'il y a 250 ans, il n'y avait ni pollution atmosphérique, ni réchauffement climatique, ni pesticides, ni plastiques dans des zones océanes, mais qu'un enfant sur deux mourrait en bas âge, qu'on travaillait plutôt 60h que 35 et que l'espérance de vie était environ 28 ans.
Le progrès est donc considérable, et oui, "nous en sommes la cause".
Un progrès n'est jamais parfait et oui, nous subissons les conséquences du revers de la médaille. Normal, on n'a pas le paradis sur terre.
C'est le bilan complet qui compte. Malgré tous les problèmes des sociétés modernes, je pense qu'après avoir replacé les choses dans le contexte historique, on n'a pas à s'en plaindre, on devrait même s'en réjouir.
Le progrès matériel va continuer et doit continuer car l'homme n'a de cesse d'améliorer sa condition.


"C'est le bilan complet qui compte" pourtant, ce que tu proposes c'est de voir en observateur et non en acteur.
Le progrès "s'organise" "tout seul" à partir des bénéfices de quelques uns....sur le dos des autres, mais pas forcement pour le grand bien de l'essentiel des populations. Pas d'organisation, de vue d'ensemble des problèmes, pas de cap à atteindre....juste une fuite en avant avec des œillères droit dans le mur...

La pollution par les particules fait bien moins de morts que la tuberculose n'en faisait chez nous avant les antibiotiques. Même les pesticides, pourtant l'une des priorités à éradiquer, ne se voient pas sur l'espérance de vie. Nous n'avons aucune culpabilité à avoir.


Ton argumentation me semble douteuse. Les particules sont pour la plus grande partie des conséquences de l'activité de l'homme, la tuberculose c'est plus la nature même si nos modes de vie y sont liés. Comme on s'ennuie, il faut se créer des problèmes (les particules) pour que des "progrès" puissent les résoudre. :mrgreen: Aussi, les particules AMHA sont aussi mauvaise pour nous que pour le reste du vivant, mais eux n'auront pas droit au "progrès" pour les soigner.


Il ne s'agit donc pas de forcer les gens à vivre autrement qu'ils le souhaitent ni de les faire adhèrer à une doctrine sinon "c'est qu'ils se fichent des générations futures au nom desquelles on parle, et qu'ils n'ont pas compris mais on les éduquera", ni de leur faire peur en les culpabilisant et en leur prédisant l'apocalypse par le climat ou la pollution comme on a eu jadis la promesse de l'enfer si l'on s'écartait de la voie chrétienne. Il s'agit de leur proposer de meilleures solutions opérationnelles qu'ils adopteront (ou pas) s'ils les trouvent vraiment meilleures, et eux seuls en seront juges.


Oui....si on fait abstraction du timing.Quand il n'y aura plus grand chose à préserver, c'est vrai que les juges pourront constater par eux même qu'il est trop tard pour faire quelque chose pour "arrêter" la machine qui s'emballe. :mrgreen:
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par janic » 18/08/15, 07:27

ni de leur faire peur en les culpabilisant et en leur prédisant l'apocalypse par le climat ou la pollution comme on a eu jadis la promesse de l'enfer si l'on s'écartait de la voie chrétienne. Il s'agit de leur proposer de meilleures solutions opérationnelles qu'ils adopteront (ou pas) s'ils les trouvent vraiment meilleures, et eux seuls en seront juges.
Il ne s'agit pas de faire peur mais de favoriser l'éveil de la responsabilité et donc de la conscience des conséquences de nos actes. En clair "nous" fabriquons chaque jour notre enfer ou notre paradis ou, en d'autres termes, notre vie ou notre mort (c'est le sens théologique de l'enfer).
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par Ahmed » 18/08/15, 08:13

Le scientisme est tout autant une idéologie que d'autres croyances et quant à son totalitarisme, il est avéré...

La science médicale m'a sauvé l'an dernier d'une mort prématurée (du moins, considéré a posteriori) et pénible, ceci grâce à des techniques récentes issues du même contexte technologique qui permet d'exterminer bon nombre de mes semblables qui ont cependant la particularité d'être nés du mauvais côté...

L'idée d'un "progrès" continu est contraire à l'observation, si toutefois on ne se cantonne pas dans une période assez brève: toute chose apparaît, croît, décline, puis disparaît...

Pourquoi catégoriser les opinions de manière manichéenne, entre les optimistes impénitents et les catastrophistes par vocation?

Ma position est claire: sachant que le déclin est matériellement évitable au prix de profonds changements, mais psychiquement très improbable, puisque la nécessité de ces changements est, au mieux niée ou plus généralement ignorée, je pratique le pessimisme méthodique, seule forme d'optimisme lucide.
Nous sommes devant une situation paradoxale qui nous entraîne à la catastrophe tant que nous n'y croyons pas et qui nous en dispense dès lors que nous sommes convaincus de son caractère inexorable et cependant disposés à agir pour l'éviter...
C'est une situation de contrefactualité, logique assez subtile exigeant un esprit disposé à quelques acrobaties dialectiques!
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par Ahmed » 18/08/15, 08:13

Le scientisme est tout autant une idéologie que d'autres croyances et quant à son totalitarisme, il est avéré...

La science médicale m'a sauvé l'an dernier d'une mort prématurée (du moins, considéré a posteriori) et pénible, ceci grâce à des techniques récentes issues du même contexte technologique qui permet d'exterminer bon nombre de mes semblables qui ont cependant la particularité d'être nés du mauvais côté...

L'idée d'un "progrès" continu est contraire à l'observation, si toutefois on ne se cantonne pas dans une période assez brève: toute chose apparaît, croît, décline, puis disparaît...

Pourquoi catégoriser les opinions de manière manichéenne, entre les optimistes impénitents et les catastrophistes par vocation?

Ma position est claire: sachant que le déclin est matériellement évitable au prix de profonds changements, mais psychiquement très improbable, puisque la nécessité de ces changements est, au mieux niée ou plus généralement ignorée, je pratique le pessimisme méthodique, seule forme d'optimisme lucide.
Nous sommes devant une situation paradoxale qui nous entraîne à la catastrophe tant que nous n'y croyons pas et qui nous en dispense dès lors que nous sommes convaincus de son caractère inexorable et cependant disposés à agir pour l'éviter...
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par highfly-addict » 18/08/15, 11:55

Ahmed a écrit :...
Nous sommes devant une situation paradoxale qui nous entraîne à la catastrophe tant que nous n'y croyons pas

Cela est évident ...
et qui nous en dispense dès lors que nous sommes convaincus de son caractère inexorable et cependant disposés à agir pour l'éviter...

Cela beaucoup moins !
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par Exnihiloest » 18/08/15, 11:57

Ahmed a écrit :Le scientisme est tout autant une idéologie que d'autres croyances et quant à son totalitarisme, il est avéré...

Certes, encore faut-il ne pas amalgamer science et scientisme, scientifique et scientiste, pratique assez commune dans les courants anti-productivistes ou anti-consuméristes.

...
L'idée d'un "progrès" continu est contraire à l'observation

Je pense qu'il faut faire un distinguo.
Le progrès matériel est bien continu. S'il produit des "dégâts collatéraux", son bilan reste positif par les avantages procurés.
Le progrès des idées et des mentalités est moins net. Il existe quand même, au moins en Occident : égalité hommes/femmes, reconnaissance de l'homosexualité, suppression de la peine de mort dans la plupart des pays, sécurité sociale, garantie de l'éducation des enfants etc etc tout cela était loin d'être acquis au 19ème siècle.

si toutefois on ne se cantonne pas dans une période assez brève: toute chose apparaît, croît, décline, puis disparaît...
Pourquoi catégoriser les opinions de manière manichéenne, entre les optimistes impénitents et les catastrophistes par vocation?

Ma position est claire: sachant que le déclin est matériellement évitable au prix de profonds changements, mais psychiquement très improbable, puisque la nécessité de ces changements est, au mieux niée ou plus généralement ignorée, je pratique le pessimisme méthodique, seule forme d'optimisme lucide.
Nous sommes devant une situation paradoxale qui nous entraîne à la catastrophe tant que nous n'y croyons pas et qui nous en dispense dès lors que nous sommes convaincus de son caractère inexorable et cependant disposés à agir pour l'éviter...
C'est une situation de contrefactualité, logique assez subtile exigeant un esprit disposé à quelques acrobaties dialectiques!

Cette position a son pendant. Le "pessimisme méthodique" est-il bien de l'optimisme lucide ? On peut en douter. Le pessimisme méthodique condamne ou entrave terriblement tout projet de changement, par le refus de la prise de risque, l'exigence irréaliste de preuves indubitables de non-risques, la défiance de fait envers les acteurs. La conséquence est l'immobilisme, et conséquemment entraîne le déclin censé être combattu.

Il a été récemment montré que les sociétés qui marchent le mieux sont celles où la confiance est la plus forte. En France la confiance n'existe pas : pas de confiance dans les institutions, pas de confiance des gens entre eux (voir le parcours du combattant pour acheter ou louer un logement), pas de confiance en l'avenir, donc pessimisme. On ne construit rien sur la suspicion continuelle et la peur des catastrophes si l'on va de l'avant. Comme on dit "l'espoir fait vivre". L'espoir est l'idée d'un futur meilleur. Il implique donc de l'optimisme, et de l'optimisme pas forcément très lucide puisque personne ne peut prétendre connaître le futur avec certitude.

La méthode que je préconise est donc plutôt l'exploration. Comme un futur unique souhaitable par tous n'existe pas (ce qui n'empêche pas les bonimenteurs de toutes les idéologies de prétendre qu'ils en ont la recette), nous ne devons pas tirer des plans sur la comète, mais essayer des voies, tester, garder ce qui nous convient, corriger, éliminer... Bien sûr il ne s'agit pas de prendre des risques aveugles, mais d'accepter des risques raisonnables, comme l'ont toujours fait nos aïeux. Après tout, s'ils n'avaient pas pris le risque de se déplacer sur 2 pattes plutôt que de rester dans les arbres à s'épouiller tranquillement en groupe dans une sympathique convivialité, nous serions encore des singes, heureux peut-être mais béatement : est-ce seulement ce que nous voulons ?
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par Exnihiloest » 18/08/15, 12:19

janic a écrit :...]Il ne s'agit pas de faire peur mais de favoriser l'éveil de la responsabilité et donc de la conscience des conséquences de nos actes...

Amusant de croire que les autres ne seraient pas comme soi-même, qu'on serait doté de cet "éveil de la responsabilité" qu'on leur dénie, et autorisé à les faire évoluer dans le "bon" sens.
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