Ahmed a écrit :Ce qui fausse le débat, c'est que tu sépares le progrès scientifique ou technique du contexte global...
Là je ne vois vraiment pas ce qui te fait dire ça, alors que le sujet de ce fil est justement d'affirmer le contraire. Relis le premier post : tu vois que j'ai relié le progrès technique directement à celui des idées, lesquelles ont eu un impact énorme sur le contexte global comme le prouvent les exemples que j'ai cités. Je ne sépare pas le progrès scientifique ou technique du contexte global, je dis que le premier a un impact fort sur le second, plus que l'inverse, même si bien sûr le système reboucle.
... et surtout de la finalité irrationnelle en vue de laquelle il se déploie.
S'il y a continuité dans le progrès (notion assez curieuse employée intransitivement!), ce n'est, au sens actuel, que sur une période courte et cet accroissement, que chacun constate, se fait sans autre direction que celle imprimée par les automatismes systémiques.
Le progrès a commencé à l'âge de la pierre, s'est poursuivi à l'aire du feu, du fer, de l'agriculture, de la roue, de l'écriture, des cathédrales (en Europe), de l'imprimerie...
Voir le progrès sur "une période courte", c'est le limiter à la période contemporaine alors que l'humanité a toujours progressé.
Le progrès n'est pas linéaire, il serait plutôt exponentiel en ce moment mais sans aucune certitude que cela continue dans l'avenir. Par contre ce qu'on peut dire, c'est que globalement, il n'a pas cessé depuis le début de l'humanité.
...l'optimiste n'a aucune raison de changer ce qui va bien; celui qui est conscient des dangers d'une voie qui n'est pas choisie* peut assumer un changement...
Je suis d'accord avec ça. De toute façon, comme presque toujours, tout le monde est d'accord sur la finalité, vivre heureux dans un monde équilibré.
C'est sur l'interprétation des constats et/ou la méthode que les gens divergent.
"Aucune raison de changer ce qui va bien", mais chacun voit différemment ce qui va bien ou pas. "Dangers d'une voie qui n'est pas choisie", mais ce qui est vu par l'un comme danger nécessitant intervention, ne l'est pas forcément par l'autre, non pas que celui-ci serait aveugle, mais que chacun mesure les risques sur des critères différents et choisit une voie évaluée sur sa propre échelle des valeurs.
Le problème est complexe. On ne peut pas supposer qu'on disposerait d'un référentiel commun, absolu, partagé de constats indiscutables à propos desquels on devrait agir. Ensuite sur ces constats qui donnent lieu à interprétations différentes, chacun peut proposer sa méthode, tu le fais, je le fais, mais s'il veut la faire accepter par tous pour pouvoir la mettre en œuvre, il va avoir du mal. C'est la raison pour laquelle je préconise plutôt l'exemplarité comme méthode car on peut la mettre en œuvre sans attendre personne (acheter bio, boycotter le non-recyclable, ne pas jeter ses mégots dans l'espace public, monter son éolienne...). N'oublions pas que la force du capitalisme, ce sont ses salariés et ses clients, donc nous. Nous en sommes responsables tout autant que les "capitaines" d'industrie. C'est notre comportement individuel de tous les jours qui peut contrer le bazar, en devenant massif.