Ahmed a écrit :...
Le clou de l'argumentation reste cependant ceci:
Le problème initial est la pression démographique.
Le procédé de l'amalgame est décidément un grand classique jamais démodé!
Vingt pour cent de la population mondiale consomme quatre vingt pour cent des ressources et on vient nous dire que ce sont les 100% des individus peuplant la terre qui posent problème! Joli tour de passe-passe!
Je remarque que les 20% vivent bien tandis que les 80% vivent mal.
Merci d'avoir apporté de l'eau à mon moulin : cela signifie que les "dégâts" causés ont une contre-partie énorme, et sont bien le revers de la médaille. Les 20% qui ont voulu résoudre leurs problèmes en ont certes créé d'autres, mais moindres que ceux des 80% qui n'ont rien fait. Pas la faute de ces derniers bien sûr, c'est le hasard de l'évolution des sociétés, liés à l'Histoire, à la géographie, au climat. Et qu'on ne vienne pas me dire que tous les problèmes des 80% sont le fait des 20%. Il y avait des famines en Afrique bien avant le décollage de l'industrialisation en Europe.
Le message négatif est de culpabiliser ces 20% (également un "grand classique jamais démodé", remake du "mea culpa" des chrétiens), alors qu'ils ont agi pour améliorer leur sort, c'est ce qu'on veut encore aujourd'hui, et ont réussi.
Le message positif est de chercher à obtenir les mêmes avantages pour les 80% restant. Celui-là, je ne l'entends pas, sauf comme prétexte pour retirer leurs avantages aux 20% prétendus coupables.
Jusqu'au 18ème siècle, la terre absorbait sans problème la "pollution" humaine. Peu de population, peu de technologie. Croire qu'on peut indéfiniment augmenter la population sur terre, en lui apportant en plus le confort occidental, et asiatique puisque l'Asie commence à fortement ressembler à l'Occident, est une utopie dangereuse, sauf si l'on a trouvé la porte des étoiles. Car c'est la première fois depuis le début de l'humanité, que les peuples se retrouvent dans l'impossibilité d'émigrer vers des terres nouvelles avec l'espoir d'une vie meilleure.
Ahmed a écrit :Les salariés sont sous la dépendance de leurs patrons (et les patrons sous celle de leurs actionnaires) et les clients ne peuvent effectuer des choix que marginalement
C'est bien ce qu'on peut leur reprocher, aux salariés -je le dis d'autant plus facilement que j'en suis un-, au moins à ceux d'entre eux qui se plaignent. Beaucoup de salariés sont à la botte pour leur paye ou leur avancement. Certains entrent dans les combines malhonnêtes de leurs patrons, ou font de l'excès de zèle dans des pratiques commerciales agressives d'où ils tirent bénéfice par l'intéressement. On me dit qu'ils n'auraient pas le choix ?! L'assurance de son biftek et la soif du tournedos Rossini justifieraient de vivre esclave, ou de peigner les puissants dans le sens du poil, renforçant leur puissance, ou de renchérir dans l'exploitation des autres ? Personne n'oserait assumer sa responsabilité individuelle ? Nous sommes dans des sociétés où heureusement encore, on peut dire non, quitter un patron, voire quitter un système censé déplaire, et aller voir ailleurs. C'est ce que font les émigrés qui viennent en Europe. Eux ont le courage de tout quitter. Et s'il viennent chez nous, c'est qu'ils pensent qu'ils auront un meilleur sort. Suivez les routes migratoires, et vous voyez là où il fait meilleur vivre. Ceci explique en fait pourquoi nous, on y reste : par intérêt.
Quant aux clients qui ne pourraient effectuer des choix que marginalement, c'est une fausse excuse. Beaucoup préfèrent acheter la bouffe la moins chère aux multinationales plutôt qu'aux producteurs locaux, et de l'industrielle plutôt que de la bio. Si pour beaucoup c'est par manque de moyens, pour un grand nombre aussi c'est plutôt pour qu'il en reste, des moyens, pour se payer des vacances à Marrakech ou un Samsung S5. Me dira-t-on que c'est parce qu'ils sont tentés par l'industrie et que c'est encore sa faute ?! Je vois la manipulation grosse comme une maison. Là encore si tel le salarié, le consommateur est à considérer comme un irresponsable et un manipulé, je ne vois qu'une solution : se trouver une société totalitaire qui saura lui éviter les tentations, lui imposer de meilleurs choix que les siens, tout en lui expliquant pédagogiquement, par une idéologie aussi belle que sans faille, que c'est bon pour lui. On a déjà eu ça récemment, en Europe, et je ne crois pas que la plupart de ceux qui en ont été victimes et s'en sont libérés, le regrettent.
En résumé, jeter sa vindicte sur des boucs émissaires plutôt que de souligner l'importance de la responsabilité individuelle de chacun, dire aux gens ce qu'ils devraient faire ou ne pas faire en en appelant aux générations futures ou à la planète verte, c'est la porte ouverte à cette société dont je viens de parler, pire que celle qu'on veut démanteler. A ceux qui ont des recettes, je leur dis : montrez l'exemple. Vous vous chauffez l'hiver au fuel ? Vous avez une voiture ? Vous faites vos courses à Auchan ? Vous prenez l'avion pour vos loisirs ? Vous achetez de l'électronique ? Vous acceptez une IRM ? Alors renoncez-y et montrez l'exemple, ou assumez vos choix : tout cela coûte à la planète. Ce n'est pas par une idéologie verte que vous résoudrez les problèmes, mais par une écologie hi-tech. On a besoin d'idées pratiques, pas de grand-messes. Rien de tel que de se confronter aux réalités tangibles, pour perdre son immodestie de croire qu'on a la solution pour changer le monde. Pour ma part j'essaie seulement d'apporter ma petite pierre : je cherche et expérimente (dans le domaine de l'énergie). Mais la barre est haute. Il est bien connu qu'il y a plus de chercheurs que de trouveurs.