Plus largement il serait intéressant de positionner dans le temps la venue d'un tel dispositif et de l'inscrire dans la logique déterministe qui pilote l'histoire contemporaine.
Plusieurs éléments semblent en effet prédire l’avènement d'un saut quantitatif d'ordre technologique(NBIC).
Le hasard n'étant pas à l’ordre du jour dans le système, il est fort à parier que le R.U s'inscrive donc dans une logique de neutralisation.
Grace à toi, j'ai découvert la possibilité théorique d'un au-delà au capitalisme, une dystopie qui serait un techno-système, celui-ci s'émanciperait nécessairement de l'économie, puisque les rapports sociaux en seraient bouleversés. Il n'en reste pas moins que la transition éventuelle (car il s'agit d'une virtualité) est difficile à appréhender intellectuellement, cependant les choses me semblent désormais plus claires. Le revenu universel est un outil possible de cette phase transitoire, en ce sens qu'elle permet d'assumer quelques temps l'inutilité croissante d'une part écrasante de la population. C'est un autre danger que je n'avais jusqu'ici pas envisagé: ce moratoire des mécontentements se poursuivrait jusqu'au point où la transition serait assez avancée pour qu'il soit purement et simplement supprimé unilatéralement et avec lui la survie de ceux qu'il soutenait.
Pour que le système économique disparaisse (ceci suppose que les déterminismes qui pourraient jouer en faveur d'une transition techno-systémique interviennent avant que les contradictions du système actuel ne provoquent son effondrement), il est impératif que les rapports sociaux actuels cessent de s'exprimer au travers des catégories de la valeur abstraite, du travail et de la marchandise, donc qu'une "élite" contrôlant les machines déploie une autre idéologie, reposant sur des catégories complétement nouvelles.
On voit ici que soutenir le RU est une option très dangereuse et qu'il est bien aventureux de faire l'économie d'une analyse économico-politique sérieuse, pour se contenter d'un hochet qui saura bien satisfaire les aspirations des opposants actuels qui ne comprennent pas encore, dans leur majorité, à quel point il leur est favorable (comme cela s'est déjà vu à de nombreuses reprises dans l'histoire).