Le revenu de base ou revenu universel: fonctionnement, débat

Débats philosophiques et de sociétés.
Ahmed
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par Ahmed » 25/11/11, 19:35

Indy49 a écrit:
Le problème ne vient pas de l'économie, mais plutôt du fait que les gens n'ont rien à foutre de l'autre dès lors qu'ils deviennent des anonymes.

Remarque très intéressante, mais que j'analyse de façon sensiblement différente.
L'économie a envahi nos vies et cette envahissement est le plus total possible. Cependant, une fraction de nous est probablement irréductiblement humaine, ceci a deux conséquences:
1- paradoxalement c'est la condition de la survie de l'économie, puisqu'elle serait incapable d'assurer les fonctions résiduelles non marchandes.
2- une schizophrénie qui nous conduit à suivre un comportement asocial, mais conforme aux exigences de l'économie, d'un côté, et un comportement humain avec nos proches et connaissances, de l'autre.
Rouage dans une machine qui ne s'adresse qu'à des "agents économiques", donc des non-sujets, elle nous happe dans une logique froide et calculatrice que l'acceptation générale ne nous fait pas repousser avec horreur.
Nous acceptons cette contrainte, souvent mal vécue, rejetant dans la sphère familiale l'expression de nos affects, passant du "tous concurrents" à la coopération.
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par bambou » 26/11/11, 14:45

Ahmed a écrit :Rouage dans une machine qui ne s'adresse qu'à des "agents économiques", donc des non-sujets, elle nous happe dans une logique froide et calculatrice que l'acceptation générale ne nous fait pas repousser avec horreur.
Nous acceptons cette contrainte, souvent mal vécue, rejetant dans la sphère familiale l'expression de nos affects, passant du "tous concurrents" à la coopération.

La logique froide et calculatrice existe depuis belle lurette, et bien avant l'apparition de l'économie :
Les tribus se confrontaient pour une attribution de territoire (avant même que le cadastre et les clotûres n'existent). Le problème n'était pas économique, mais gastrique : comment la tribu va-t-elle manger si les animaux deviennent trop peu nombreux sur son territoire habituel ? La tribu est obligée d'aller découvrir d'autres contrées, dont les occupants ne sont pas ravis.

C'était exactement le même problème qu'aujourd'hui : solidarité dans la tribu (les proches) et concurrence avec les inconnus.
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par Ahmed » 26/11/11, 17:33

Je ne crois pas que ces deux situations soient semblables.
Les conflits et la violence existent de toute éternité, encore faut-il voir l'originalité de la situation présente: la compétition entre tous, quoique parfois très violente, suis certaines règles qui excluent, par ex. la violence ouverte, et encourage au contraire la ruse et le mensonge.
Lorsque j'évoque "une logique froide et calculatrice", c'est aussi que la logique en question n'est pas seulement le moyen, l'outil, mais aussi le justificatif; quant au calcul, il fait aussi référence à la puissance du nombre qui vient recouvrir toute activité de son ombre gratifiante et vient refouler toujours plus loin l'humanité de l'autre.

Une autre différence que j'y vois est le caractère abstrait qui nous oppose à l'autre, adversaire sans affect; de même, la totalité nous domine de son abstraction: qui est responsable, qui tire vraiment les ficelles, chacun étant le pantin d'un autre?
Dans les situations paroxystiques, l'individu qui se met en colère cherche en vain un sujet à qui s'en prendre... tout au plus peut-il extérioriser sa fureur sur des objets symboliques.
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par bambou » 27/11/11, 14:07

Ahmed a écrit :la compétition entre tous, [...] suis certaines règles qui excluent, par ex. la violence ouverte, et encourage au contraire la ruse et le mensonge.

Image Je ne suis pas sûr de comprendre. Faut-il autoriser le lynchage pour éviter la "ruse et le mensonge" ??

Ahmed a écrit :Dans les situations paroxystiques, l'individu qui se met en colère cherche en vain un sujet à qui s'en prendre... tout au plus peut-il extérioriser sa fureur sur des objets symboliques.
Encore une fois, ce type de situation n'est pas nouveau : Les sacrifices étaient pratiqués bien avant la bourse et la monnaie.
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par Ahmed » 28/11/11, 20:52

Indy49 a écrit:
Je ne suis pas sûr de comprendre. Faut-il autoriser le lynchage pour éviter la "ruse et le mensonge" ??

La ruse et le mensonge sont encouragés après une transformation langagière positive qui donne quelque chose comme "habile négociateur" ou "gestionnaire avisé", blindage sémantique très efficace!

Je reviens sur la question de Rom sur la baguette de pain, que j'avais quelque peu éludée, car mon rôle, essentiellement critique, se veut avant tout un contre-poids à l'obsession du "comment" qui fait l'impasse du "pourquoi" au nom d'une idéologie pragmatiste anti-idéologique!

Je repense au souvenir, très ancien, de ce dernier petit village de Savoie où la cuisson du pain avait encore lieu une fois par semaine.
Je ne me souviens pas de tous les détails, mais le fonctionnement semblait très informel: des fagots de branches chauffait le four communal, puis, après avoir repoussé les braises restantes sur les côtés, chacun enfournait de grosses miches rondes*.
Après le défournage, la chaleur résiduelle était bien suffisante pour cuire des tartes...
Plus qu'une opération technique (d'ailleurs sans technicien!), j'ai le souvenir d'un moment convivial et agréable où les gens se rencontraient.

La solution n'est pas dans un passé idéalisé, mais rien n'empêche de s'inspirer des expériences antérieures, lorsqu'elles sont positives, en les adaptant au possible actuel.
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par Ahmed » 01/12/11, 22:30

Je reviens sur la question intéressante soulevée par Indy49:
Je ne suis pas sûr de comprendre. Faut-il autoriser le lynchage pour éviter la "ruse et le mensonge" ??

Prenons un cas concret: une opératrice d'un "call center" te contacte pour te proposer la visite gratuite(sic) d'un technicien (en réalité un vendeur) pour "un bilan énergétique gratuit" de ta maison, en partenariat avec une agence "gouvernementale".
Tout cela est, bien évidemment un pur tissu de mensonge destiné à tromper les naïfs, faire rentrer chez toi un technicien de la manipulation mentale et te fourguer une pompe à chaleur ou tout autre système coûteux dont tu n'as nul besoin.

Revenons à l'opératrice: elle ment et en est parfaitement consciente. Deux considérations lui font cette obligation.
L'une, subjective, est que son entreprise lui a confié une tache précise, non de mentir, mais de délivrer un type précis de message: elle n'est donc pas directement responsable, puisqu'elle n'a pas le pouvoir de modifier le message.
L'autre objective, est qu'elle est rétribuée pour ce travail et qu'elle a besoin de ce salaire pour vivre.

A suivre
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par bambou » 02/12/11, 09:03

Ahmed a écrit :Je reviens sur la question intéressante soulevée par Indy49:
Je ne suis pas sûr de comprendre. Faut-il autoriser le lynchage pour éviter la "ruse et le mensonge" ??

Prenons un cas concret: une opératrice d'un "call center" te contacte pour te proposer la visite gratuite(sic) d'un technicien (en réalité un vendeur) pour "un bilan énergétique gratuit" de ta maison, en partenariat avec une agence "gouvernementale".
Tout cela est, bien évidemment un pur tissu de mensonge destiné à tromper les naïfs, faire rentrer chez toi un technicien de la manipulation mentale et te fourguer une pompe à chaleur ou tout autre système coûteux dont tu n'as nul besoin.

Revenons à l'opératrice: elle ment et en est parfaitement consciente. Deux considérations lui font cette obligation.
L'une, subjective, est que son entreprise lui a confié une tache précise, non de mentir, mais de délivrer un type précis de message: elle n'est donc pas directement responsable, puisqu'elle n'a pas le pouvoir de modifier le message.
L'autre objective, est qu'elle est rétribuée pour ce travail et qu'elle a besoin de ce salaire pour vivre.

A suivre

Mais cela n'a aucun rapport avec ta phrase indiquant que c'était parce qu'on interdisait le lynchage que la ruse et le mensonge s'étaient développés...
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par Ahmed » 02/12/11, 22:16

J'ai précisément écris:
la compétition entre tous, quoique parfois très violente, suis certaines règles qui excluent, par ex. la violence ouverte, et encourage au contraire la ruse et le mensonge.

Ce n'est pas moi qui parle de lynchage et j'ignore ce que tu as compris, désolé!

Je poursuis mon exemple à propos du phoning. Si l'on pousse l'examen plus loin, que signifie cet acharnement?
Tout semble se passer ainsi: la crise peut s'analyser comme une crise de surproduction: jamais peut-être la quantité de marchandises disponibles sur le marché (sans parler de celles qui pourraient être produites en usant de la totalité de l'outil productif) n'a été si élevée.
La productivité toujours croissante de l'industrie entraine la croissance du secteur commerçant, indispensable intermédiaire, permettant de réaliser la valeur contenue dans la marchandise; cette croissance, ainsi que celle de tout ce qui entoure la vente, cad principalement la publicité, confisque à son profit une part de plus en plus importante de la valeur initiale, ce qui pousse à une augmentation de la productivité pour contrer cette tendance, etc...

Exprimé autrement, plus la marchandise est difficile à écouler plus l'effort se déplace de la production vers la vente, c'est un fait qui existe depuis quelques décennies.
Il y a là une contradiction: la quantité d'argent consacrée à la vente ne peut augmenter très longtemps si, dans le même temps les gains à la production régressent.
Pour que ce soit plus clair, imaginez que ce soit la même personne qui vende ce qu'elle fabrique: au début, elle se consacre à fabriquer et elle ne distrait de ce temps que le minimum pour servir ses clients; ces derniers se faisant rares, elle doit passer des annonces, puis faire du démarchage, bref consacrer de plus en plus de temps en dehors de son atelier, jusqu'au moment où cela devient déficitaire...

Je ne suis pas bien sûr de la validité du raisonnement, mais il est intéressant de le poursuivre en tant qu'hypothèse, pour voir où il mène.
A ce moment, les états et les organismes financiers (ou cette personne) peuvent choisir d'injecter des capitaux correspondant au manque à gagner pour pouvoir continuer à fonctionner.
Cela fonctionne effectivement un certain temps, mais comme un emprunt n'est qu'une anticipation de gains futurs et que l'enchaînement décrit plus haut est incapable de dégager les marges nécessaires à un fonctionnement normal, a fortiori est-il impossible de rembourser la dette assortie en outre de ses intérêts: l'emprunt aura agi comme une perfusion, non à un blessé, mais à un agonisant, ne faisant qu'ajourner son trépas.

Dans ce schéma, la finance serait plus une conséquence qu'une cause; le souci, c'est qu'il est bien difficile de soutenir que la finance puisse tourner en boucle indéfiniment.

C'est pourquoi je m'emploie à avertir, comme quelques autres, que la période des "trente glorieuses" est révolue et que nous avons le choix entre une état de plus en plus autoritaire qui imposera le rançonnement de la majorité de la population au profit d'une minorité (écoutez les discours actuels et vous en percevrez les prémisses), ou de réinventer un futur commun qui ne se fourvoierait ni dans la révolution ni dans le réformisme de l'existant (cad, ni un capitalisme d'état, ou populaire, ni l'illusion d'un retour à un état providence).
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par Christophe » 02/03/12, 10:31

2 articles sur le fonctionnement du revenu universel (pour encore mieux comprendre):

a) http://www.tetedequenelle.fr/2012/03/re ... iverselle/

Réduction du temps de travail ou allocation universelle ?

Le revenu de base et la réduction du temps de travail sont deux réponses fortes face à un constat commun : l’explosion des gains de productivité est l’une des cause majeures du chômage. Mais si la première est une mesure émancipatrice, l’autre relève d’une approche coercitive et bureaucratique qui ne répond pas à l’ensemble des problèmes adressés par le revenu de base.

Pourquoi le revenu de base est une meilleure réponse que la diminution du temps de travail ? Il y a longtemps que je voulais consacrer un post à cette question. Ca tombe bien, un débat sur la question a eu lieu l’année dernière en Belgique, et un document de synthèse a été publié sur ce site. Il opposait Olivier Bierin co-président du parti écolo-j (en remplacement de Philippe Van Parjis) et Anne Demelenne, secrétaire générale d’un syndicat belge.

L’argument majeur pour l’allocation universelle est dans la flexibilité de cette mesure :

L’allocation universelle permet de respecter les besoins de chacun tout au long d’une vie. Ceux-ci sont très difficiles à déterminer de manière bureaucratique car ils dépendent d’une série de facteurs comme la situation familiale, un moment où l’on a besoin de souffler ou au contraire où une opportunité se présente de passer à autre chose. L’allocation universelle permettrait de le faire au bon moment, de manière à pouvoir participer plus longtemps au bien être et à la prospérité économique de la société.

A l’inverse de la réduction « forcée » du temps de travail, indique le rapport :

(…) toute diminution forcée pose des difficultés insurmontables. Il est opposé à l’aspect « One size fits all », c’est-à-dire l’idée qu’il existe une taille unique, un format pareil pour tous. Si la répartition du temps de travail était appliquée, tout le monde aurait une même obligation de travail, par exemple, 25 h par semaine avec l’interdiction de travailler davantage.

Or, cette solution est trop coercitive, donc inapplicable. Les travailleurs indépendants par exemple, pourraient allègrement tricher (en travaillant plus pour gagner plus) tandis que les salariés en seront empêchés. Au final, cela jouerait clairement en défaveur des salariés, qui seraient bientôt tentés de se mettre en (autoentrepreneur) indépendant.

La syndicaliste l’avoue elle-même, ce système nécessite un contrôle social fort :

Il est essentiel que des mesures en paralèle soient prises, telles que le contrôle des heures supplémentaires : en Belgique, le temps moyen de travail par semaine est de 31h, ceci est principalement dû au temps partiel. Si l’on compte les heures supplémentaires, on arrive à 41h/semaine. Ce qui fait de leur contrôle une condition sine qua non à l’application de la réduction du temps de travail.

De fait, ce n’est pas un hasard si Nicolas Sarkozy a fait exactement le contraire (défiscaliser les heures supplémentaires) pour court-cicuiter la règle des 35 heures. En général, un système qui a besoin d’un contrôle fort est intrinsèquement faible, et exposé à des perturbations externes.

Paradoxalement, les partisans de la baisse du temps de travail aboutiraient à l’effet inverse qu’ils recherchent : moins de protection et de revenus pour les travailleurs. En effet, alors que la gauche accuse souvent le revenu universel d’être une mesure libérale qui s’accompagnerait d’une destruction des acquis sociaux, le partage du temps de travail qu’ils prônent pousseraient les travailleurs à davantage d’individualisme, et donc à une concurrence plus rude encore entre eux !
Comment gérer la réduction du temps de travail si les employés doivent être qualifiés et spécialisés dans leurs tâches ?

Cette bonne question de la salle soulève un autre problème : l’adéquation de la main d’oeuvre qualifiée et des besoins des entreprises.

Dans de nombreuses PME, certaines tâches nécessite des formations spécifiques et de l’expérience. Si on passait du jour au lendemain aux 25 heures, de nombreuses PME ne trouveraient pas de remplaçant pour ces postes là, et seraient contraintes de diminuer sa production ou d’augmenter ses coûts. Pour une PME exportatrice soumise à la concurrence, cela pourrait être fatal.

Alors bien sûr, à long terme on pourrait former les chomeurs pour qu’ils puissent prendre ces postes. Notre syndicaliste promet d’ailleurs des efforts budgétaires pour la formation (en pompant sur la méchante finance…).

Mais c’est précisément là où l’allocation universelle propose une solution plus complète, puisque cette allocation peut, pour certains être utilisée commme un « chèque formation » leur permettant d’acquérir de nouvelles compétences afin de se remettre en selle pour le marché du travail. On fait d’une pierre deux coups !

Je tiens également à alerter la gauche sur le fait que la diminution du temps de travail ne garantit en rien le plein emploi. une nouvelle fois, l’exemple des 35 heures en France est riche d’enseignement : cette mesure a aboutit à un bond de productivité dans les entreprises plus qu’à des créations de postes.

De plus, l’allocation universelle s’affranchit de la notion de chômage, qui n’a plus aucun sens lorsque l’on détruit en partie le lien entre emploi et revenu…
Réduire le temps de travail ? Peut mieux faire !

L’idée de lutter contre les inégalités en partageant mieux le temps de travail n’est pas idiote : elle émane d’une analyse juste de l’une des grandes évolutions de la société : la fin du travail. De nombreux économistes l’ont compris, en France notament par la voix de l’intelligent Pierre Larrouturou mais aussi en Angleterre.

Mais en se focalisant trop sur cette mesure comme une « solution » en soi, ses défenseurs oublient qu’il y a d’autres manières de parvenir au même résultat, voire mieux.

En occurence, Van Parjis et de nombreux autres partisans du revenu de base pensent que l’allocation universelle aboutirait probablement à une diminution du temps de travail. Les expérimentations à travers le monde tendent d’ailleurs à le montrer, même si ce n’est pas vraiment l’objectif en soi.

L’un des objectifs majeurs de l’allocation universelle est de remettre le travail à sa juste place dans la société. En ne faisant précisément plus du travail une obligation en soi, on le rend d’autant plus noble qu’il devient l’objet d’un véritable choix de l’individu. Mais comment faire comprendre et admettre cela à des représentants de partis dits « travaillistes » qui font de l’exploitation des travailleurs leur principal fonds de commerce ? ;-)


b) http://www.creationmonetaire.info/2011/ ... rance.html

Le Revenu de Base en France

Le Revenu de Base (ou Dividende Universel, ou Allocation Universelle, ou Revenu de Vie) existe bel et bien en Europe, et en France. Il est simplement invisible parce qu'on analyse pas le rapport individuel à la monnaie sous ce point de vue.

Après donc la "répartition du patrimoine", et "travailler plus pour gagner plus", je propose donc de continuer à approfondir notre analyse et notre compréhension du "logiciel France" pour voir en quoi il est totalement obsolète, et que son support mérite tout autant qu'un Dos 4.0 isolé d'être reformaté pour y installer une belle et robuste distribution Linux compatible TCP/IP.

On analyse donc le Revenu Minimum, tel qu'il existe sous des appellations différentes (ASS, RSA, Allocation Parents isolés etc...). Qui est en l'état une fonction linéaire connectée passé un seuil à une décroissance linéaire jusqu'à zéro.

On analyse ensuite les taux réels de cotisations sociales, soumises pour le calcul d'un "bulletin de paye" à des règles d'une complexité SANS NOM, mais qui au final sont très simples à connaître. Il s'agit grosso merdo d'une fonction linéaire connectée à un maximum. Tout ceci comme résultante de la création de 10n cotisations exceptionnelles suivant des "statuts" en nombre tout aussi exponentiels.

Ou comment créer de la complexité arbitraire, en cachant une fonction linéaire derrière 10n statuts particulier... Est-ce ainsi divisé pour mieux régner ? Bref...

Et enfin, il nous suffit de connaître les différents EFFETS DE SEUILS de l'impôt sur le revenu, monstre kafkaïens établi par l'administration et nos chers élus apparemment incapable de définir une fonction continue simple. Nous sommes, il faut le rappeler, non pas au pays de Candy, mais au pays des médailles fields. Ils doivent travailler ailleurs nos médaillés...

Nous pouvons donc avec ces données, réinterpréter les transferts ayant lieu lors de la transaction (client / prestataire = employeur / employé) via la répartition de ces différentes composantes : Revenu de Base, Bénéfice, Impôt sur le Revenu de Base, Cotisations Sociales, Impôt sur le Revenu. (l'unité de temps retenue à laquelle tous les calculs sont ramenés est le mois). Le Revenu de Base étant le Minimum Social tel qu'il existe.

En voici donc la fonction, calculée via le paramètre "Revenu supérieur au Revenu de Base" à savoir la part de revenu mensuel brut, supérieure au Revenu Minimum actuel. D'abord par un zoom sur toute la dimension du sujet :

Le revenu de base est en bleu. Le revenu net après cotisations et impôts est représenté par la zone orange. Les zones au dessus concernent toute la part prise par les organismes centraux.

A ce niveau de zoom ce qu'on note particulièrement ce sont les effets de seuil de l'impôt sur le revenu (en rouge foncé). Ca fait déjà près de 400 ans que Newton et Leibnitz ont posé les bases du calcul différentiel, et près de 40 ans maintenant que n'importe quel citoyen est en mesure d'avoir la valeur d'une très large palette de fonctions continues grâce aux calculatrices (il nous faut être pédagogue et prendre sur soi...).


Puis en zoomant pour analyser plus finement la zone qui concerne plus de 50% de la population (cf répartition des revenus), on obtient ceci :
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

On retrouve notre fameux "grand fossé", où le revenu net stagne autour de 1000 € / mois entre 600 € et 2200 € de chiffre d'affaire (qui est le salaire complet pour un salarié, ou dit encore autrement et plus exactement, le transfert total de monnaie payé par un client pour obtenir le service d'un prestataire), où l'organisme central prend une part au client, et une part au prestataire, en se servant donc des deux côtés. Cf la structure des systèmes centralisés, et pour les théoriciens qui veulent généraliser jetez aussi un oeil sur la perspective numérique.

Le Revenu de base est soigneusement supprimé sur toute la longeur du "grand fossé" (ponction représentée par la partie jaune), où par ailleurs cotisations sociales et impôts augmentent en même temps très soigneusement aussi, exerçant ainsi la pressurisation de l'esclavariat.

Ce que nous démontre cette analyse c'est qu'il n'est point d'intérêt à gagner plus de 600 € / mois en sus du revenu minimum, qui représente le bénéfice maximum attendu en fonction du chiffre d'affaire généré.

Pour espérer gagner plus il faut "sauter" d'un coup à plus de 2200 € / mois pour retrouver une progression du bénéfice réel. Mais le rapport bénéfice / heures travaillées pourrait être extrêmement faible, et il est légitime de se demander s'il est intéressant de faire ce saut au prix d'une perte de temps libre maximal pour un gain quasi nul.

Il est donc possible que les Français quoique extrêmement désireux de "travailler plus pour gagner plus", se soient rendus compte qu'il n'y a aucune possibilité de le faire, et qu'il vaut mieux dans les conditions proposées travailler beaucoup moins pour optimiser son produit total = bénéfice * temps libre.

Pas cons les Français... Pas de pétrole, mais un cerveau !

NB : Afin de vous faciliter votre propre travail sur le sujet, je vous mets à disposition le fichier tableur source .ods (Tableur standard OpenOffice ou LibreOffice).
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par Ahmed » 02/03/12, 22:28

J'analyse brièvement le premier texte (a):
L'auteur, ce qui est paradoxal pour quelqu'un qui souhaite entériner la déconnexion travail/revenu, présente l'alternative de réduction du temps de travail comme une contrainte, alors qu'il s'agit bien d'une libération, libération qui va dans le sens d'une diminution séculaire du temps consacré à cette obligation.

En acceptant un présupposé consacrant la valeur travail, il sape quelque peu la solidité de son argumentation, par ailleurs non dénuée de finesse.

Il demeure insensible à une objection évidente: certes une modification substantielle des activités humaines monnayées se heurterait à des réticences, comme tout changement; mais, qui peut soutenir que la coexistence de personnes obligées de travailler avec d'autres qui en seraient exonérées serait facilement acceptée?

Les contradictions de l'auteur, ce me semble, résultent de ce que son raisonnement oscille entre une vision classique et une autre qui perçoit la nouveauté des rapports de l'homme (occidental) avec le travail, sans aller au bout de sa pensée et donc sans en tirer toutes les conclusions ou bien en allant trop loin, comme lorsqu'il évoque la disparition pure et simple du travail (ce qui est absurde dans une perspective classique).
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."

 


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