J'ai précisément écris:
la compétition entre tous, quoique parfois très violente, suis certaines règles qui excluent, par ex. la violence ouverte, et encourage au contraire la ruse et le mensonge.
Ce n'est pas moi qui parle de lynchage et j'ignore ce que tu as compris, désolé!
Je poursuis mon exemple à propos du phoning. Si l'on pousse l'examen plus loin, que signifie cet acharnement?
Tout semble se passer ainsi: la crise peut s'analyser comme une crise de surproduction: jamais peut-être la quantité de marchandises disponibles sur le marché (sans parler de celles qui pourraient être produites en usant de la totalité de l'outil productif) n'a été si élevée.
La productivité toujours croissante de l'industrie entraine la croissance du secteur commerçant, indispensable intermédiaire, permettant de réaliser la valeur contenue dans la marchandise; cette croissance, ainsi que celle de tout ce qui entoure la vente, cad principalement la publicité, confisque à son profit une part de plus en plus importante de la valeur initiale, ce qui pousse à une augmentation de la productivité pour contrer cette tendance, etc...
Exprimé autrement, plus la marchandise est difficile à écouler plus l'effort se déplace de la production vers la vente, c'est un fait qui existe depuis quelques décennies.
Il y a là une contradiction: la quantité d'argent consacrée à la vente ne peut augmenter très longtemps si, dans le même temps les gains à la production régressent.
Pour que ce soit plus clair, imaginez que ce soit la même personne qui vende ce qu'elle fabrique: au début, elle se consacre à fabriquer et elle ne distrait de ce temps que le minimum pour servir ses clients; ces derniers se faisant rares, elle doit passer des annonces, puis faire du démarchage, bref consacrer de plus en plus de temps en dehors de son atelier, jusqu'au moment où cela devient déficitaire...
Je ne suis pas bien sûr de la validité du raisonnement, mais il est intéressant de le poursuivre en tant qu'hypothèse, pour voir où il mène.
A ce moment, les états et les organismes financiers (ou cette personne) peuvent choisir d'injecter des capitaux correspondant au manque à gagner pour pouvoir continuer à fonctionner.
Cela fonctionne effectivement un certain temps, mais comme un emprunt n'est qu'une anticipation de gains futurs et que l'enchaînement décrit plus haut est incapable de dégager les marges nécessaires à un fonctionnement normal,
a fortiori est-il impossible de rembourser la dette assortie en outre de ses intérêts: l'emprunt aura agi comme une perfusion, non à un blessé, mais à un agonisant, ne faisant qu'ajourner son trépas.
Dans ce schéma, la finance serait plus une conséquence qu'une cause; le souci, c'est qu'il est bien difficile de soutenir que la finance puisse tourner en boucle indéfiniment.
C'est pourquoi je m'emploie à avertir, comme quelques autres, que la période des "trente glorieuses" est révolue et que nous avons le choix entre une état de plus en plus autoritaire qui imposera le rançonnement de la majorité de la population au profit d'une minorité (écoutez les discours actuels et vous en percevrez les prémisses), ou de réinventer un futur commun qui ne se fourvoierait ni dans la révolution ni dans le réformisme de l'existant (cad, ni un capitalisme d'état, ou populaire, ni l'illusion d'un retour à un état providence).