Ahmed a écrit :...
Il est assez remarquable qu'il n'est nullement ici question de remédier aux causes que sont les divers aspects de l'expansion technologique, mais au contraire, de façon parfaitement cohérente avec le schéma directeur du technologisme, de déployer une nouvelle technologie qui va lutter contre un des problèmes qui nuit à cet écosystème si particulier. Ce qui ici est assez symbolique, c'est qu'au travers d'une prétendue "défense de la nature", ce soit précisément une de ses manifestations qui soit combattue... L'idée sous-jacente, cela n'échappera pas à personne, c'est d'accroître le contrôle sur la nature...
Je n'ai pas lu l'ensemble des 5 pages de commentaires (écrits en 24h... preuve que ce sujet interpelle !), mais il me semble, Ahmed, que ton analyse est partiellement erronée.
Que la technologie "débordante et superflue" soit la principale cause de la destruction de la nature et de la planète est sans doute indiscutable, mais je ne pense pas que l'on puisse conclure que la technologie sera systématiquement destructrice de tout, voire destructrice par définition.
Certes l'homme cherche systématiquement à innover, à faire plus vite et mieux, et en moins fatiguant, pour réaliser toutes les tâches qu'il rencontre au cours de son existence ; de la pierre taillée du paléolithique au thermomix multifonctions d'aujourd'hui, sans oublier la trottinette électrique et la fusée intergalactique ("La recherche du progrès et de l'innovation est inscrite dans le patrimoine génétique de l'homme"), mais c'est l'excès qui détruit.
L'excès qui pousse l'homme à dépasser les limites du "nécessaire et suffisant", du raisonnable et de l'acceptable, tout comme l'excès qui le pousse à innover pour des choses qui n'ont aucune utilité (vitale) pour lui, sinon un but exclusivement financier... et la finance, on en parle souvent ici, est devenue une addiction qui n'a finalement plus de raison ni justification. (Et représente même plutôt un danger d'effondrement globale : "collapsologie").
On retombe encore dans l'interrogation de savoir pourquoi les multinationales, les milliardaires et autres puissants de ce monde cherchent à augmenter sans cesse leur territoire, leur pouvoir ou leur capital financier alors que cela devient mortifère, pour eux et pour leur environnement.
C'est la métaphore de la fable de La Fontaine sur la grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf et qui finit par en crever !
Pour revenir au sujet, je pense plutôt qu'il faut distinguer ceux qui détruisent d'un côté, et de l'autre ceux qui reconstruisent ou cherchent à protéger...mais quel que soit ton camps, tes outils seront les mêmes : la technologie !
Cela n'empêche pas la remarque légitime, et de bon sens, (comme tu le soulignes dans ton commentaire), que plutôt que de reconstruire après destruction, il vaut mieux réfléchir à ne pas détruire... mais ce ne sont pas les mêmes motivations ni les mêmes acteurs qui agissent de part et d'autre dans ce scénario.