Tunisie: crise du monde arabe ou de civilisation-système?

Débats philosophiques et de sociétés.
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elephant
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par elephant » 27/01/11, 16:20

Le vrai problème c'est que les pauvres types qui défilent dans les rues vont faire le lit de l'islamisme, qui va s'engouffrer dans la brêche ! Car les "régimes" de Tunis et du Caire parvenaient à les endiguer. Maintenant on va les accueillir en triomphateurs au gouvernement dans les seules élections vraiment libres avant 3 siècles !
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éléphant: suprême éconologue honoraire..... pcq je suis trop frileux, pas assez riche et trop paresseux pour économiser vraiment le CO2 ! http://www.caroloo.be
Christophe
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par Christophe » 27/01/11, 17:19

L'intégrisation de ces pays est un des risques que j'ai cité plus haut: mais rien ne dit qu'on y arrivera...

D'après ce que je sais (mais je sais pas grand chose) les peuples tunisiens et egyptiens sont plutôt très modérés religieusement...ce n'est pas le cas d'autres pays proche de l'Egypte comme le Soudan, la Somalie (mais la c'est déjà islamiste je crois)...

Pour l'Egypte, on vient de compter (officiellement) un 7ieme mort (en moins de 3 jours):

L'opposant Mohamed ElBaradei a annoncé son retour en Egypte dès ce soir, afin de participer aux manifestations de demain. Un responsable a, par ailleurs, annoncé l'arrestation d'au moins 1.000 personnes en deux jours de manifestations qui ont secoué l'Egypte. Et cet après-midi, on a appris le décès d'une septième personnes en l'espace de trois jours.

Un manifestant tué dans le nord du Sinaï

Aujourd'hui, un manifestant a été tué par la police lors d'accrochages dans la localité de Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï. Mohamed Atef, 22 ans, a, en effet, été mortellement atteint d'une balle dans la tête lors d'un échange de tirs entre des manifestants bédouins habitant la région et les forces de sécurité.

A Suez, des manifestants mettent le feu à une caserne de pompiers

Des manifestants ont mis le feu à une caserne de pompiers à Suez, à l'est du Caire, après avoir lancé des cocktails molotov sur la police.

Cet après-midi, des accrochages ont opposé plusieurs centaines de manifestants aux forces de l'ordre dans cette ville, ainsi qu'à Ismaïliya, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord sur le canal de Suez.

Le retour d'ElBaradei

L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei a annoncé son retour au pays dès ce soir. Il souhaite "participer aux manifestations de vendredi", a rapporté son frère, Ali. Selon ce dernier, il serait actuellement à Vienne. Cet opposant, prix Nobel de la Paix, est l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

1.000 personnes arrêtées en deux jours

Un responsable Egyptien a annoncé ce matin que pas moins de 1.000 personnes ont été arrêtées lors des deux derniers jours. Les forces de sécurité sont massivement présentes un peu partout, et notamment dans le centre du Caire. Des manifestations et affrontements s'y sont déroulées jusque tard, hier soir. On dénombre six morts depuis deux jours (quatre manifestants et deux policiers). Si les forces de sécurité ont fait preuve de retenue lors de la première journée, mardi, hier en revanche, les affrontements se sont fais plus violents. En effet, les manifestations ont été déclarées interdites hier par le pouvoir.

Appel à la poursuite du mouvement

"Nous avons commencé et nous n'arrêterons pas", déclarait un manifestant à l'AFP. Ces protestations font suite à un appel de l'opposition qui réclame des réformes, et surtout, plus de démocratie, dans un pays dirigé par Hosni Moubarak depuis trente ans. C'est l'organisation pro-démocratique "Mouvement du 6 avril", qui est à l'origine de ces rassemblements. Ils appellent les Egyptiens à s'inspirer de la révolte tunisienne. "Jeudi ne sera pas un jour de vacances, les actions dans la rue vont se poursuivre", peut-on lire sur leur page Facebook. Il appelle aussi à des manifestations après les prières de demain.


http://www.letelegramme.com/ig/generale ... 188643.php

Et un article plus sur le fond dans le monde: http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

(...)

Au cours du dernier quart de siècle, les classes moyennes et populaires, dans la plupart des pays arabes, avaient cessé de se projeter dans l'avenir. Confrontées à une paupérisation galopante, humiliées par des administrations omnipotentes et un climat de terreur policière banalisée, elles assistaient, bâillonnées, au spectacle de l'opulence et de la corruption des élites au pouvoir. Un sentiment d'impuissance avait lentement rongé les esprits. Les dictateurs qui les dirigent, parlant un langage rationnel et technocratique, pouvaient compter sur l'appui inconditionnel des puissances occidentales, qui s'entêtaient à voir en eux le seul rempart possible contre l'intégrisme. Face à ces dictateurs, de nombreux Arabes commençaient d'ailleurs à se dire, de leur côté, qu'un changement radical ne pouvait être porté que par un mouvement intégriste - seul à pouvoir trouver de solides relais populaires, du fait de la montée d'une religiosité de masse... C'est cette malédiction que le peuple tunisien a brisée. La révolution qu'il a improvisée a dit non à l'Etat despotique moderne, aussi bien qu'à l'Etat théologique médiéval. Elle a dit oui à la séparation du politique et du religieux.

EN FINIR AVEC L'ÉTAT D'EXCEPTION

En remportant une première victoire décisive, le renversement du régime de Ben Ali, le peuple tunisien a administré la preuve indubitable que le désir de liberté n'est pas un rêve d'intellectuels, mais une authentique aspiration populaire. C'est ce que l'Egypte, à son tour, vient de nous dire.

Les obstacles qui s'opposent à la poursuite du mouvement sont énormes. Mais ils ne pourront remettre en question ce que ces manifestants ont déjà gagné, et qu'on ne pourra plus leur reprendre. Le sentiment qu'ils ne sont plus isolés. Et ils ont découvert que les policiers, aussi nombreux qu'eux, ne leur faisaient plus peur.

Ils ont compris, surtout, que dans cette foule où se mêlaient toutes les classes sociales et les classes d'âge, ils pensaient la même chose. Non à la misère et à la corruption, oui à la dignité et à la liberté.

Et leurs mots d'ordre convergeaient vers un objectif politique sans équivoque : fin de l'état d'exception, qui, en vigueur depuis des décennies, fait du chef de l'Etat un autocrate absolu. Exit, non seulement Moubarak, mais son régime. L'exemple tunisien, explicitement revendiqué par les manifestants, ressort très clairement des milliers de messages électroniques échangés ces derniers jours. Ce que les Egyptiens ont tiré de cet exemple peut se résumer en quelques mots. C'est qu'un peuple peut se soulever, sans attendre de sauveur, de chef ou de parti-guide ; que l'essentiel est d'oser braver sa propre peur et de continuer d'avancer, malgré les deuils et les revers inévitables ; que ce courage et cette persévérance ne sont pas vains, puisqu'ils peuvent être couronnés de succès décisifs.

Une conclusion, peut-être déterminante, a enfin été tirée de l'événement tunisien : lorsqu'il apparaît évident que c'est toute une nation qui exige un changement de pouvoir, les forces armées peuvent prendre le parti du peuple. Mille questions se posent, légitimement, sur l'avenir. La révolution tunisienne va-t-elle atteindre tous ses objectifs ? Le soulèvement égyptien va-t-il se développer face à la répression qui s'abat déjà ? Un troisième peuple arabe va-t-il se joindre à cette longue marche ? Nul ne le sait. Mais, le miracle, c'est qu'elles sont à l'ordre du jour. Il y a seulement un mois, elles auraient semblé absurdes. Ce sont les seules qui comptent, désormais. Il est permis, à nouveau, d'espérer.
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par Obamot » 27/01/11, 18:44

Si on lorgne avec nos yeux d'occidentaux, on pourrait être assez d'accord avec ce que dit Le Monde. (Je reprends ce passage directement tiré du précédent post):

Au cours du dernier quart de siècle, les classes moyennes et populaires, dans la plupart des pays arabes, avaient cessé de se projeter dans l'avenir. Confrontées à une paupérisation galopante, humiliées par des administrations omnipotentes et un climat de terreur policière banalisée, elles assistaient, bâillonnées, au spectacle de l'opulence et de la corruption des élites au pouvoir. Un sentiment d'impuissance avait lentement rongé les esprits. Les dictateurs qui les dirigent, parlant un langage rationnel et technocratique, pouvaient compter sur l'appui inconditionnel des puissances occidentales, qui s'entêtaient à voir en eux le seul rempart possible contre l'intégrisme. Face à ces dictateurs, de nombreux Arabes commençaient d'ailleurs à se dire, de leur côté, qu'un changement radical ne pouvait être porté que par un mouvement intégriste - seul à pouvoir trouver de solides relais populaires, du fait de la montée d'une religiosité de masse... C'est cette malédiction que le peuple tunisien a brisée. La révolution qu'il a improvisée a dit non à l'Etat despotique moderne, aussi bien qu'à l'Etat théologique médiéval. Elle a dit oui à la séparation du politique et du religieux.

EN FINIR AVEC L'ÉTAT D'EXCEPTION


...seulement si on met de la distance... on NE peux pas dire:
— ce qui est bien pour eux à leur place;
— si ceux qui descendent dans la rue, sont bien la majorité? Certes il est fort probable que ce soit le cas, mais alors «quelle majorité»;
— (à leur place) qu'est-ce qu'ils ont besoin réelement en terme de système politique?
Etc...

Je pense qu'on ferait mieux de les laisser règler leurs problèmes avec le système qu'ils souhaitent. On a tous déjà vu dans sa propre existance, où ça pouvait nous mener de nous occuper des affaires des autres... Voyez les américains, qui jouent aux apprentis sorciers...

Après tout, outre-atlantique, ils sont bien omnubilés aussi par des tendances religieuse dures... mais de type de christiano-judaiste de tout poil, jusqu'au plus haut niveau gouvernemental, et on ne se permet pas de faire de l'ingérence [nulle part ailleurs dans le monde]... ^^

[Edit:] Parce que sans aucune offense personnelle: on peut être soit effaré lorsqu'on lis la citation ci-dessous, soit la trouver anodine selon son degré de perception. Ce qui montre jusqu'à quel point notre façon de voir le monde, notre éducation, le milieu dans lequel on vit, qui détermine souvent nos propres références, etc ...peuvent influcencer notre langage:

Pourtant des ressources et de la richesse, il en reste sur Terre...Je pense que c'est surtout l'injustice sociale et les inégalités qui induisent ceci. Car elles ne font que croitre...


Les ressources coûtent de plus en plus cher à aller chercher,

...amusant non? Ce regard sur soi-même?
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par Obamot » 28/01/11, 07:41

Aux dernières nouvelles en Tunisie (pays à majorité musulmanne, ça va sans dire...): le mouvement au sein de la population serait réformiste («énaza» si j'ose la phonétique). Il n'y aurait donc pas de mouvance islamiste là-derrière (selon l'invitée de TV5 ce matin du 28 janvier).
Pas plus qu'on pourrait craindre que «l'Opus Dei» ne devienne majoritaire en Angleterre ^^

Par contre en Egypte, le venue de Mohamed ElBaradei ne me dit rien qui vaille. C'est aux yeux de beaucoup d'observateurs, un traître qui n'a rien fait pour disculper fermement l'Irak de la non possession d'armes de destructions massives. Qu'est-ce qu'il vient ficher au Caire? Il veut se refaire une virginité dans le monde musulman? Et dire qu'il avait reçu le Prix Nobel de la paix... :shock:
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Christophe
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par Christophe » 28/01/11, 09:12

Et sur l'Egypte, on parle bien de "révolution": http://www.europe1.fr/International/Nou ... te-390105/

Censure généralisée du net:
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 8c8014.2c1

LE CAIRE — Le réseau internet était inaccessible vendredi matin en Egypte, a-t-on appris auprès d'usagers et d'hôtels au Caire et en province, alors que des appels ont été lancés pour de nouvelles manifestations antigouvernementales dans la journée.

"Le réseau internet est coupé aujourd'hui en Egypte", a déclaré la réception d'un grand hôtel de la capitale, une information confirmée par d'autres établissements.

Plusieurs particuliers contactés par l'AFP à travers le pays ont également confirmé ne pas avoir accès au web.

L'internet a été largement utilisé par les militants appelant aux manifestations hostiles au régime du président Hosni Moubarak qui secouent le pays depuis mardi. De nouveaux appels ont été lancés pour des manifestations vendredi, à l'issue des traditionnelles prières musulmanes qui ont lieu en milieu de journée.
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par dedeleco » 28/01/11, 13:13

Le futur n'est pas prévisible car notre monde est chaotique comme à peu près tout, même 2 pendules couplés pourtant tous simples !!

Donc tout est possible, excité par les difficultés économiques de la vie bien plus graves que chez nous, sans aucune assistance sociale.

Toutes les révolutions ont tenues à un fil.

La politique USA depuis plus de 35 ans amplifie cela, par peur des quelques islamistes extrêmes moyen ageux, elle bloque toute évolution et donc l'explosion se prépare comme un réservoir qui gonfle sans fin, coincé et finit par exploser quelques soient les renforts et blocages mis par les USA !!

Après, impossible de prévoir, seulement des probabilités, plus de 90% de dictatures, selon statistiques des révolutions !!

Les explications, considérations et raisonnements sont de pures illusions !!!
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Christophe
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par Christophe » 28/01/11, 17:52

Ca se présente mal en Egypte: l'armée ne semble pas vouloir lacher le gouvernement (en Tunisie la "victoire" de la révolution est due à 90% au courage du Général qui a laché les ordres du gouvernement)...

http://www.lemonde.fr/proche-orient/art ... _3218.html

http://www.youtube.com/watch?v=Kr-R7d40_s0

La censure en une image:
Image

Couvre feu en place:

http://www.leparisien.fr/flash-actualit ... 246989.php
http://info.france2.fr/monde/incidents- ... 29096.html
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Christophe
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par Christophe » 28/01/11, 18:14

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Alain G
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par Alain G » 28/01/11, 18:36

Merci pour le lien Christophe!



Reportage en direct sur Press TV en live! (englais)

http://www.presstv.ir/#


Choisir: Watch live et ensuite mode Flash pour une meilleur qualité!

Perso je prend ce canal gratuit directement via satellite!
Dernière édition par Alain G le 28/01/11, 18:41, édité 1 fois.
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Faire un pas derrière parfois peut permettre de renforcer l'amitié.
La critique est une bonne chose si ajouté a quelque compliments.
Alain
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par Christophe » 28/01/11, 18:40

Intéressant la réponse B) de leur sondage :) :)

The popular uprising in Egypt will ……

* A) lead to Mubarak's escape from the country
* B) be quelled with the support of the US
* C) bring about Mubarak's collapse but the remnants of the system will persist
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