Obamot a écrit :...oui, pour lui ça à l'air d'être «game over»...
Marrant; le monde vient de titrer pareil "Game Over pour K" : http://www.lemonde.fr/radios/son/2011/0 ... 70038.html
L'impact pour "nous":
Moyen-Orient: les enjeux économiques et financiers
Au-delà des aspects politiques et sociaux des diverses insurrections qui secouent le Moyen Orient, il n’est pas inutile de tenter –avec tous les risques de ce genre d’exercice en pleine crise- de cerner les enjeux de nature économique et financier auxquels nous sommes confrontés.
Le premier qui saute aux yeux, c’est l’enjeu énergétique : Il n’est pas inutile de faire la distinction entre le pays pétrolier qu’est la Libye (18ème producteur mondial) et les autres pays, Bahreïn, Maroc, Jordanie, Tunisie, Yémen et Égypte qui n’ont pas la chance d’avoir des champs pétrolifères importants dans leur sous-sol. Or, la Libye est un « petit » pétrolier qui n’exporte que 1,4 millions de barils par jour, sur un total d’environ 85 millions de barils produits dont plus de la moitié est produite en dehors du Moyen Orient. Sa population de 6,5 millions d’habitants ne bénéficie pas de cette manne qui remplit les poches de ses dirigeants. Savez-vous que le premier pays producteur de pétrole est la Russie, suivie de l’Arabie Saoudite, et qu’ils produisent à eux seuls 25% de la production mondiale ?
Pourquoi dès lors avons-nous connu une hausse subite de 20% ? L’aspect psychologique et le manque de connaissance de ces réalités économiques fondamentales, mais aussi une spéculation qui a bénéficié de cette ignorance et de l’effet dramatisé et amplifié par les scènes dramatiques retransmises par la télévision expliquent partiellement cette hausse brutale. Un certain repli s’est fait ressentir ce lundi. Il est difficile de savoir exactement le rôle joué par les traders en matières premières dans ce contexte, mais la hausse dépasse de très loin les enjeux. Il est plus que temps de limiter la bulle spéculative qui avait déjà fait de graves dégâts en 2008-2009. Même si son pétrole est moins « bon », l’Arabie Saoudite a immédiatement, avec Abu Dhabi, annoncé qu’ils feraient la différence si la production libyenne devait continuer à décroître : elle est en baisse des deux-tiers avec une production de 500.000 barils.
La décision de prévoir des financements de 6 milliards d’Euros par la Banque Européenne d’Investissement et les moyens que les Américains et même les Chinois déploieront devraient éviter une crise de la dette publique de la région.
Deux situations individuelles méritent une attention particulière.
Il est indispensable que l’Arabie Saoudite reste stable : l’annonce de subsides à hauteur de 36 milliards de dollars à la population exprime une bonne intention. Ce n’est évidemment pas une solution à long terme, et témoigne plus d’une réaction mercantile à court terme et de panique que d’une réponse à long terme aux aspirations politiques et sociales des Saoudiens. N’oublions cependant pas que ce pays n’a pas une population nationale très importante, et que de nombreux travailleurs sont d’origine étrangère pour former une population totale de 28 millions d’habitants dont près de la moitié n’est pas de nationalité saoudienne. La question en Arabie Saoudite, de l’avis même des milieux académiques locaux, est politique : la famille royale des Al-Saoud est-elle prête à devenir une monarchie constitutionnelle où « le roi règne mais gouverne pas ». La succession du roi Abdullah sera un moment clé de cette évolution. C’est la démarche que l’Emir de Bahreïn a également discutée avec ses « cousins » saoudiens. Ils ont tous deux une famille royale étendue dont l’arrogance et l’agressivité heurte la population.
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