Tout tourne autour de la dénonciation obsessionnelle du capitalisme opposé au mythe de la décroissance salutaire et heureuse,
Je ne souhaite aucunement tomber d'un mythe à l'autre et la décroissance reste une formulation hasardeuse et qui prête à confusion: il s'agit d'une simple réaction oppositionnelle qui se définit par rapport aux catégories propres à ce qu'elle prétend combattre. La décroissance supposerait une forme assez similaire au capitalisme, mais sans le côté accumulatif et même en l'inversant jusqu'à un certain (?) point, ce qui est dépourvu du moindre sens... C'est une absurdité conceptuelle, car rien de sérieux ne peut se définir par rapport à du négatif, mais seulement dans un "autre" à définir selon ses propres critères. On peut même voir dans cette option une accoutumance à l'idée de régression subie, tout à fait en phase avec la période...
Ce que je constate, quitte à me répéter , c'est l'effondrement progressif d'un système sociétal qui s'adonne à l'accumulation infinie et sacrifie tout à cet objectif absurde*. Tout système finit par foirer, puisque les principes initiaux introduisent des perturbations dans le processus au cours des itérations successives; on peut même dire que la cause des désordres actuels c'est le succès extraordinaire: on est en plein dans le "gras" de l'exponentielle et ça rame dur... La chute de ce système ne porterait pas à conséquence si nous n'y étions pas inclus: sur les ruines ne fleurissent que la barbarie, celle que l'on voit déjà en action sur les territoires qui ont déjà sombrés et celle qui se dessine avec les semeurs de haine qui se déchaînent et qui trouvent des oreilles attentives du fait du désarroi des sujets de la société marchande. La concurrence universelle débouche vers cet état de la guerre de tous contre tous dont parlait Hobbes, dans un autre contexte (ce qui lui apporte du coup un sérieux démenti!).
* Mais compréhensible en tant que soumission aux déterminismes thermodynamiques de dissipation maximale de l'énergie.