Bonjour à tous, salut Aumicrons, j'avais en effet fait différentes interventions sur le forum en parlant de stockages intersaisonniers (3 à 6 mois) :
- passifs en m'appuyant sur les liens
wiki et
earthshelters
- aéroliques, en m'appuyant sur les
tunnels à galets construits et fonctionnels du sud de la France, et les expérimentations et études Suisse pour le stockage d'énergie thermique dans des puits canadiens :
http://www.unige.ch/cuepe/html/biblio/p ... me_jmz.pdf ;
http://www.unige.ch/cuepe/html/recherch ... .php?id=10 ;
http://www.unige.ch/cyberdocuments/thes ... these.html
- hydrauliques, en l'illustrant avec des installations de très grande taille en Allemagne :
http://www.solarge.org/uploads/media/1_ ... angold.pdf
Si le tunnel à galet est bien l'objet de la discussion, ce qui nous intéresse, c'est les questions aéroliques.
Sur la maison Brugeille du post
une maison solaire à tampon thermique presque autonome, l'architecte
"CRETE" présente un système de tunnel à galet :
- 3 tunnels à galet, à 2m50 sous la dalle de RDC, 80 cm de haut, 5ml, soit environ 6m3 (la commande totale de galets est de 12m3 (volume augmentée, ou autre poste d'utilisation, il ne précise pas).
- 125m2 surf habitable
- véranda orientée plein SUD d'une surface dévéloppée (toit + parois verticales SE et SO ) = 36 m2
- débit d'air variable de 150 à 1200m3/h : la nuit = débit VMC ;
le jour en plein soleil = chauffage direct OU stockage entre 600 et 1200m3/h en boucle entre véranda et stockage ou intérieur
Il couvre 30% des besoins de chauffage et 50% des besoins de clim avec ce dispositif.
Les germes et poussières en tout genre sont réglés avec un géotextile (dans le tunnel) et les filtres adéquates, mais il est aussi possible de mettre un échangeur pour supprimer tout risque sanitaire (pour les inquiets de l'air propre).
Les tunnels à galets font office d'échangeurs thermiques avec le terre-plein :
- 300 m² de terre sèche sous la maison.
- chauffe l'été, de 14-17°C jusqu'à 26-28°C (grâce à l'air chaud en haut de la serre (parfois plus de 40°C))
- se refroidit l'hiver de 26-28°C jusque 14-17°C (en partie via l'air du tunnel, en partie via la migration de chaleur dans la couche de terre autour du tunnel, la vague de chaleur remonte jusque à la dalle sur terre-plein non-isolé en 3 mois (environ 84 cm parcourus par une vague de chaleur dans un massif d'argile sec (diffusivité = 0,0020 m²/h), 114 cm dans un massif de sable sec et graviers (diffusivité = 0,0037 m²/h)
- des pertes parasites se font en périphérie de la maison : en considérant la terre périphérique comme un milieu infini de température constante en sable et graviers, on voit que la vague de chaleur des tunnels atteint moins de 3 mètres sur l'année.
Première approximation à partir de la formule de diffusité simple).
Ce système à l'avantage d'être plus compact qu'un puits canadien (moins de canalisations), d'être théoriquement plus performant, d'être relativement simple à installer (travaux de fouilles en même temps que les fondations, plans de gaines relativement simples), et d'être simple d'entretien une fois installé.
Il y a cependant relativement peu d'exemples de réalisations fonctionnelles, (hormis celle de l'architecte ci-dessus, je ne connais que quelques tunnels de très grande taille pour des bâtiments écologiques démonstrateurs !), et les pertes thermiques à l'usage peuvent venir à bout de l'intérêt économique face à d'autres systèmes classiques si des travaux de fondations importants ne sont pas nécessaires. De plus l'étude physique du dispositifs s'appuyant sur des systèmes à déphasage intersaisonniers, une étude sérieuse de dimensionnements implique des outils nouveaux pour les thermiciens du bâtiments (calcul des variations dynamiques des conditions de températures à la frontière entre le tunnel à galet et le terre-plein, et le terre-plein et la dalle de RDC.). Ce n'est pas insurmontable, mais pas fréquent non plus.
Les études Suisses présentées plus haut traitent de questions similaires :
-
Echangeurs air/sol : l'air entrant en hiver ressort avec les calories de l'été... mais leurs résultats donnent des dimensions importantes (100 à 500 m) car l'échangeur n'est qu'un paroi en béton ou en PVC (moins efficace que le tunnel à galet). Voir l'application intéressante à des serres à Séville ou Genève.
-
rafraichissement des bâtiments par déphaseur thermique contrôlé : l'air entrant en hiver ressort avec les calories de l'été... là, les dimensions du théoriques du tunnels sont gigantesques (plusieurs km) pour le déphasage annuel, car les échanges thermiques avec le milieu environnant ne sont pas considérés.