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Quant à savoir si leur paye est comptablement fléchée sur le budget de la filière nucléaire
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Cette vidéo fait partie d'une confrontation à l'Université de Kyoto le 1er Octobre entre le Dr. Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut de Racherche en Réacteurs de l'Université de Kyoto, et les étudiants de l'Université de Kyoto qui sont membres du Zengakuren (Fédération nationale des étudiants sur l'autonomie gouvernementale des associations).
Le Dr. Takahashi a été chargé d'organiser la conférence publique par le Dr. Yoshiya Shimada de l'Institut National des Sciences Radiologiques, qui est connu pour son affirmation selon laquelle l'exposition à des rayonnements jusqu'à 100mSv/an est sans danger.
Les étudiants étaient opposés à la conférence, mais le Dr. Takahashi a décidé d'aller de l'avant et a refusé de les laisser entrer.
Remundo a écrit :Un reportage intéressant de l'IRSN sur la formation du corium et sa pénétration à travers les dalles dé béton, voire dans le sol.
http://www.youtube.com/watch?v=sI09NDpiBP4
FUKUSHIMA : NOUVELLES ANALYSES SUR LES RÉACTEURS
Alors que l'immense et complexe chantier se poursuit sur la centrale nucléaire dévastée de Fukushima Dai-ichi, ingénieurs, physiciens et chimistes se penchent sur l'accident.
Que s'est-il passé réellement dans les réacteurs ? Quelle quantité de combustible a fondu ? Les coriums (la partie fondue du combustible et de la structure métallique) ont-ils traversé cuves et enceintes ? Si oui en quelles quantités ? Et quelle fut la quantité de radioactivité émise ?
Parmi les derniers éléments livrés sur ces sujets, de premiers articles scientifiques paraissent sur l'émission radioactive, avec des calculs assez différents des estimations faites il y a 8 mois (je traiterai cette question dans une autre note demain). Et les ingénieurs de la TEPCo ont dévoilé hier leurs dernières hypothèses sur l'état des coeurs fondus. D'après eux, l'hypothèse la plus pessimiste est, avec une fonte à 100%, que le corium du réacteur N°1 aurait percé la cuve, mais pas l'enceinte de confinement en béton et métal qui est dessous.
Il peut sembler étonnant que ces questions soient encore... des questions, plus de huit mois après l'accident. Mais c'est que les scientifiques qui les traitent ne se satisfont pas des réponses déjà données, car elles sont souvent incertaines et imprécises.
Par exemple, la fusion des coeurs des réacteurs est considérée comme certaine depuis le tout début de l'accident. Dès le 13 mars (lire cette note), j'écrivais que la détection de césium dans l'air impliquait au minimum un début de fusion des coeurs, sans qu'elle soit quantifiable à ce moment. Puis, dès le 15 mars j'écrivais que cette fusion - "partielle" car on ne pouvait pas la quantifier - était "confirmée".
En revanche la portion des combustibles qui a fondu et la localisation du corium - surtout qu'il peut s'être séparé en plusieurs parties et se trouver désormais en plusieurs endroits (cuve, enceinte, sous l'enceinte ???) demeurent difficile à établir. Cela n'est pas étonnant, puisque dans le cas de l'accident de Three Miles Island, ce n'est que 7 ans après que la quantité de coeur fondu a pu être établie ainsi que la localisation précise du corium. Les réacteurs sont inaccessibles pour l'instant, et donc seuls des analyses et modélisations peuvent apporter des réponses... qui n'ont pas le caractère certain d'une observation in situ par un robot.
Dans un rapport d'analyse (il est ici mais en japonais donc je travaille à partir de résumés en anglais et des graphiques) rendu public hier soir, Tepco avance un scénario où le combustible du réacteur N°1 a entièrement fondu, percé la cuve et tombé sur la partie en béton de l'enceinte de confinement, le traversant sur une profondeur qui pourrait atteindre 65 centimètres. Voir le graphique ci-contre à droite.
Le combustible fondu se trouverait ainsi par endroits à 37 centimètres (c'est un calcul pas une mesure) de la coque en acier, elle-même entourée d'un bâtiment de béton reposant sur une dalle de 7,6 mètres d'épaisseur (le "radier"). Ce scénario est pour les ingénieurs et physiciens de la TEPCo le "worst case".... mais il se pourrait bien qu'il s'agisse de ce qui s'est effectivement passé entre le 12 et le 15 mars.
En ce cas, toutefois, le corium ne serait pas sorti de l'enceinte de confinement et ne serait pas tombé sur le radier. Cette partie du scénario est plutôt conforté par le fait qu'un tel phénomène se serait traduit par des explosions de vapeur et chimiques (il y avait de l'eau, et le béton aurait été attaqué).
Pour les réacteurs N°2 et N°3, le scénario serait celui représenté sur le graphique de gauche. Une partie du combustible a fondu, percé la cuve et commencé de tomber sur le béton, le rongeant sur quelques centimètres seulement car en plus petite quantité que sur le réacteur N°1. L'eau déversée aurait ensuite stoppé l'érosion du béton.
Attention, il s'agit là de calculs, de simulations informatiques, sur la base de diverses mesures effectuées par des instruments de contrôle. Pour l'instant aucune observation directe des réacteurs n'est possible et il faudra des années avant d'y parvenir.
On trouve dans ce document deux autres graphiques utilisables malgré la langue, qui portent sur les points de mesure des températures et sur les dernières opérations conduites pour refroidi les coriums.
Le graphique ci-contre montre des mesures de températures du 22 mars au 17 novembre, ainsi que les points de mesure. On voit que les températures tournent autour des 100°C à partir du début mai. Puis passent sous les 50°C en novembre.
Un autre graphique (ci dessous) fait un zoom sur la dernière période entre le 18 octobre et le 17 novembre pour l'un des réacteurs. Il montre que les Japonais ont considéré qu'ils pouvaient piloter un "coup de froid" en augmentant un peu le débit de l'eau fin octobre et montre que l'arrêt à froid des corium est grosso modo réalisé. Le terme est bien sûr abusif, car un véritable "arrêt à froid" d'un réacteur normal permet d'entamer le déchargement du coeur. En ce cas, c'est impossible. Attention, les températures ne sont pas celles du combustible fondu, qui est plus chaud, mais des points de mesures des instruments.
Il peut sembler un peu vain de chercher à comprendre dans les détails ce qui s'est passé lors de l'accident, au vu de l'ampleur de la dévastation, mais cela pourrait jouer un rôle important pour déterminer les stratégies lors du démantèlement futur des réacteurs détruits. Cela influe également sur un autre sujet : combien de radioactivité a été émise lors de l'accident et dans les jours qui ont suivi ? J'y reviendrai demain.
Par Sylvestre Huet, le 1 décembre 2011
Il peut sembler un peu vain de chercher à comprendre dans les détails ce qui s'est passé lors de l'accident.
D’après Tepco, les 69 tonnes de combustible seraient donc restées dans l’enceinte de confinement, ne rongeant le béton que sur une profondeur de 65 cm. Dans cette configuration, le corium ne serait pas sorti de l’enceinte de confinement. Reste à expliquer pourquoi le 31 mars, la nappe phréatique à 15 m sous le réacteur était gravement polluée par de l’iode-131.
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