Déballe les emballages ! NATHALIE FONTREL - HIER, 05:10
Les hypermarchés ne respectent pas l’un des articles phare de la loi Grenelle : permettre aux consommateurs de laisser les emballages des produits dans le magasin.
"Tout établissement de plus de 2.500 mètres carrés se dote en sortie de caisse d’un point de reprise des emballages". C’est la loi depuis le premier juillet dernier.
La chronique de Nathalie Fontrel (1'52")
Ces plateformes de déballage offrent aux consommateurs la possibilité de laisser sur place les emballages inutiles. Cela permet d’alléger le poids des poubelles des citoyens, de leur éviter de payer deux fois les emballages : une fois à l’achat du produit, la deuxième en acquittant la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
Et enfin d’inciter les producteurs et les distributeurs à plus de sobriété, à chasser les suremballages.
Mais les hypermarchés n’ont pas vraiment respecté la loi. Interrogés par le centre d’information indépendante sur les déchets, le CNIID, aucun des grands groupes n’a répondu "oui, oui on va le faire". Tout en affirmant que les plate formes de déballages étaient coûteuses, et ne rendaient pas un service très efficace aux consommateurs. La ministre de l’écologie reconnaissait en juillet que "l’effet crise" était passé par là. Et comme à chaque fois, il relègue l’écologie au second plan. Elle envisage des sanctions. Mais veut d’abord convaincre.
Pour le CNIID, l’irrespect de la loi prouve que le discours des distributeurs sur le développement durable n’est pas convaincant.
Mais après tout, les Français eux aussi sont loin d’être convaincus : ils sont 31% seulement à s’intéresser à l’impact environnemental des emballages d’après un sondage de l’institut français d’opinion publique. 60% veulent d’abord que les emballages soient pratiques avant d’être écologique.
Chaque année, près de 5 millions de tonnes d’emballages sont mis sur le marché. Tous ne sont pas recyclés loin de là. Et ils remplissent la poubelle qui part en décharge ou en incinérateur. Et cela vous coûte de plus en plus cher : avec la généralisation de la redevance incitative, tout ce qui n’est pas recyclé est facturé en fonction du poids ou de la fréquence à laquelle vous sortez vos poubelles.
Chronique à écouter ici: http://www.france-info.com/chroniques-p ... 1-144.html