"La France sacrifie sa jeunesse"
La crise crée une génération "traumatisée" selon l'OIT.
Regis Duvignau / Reuters
Un jeune sur cinq est pauvre, révèle le Secours catholique dans son rapport annuel 2010 publié mardi. Son secrétaire général, Bernard Thibaud, préconise d'étendre le RSA à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans. Interview.
Comme chaque année depuis 1995, le Secours Catholique publie les chiffres de la pauvreté en France sur la base des situations rencontrées dans ses accueils. Bilan de l'année 2010: la situation des personnes en grandes difficultés se dégrade encore pour les familles avec enfants et surtout pour les jeunes.
Quel est le bilan 2010?
L'an dernier le Secours Catholique a rencontré 628 000 situations de pauvreté, ce qui représente environ 1,492 million de personnes, une hausse de 2,3% par rapport à 2009. Ce que l'on constate, c'est que la pauvreté est de plus en plus ancrée. 90% des personnes rencontrées vivent en dessous du seuil de pauvreté soit 954 euros par mois. Et la tranche des plus pauvres, celle qui vit avec seulement 550 euros par mois, ne cesse de progresser. On note également une progression de l'aide alimentaire. Car avec l'envolée de dépenses contraintes, le reste à vivre est bien maigre. C'est très inquiétant car l'année 2011 risque d'être encore plus difficile pour ces exclus.
Vous avez, dans votre étude, consacrez une place toute particulière aux jeunes, pourquoi?
D'abord parce qu'on parle très peu de cette tranche de la population. Or un jeune sur cinq est pauvre: un bond de presque 20% en dix ans. Et les 18-25 ans se situent dans la tranche la plus pauvre. Ils subissent de plein fouet la crise économique et sociale. Ils sont plus diplômés, plus qualifiés que les générations précédentes, mais paradoxalement ils sont plus précaires. Ils cumulent tous les risques et malgré une abondance de dispositifs, l'Etat est peu présent. Trois facteurs essentiels les poussent dans la pauvreté. D'abord, la famille qui s'est appauvrie, d'autant qu'elle ne reçoit plus d'allocations familiales. Ensuite le logement, son accès devient impossible. Et bien sûr l'emploi. La France sacrifie sa jeunesse.
Quelles sont vos propositions?
Il faut impérativement retisser de la confiance entre les jeunes et la société. Et concrètement, il faut absolument mettre en place une allocation de soutien à l'autonomie des jeunes. Mais aussi étendre le RSA à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans. Il faut également maintenir les prestations familiales jusqu'à l'âge de 20 ans pour le dernier enfant rattaché au foyer. Et aussi développer la formation en alternance dans tous les secteurs comme passerelle à l'emploi. Sans compter les emplois aidés qui semblent être une alternative intéressante. Quant au logement, il faut poursuivre l'effort de construction de logements sociaux et affecter un contingent de logements aux jeunes.
Source: http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 69384.html
Je ne sais pas comment est exactement définit la limite de la pauvreté mais 954 € par mois cela me semble très élevé !!
Beaucoup de travailleurs qui gagnent 1100€ en dépensent au moins 150€ rien que pour aller bosser (ce qui fait un budget de 7 € par jour travaillé = transport + repas de midi )...donc beaucoup de travailleurs sont pauvres?
Idem pour les petits indépendants: toutes charges et impôts déduits, beaucoup touchent moins de 954 € net net par mois (surtout en temps de crise comme maintenant) !!
Ensuite 954 € par 2 cela fait 1900€ par foyer...euh c'est de la pauvreté?