Acheter français : made in France, une solution à la crise?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Maximus Leo
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par Maximus Leo » 15/12/11, 15:29

Christophe a écrit :Tout à fait.

Ce qui revient à dire ce que j'ai dis plus haut: % sur la valeur ajoutée...

Puisque valeur ajoutée = salaire = emplois.

Maintenant reste à voir combien d'emploi cela fait...par unité de valeur ajouté!

En important simplement depuis la chine on peut faire beaucoup de valeur ajoutée sans nécessairement beaucoup d'emplois...

Est-qu'il ne faudrait pas plutôt se référer à la masse salariale (y compris budgétaire) créée par une entreprise au niveau local et national plutôt qu'à une"valeur ajoutée", une notion vague qui ne veut plus rien dire aujourd'hui.

Windows 7 c'est pas importé de Chine mais ça revient au même, c'est USA + Inde. C'est vendu à des millions d'exemplaires chez nous, avec beaucoup de valeur ajoutée mais zéro emploi !
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Christophe
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par Christophe » 15/12/11, 15:39

Ben oui c'est bien pour cela que j'ai précisé : "Maintenant reste à voir combien d'emploi cela fait...par unité de valeur ajouté! "

Et les revendeurs krosoft :) Et tout ceux qui imposent l'achat de windoze avec un pc neuf ! Cela crée bien des emplois locaux non?

Assimilable à de la vente forcée...Cela dure depuis 15 ans, que fait l'INC / UFC ? Mais c'est un autre débat...
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Christophe
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par Christophe » 15/12/11, 16:18

Christophe a écrit :Hé même les économistes, Nicolas Doze, s'y met http://www.youtube.com/watch?v=q_rDeuf_4Co au made in France !


A 2:40 il parle du label "fabriqué en France" = 100% du produit est "fait" en France ET 50% de la valeur ajoutée est française...

J'ai un peu du mal à saisir la logique là... :idea: :cheesy:
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par Christophe » 05/01/12, 12:16

Un article qui essaye un peu d'éclaircir les choses:

http://www.slate.fr/story/48199/made-fr ... etiquettes

Made in France, le bordel des étiquettes

Sait-on véritablement ce que le «Made in France» signifie?


François Bayrou souhaite qu’acheter français soit une «démarche civique», François Hollande vante un «patriotisme industriel» et Marine Le Pen veut une loi «achetons français».

Nicolas Sarkozy a lui insisté sur la notion de «produire français» au lieu d’«acheter français». «Tout le monde parle “acheter français”. Moi, je préfère parler “produire français”», a déclaré le président de la République, lors de sa visite, mercredi 13 décembre, à l’usine Rossignol –récemment relocalisée en France et estampillée du label «Origine France garantie».

Ce thème du Made in France est d’autant plus facile à reprendre en slogan qu’à transformer dans la réalité qu’il rencontre la volonté des consommateurs. Car acheter français peut très vite relever du parcours du combattant (comme ont pu le constater Rue 89 et La Dépêche): c’est compliqué, fastidieux, et ça devient vite très cher –alors que la majorité des Français n’est prête à payer que 10% de plus pour un produit français.

Principal problème: alors que 9 Français sur 10 veulent un label plus strict, il n’existe aucune obligation de préciser l’origine des produits mis en vente sur le territoire français au moment de leur importation et pas davantage lors de leur mise sur le marché national, sauf pour certains produits alimentaires et agricoles (fruits et légumes cultivés en France par exemple).

Du «fabriqué» au «conditionné» en France

Même quand les mentions indiquent la provenance des produits, elles restent assez confuses: au fur et à mesure que les mentions deviennent floues («Fabriqué in France», puis «Assemblé en France» et jusqu’à «Conditionné en France»), la part de la production française dans la fabrication du produit s’étiole.

Au fil des années, le «Made in France» se vide progressivement de sa substance. L'observatoire du «Fabriqué en France» souligne qu’en moyenne le «made in France» est à 69 % assemblé dans l'Hexagone contre 75% il y a dix ans.

1. «Fabriqué en France» (ou Made in France)

Le «Made in France» renvoie, en principe, aux produits fabriqués essentiellement en France. Selon les douanes, un produit n’est français que si 45% de sa valeur ajoutée a été produite dans l'Hexagone. Mais à la communication de la Direction générale des douanes et droits indirects, on précise que le contrôle du marquage d’origine se fait au cas par cas pour chaque catégorie de produits.

Pour déterminer le pays d’origine d’un produit, la douane et la Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) se fondent sur l’article 24 du Code des douanes communautaires qui s’intéresse «à la dernière transformation ou ouvraison substantielle (…) ayant abouti à la fabrication d'un produit nouveau ou représentant un stade de fabrication important». Cet article est insuffisant car les critères utilisés sont très techniques et ne sont pas définis pour tous les produits.

Pour la télé, les textiles en coton ou les chaussures, les critères sont fixés. Mais pour tout le reste (parfum ou chaise), c’est du cas par cas.

Par exemple, pour une télé (listée comme «appareil récepteur de télévision» en novlangue juridique), le coût de la fabrication réalisée en France doit correspondre à au moins 45% de sa valeur ajoutée pour que la mention Made in France soit apposée. Mais le discours commercial de l’entreprise sera également examiné pour ne pas tromper l’acheteur.

Dans un document explicatif, la douane fournit un exemple: «un pantalon fabriqué au Maroc avec du tissu français et pour lequel les finitions accessoires ont été faites en France possède l’origine marocaine. Une mention du type «made in France» serait trompeuse, en revanche des mentions telles que «tissu tissé en France et pantalon confectionné au Maroc» ou «pantalon confectionné au Maroc» ou encore «pantalon confectionné au Maroc à partir de tissu tissé en France» peuvent être acceptées. Elles sont, en effet, plus explicites sur le détail des opérations effectuées en France et ne sont pas susceptibles d’induire en erreur le consommateur.»

Mais pour du thé, même si les ingrédients proviennent de pays étrangers, l’entreprise pourra écrire «Made in France» sur les sachets à partir du moment où l’on juge que la technicité et le savoir-faire français sont relativement importants dans la conception du produit.

2. «Assemblé en France»

Cela s’applique aux produits dont la majeure partie des composants provient de pays étrangers et qui n’ont pas été fabriqués au sens strict sur le territoire français.

Par exemple, un magnétophone devenu «produit fini» sur le territoire français mais dont seulement 20% des composants seraient français ne peut pas porter l’étiquette «fabriqué in France», mais il peut être qualifié «assemblé en France» (pour préciser l’opération qui se déroule véritablement sur le sol national).

Quand Nicolas Sarkozy parle de «produire français» («Je préfère qu’on achète une voiture de marque étrangère produite en France plutôt qu’une voiture de marque française produite à l’étranger et vendue en France.»), cela peut faire référence à ces deux points précédents: cette idée suppose un aspect territorial qui n’implique pas nécessairement que la société soit de nationalité française, quand bien même elle produirait sur le sol français. Exemple d’une voiture Toyota (marque japonaise) produite à Valenciennes.

3. «Conditionné en France»

Ici, la part de la production française est encore plus minime que dans les 2 cas précédents. «Conditionné en France» concerne principalement l’emballage, processus au bout de la chaîne de production. Par exemple le cas d’un produit provenant d'un autre pays mais qui a été transformé en France voire même «cuisiné», pour les produits alimentaires.

4. «Acheter français»

Comme en parlait le chef de l’Etat, «acheter français» renvoie à une société dont le siège social se trouve en France mais qui ne fabrique pas forcément la totalité de ses produits dans des usines françaises. Exemple de Renault, qui fabrique certaines de ses voitures en Roumanie ou qui utilise seulement «35 à 40% d’équipement français». Une marque française ne signifie pas automatiquement une production française.

L'article 39 du Code des douanes permet aux services de la douane de vérifier l'exactitude des indications d'origine lors de l'importation des produits, alors que le code de la consommation permet à la DGCCRF de faire ces contrôles lorsque les produits sont déjà commercialisés sur le marché français.

Si la mention laisse à croire que le produit est d’origine française alors qu’il ne l’est pas, la Douane française peut imposer le marquage de l’origine étrangère à titre de correctif. Par exemple, on peut utiliser ce genre de mentions: «importé de Suisse», «originaire de Thaïlande», «produit tunisien». Tout en précisant «conception française» ou «design français», car cette indication ne fait pas référence à une notion de fabrication (exemples de correctifs ici).

Si l’industriel souhaite valoriser son produit en spécifiant qu’il est «Made in France», il doit pouvoir le justifier afin d’éviter d’induire le consommateur en erreur. Cette mention est apposée sous la seule responsabilité du fabricant ou de l'importateur. Et un faux marquage constitue une infraction.

La multiplicité de ces notions et la réalité souvent ténues n’aide pas le consommateur à définir précisément ce qu’est un produit français. Pour les aider à se repérer, de nombreux sites (Madine France, La fabrique hexagonale, Hexaconso) ont émergé pour recenser les produits de fabrication française mais les consommateurs semblent toujours aussi perdus.

Un pourcentage des composants français?

Du coup, la solution pour y voir plus clair pourrait venir d’une étiquette qui mentionnerait précisément le pourcentage de composants français, comme l’a proposé Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice:

«Je prône un étiquetage précis. Peu de biens produits sur notre sol comportent 100% de composants français. Par exemple, la plupart des Renault assemblées en France ne sont constituées que de 35% à 40% de composants émanant d'équipementiers français».

Reste à savoir si une législation nationale rendant obligatoire le pourcentage des composants français ne serait pas contraire aux principes de libre circulation des marchandises dans l'Union européenne? Selon Fabien Foucault, avocat spécialiste du droit douanier, une telle législation créerait une discrimination et serait donc potentiellement contraire à ces principes.

En effet, ce type de mention aurait vraisemblablement pour conséquence de favoriser les produits fabriqués en France, au détriment de produits fabriqués ailleurs dans l’UE avec les mêmes caractéristiques.

Tancrède Bonora
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par fplm » 05/01/12, 15:57

(j'ai pas lu le fil, mea culpa. Donc, si je répète ce qui a déjà été dit, entendez que je confirme)
C'est facile comme réponse : Oui.
Le coût du transport, même si certaines marchandises venues du bout de la planète se vendent moins cher que celles produites localement (ces coûts sont simplement reporté ailleurs : coût social, délocalisation et esclavagisme, coût environnemental, etc), reste un coût invariablement lié à la distance du transport. Le prix très bas du pétrole comme source importante d'énergie a fait croire que le coût du transport avait tellement diminué qu'il était devenu un fait anodin de transporter de l'autre bout du globe ce que l'on a sous le nez mais que nous exportons à l'autre bout du globe. :shock: Pourquoi ? Parce que certains pensent que plus la masse de pognon qui bouge est grosse plus les marges sont importantes. C'est vrai mais c'est vrai autant pour le vendeur que pour l'acheteur, autant pour l'import que l'export, autant pour les profits que les pertes! Alors à quoi ça sert si, au décompte, la différence reste la même ? Dépenser, jouer avec de grosses liasses ? C'est absurde.
Alors évidement, quoiqu'en disent les manipulations comptables, le plus court, le moins coûteux.
En ces temps de barbaries spéculatives, privilégier le commerce intérieur bénéficie d'un énorme avantage : il nourrit l'économie à laquelle ce commerce appartient. Il bénéficie donc d'une seule monnaie (pas de spéculation sur les cours et manipulation stratégique des devises) et est l'acteur principal, donc le régulateur de l'économie qu'il nourrit (pas de spéculations juteuses et exterminatrices sur le stock exchange international).
N'oublions pas non plus le coût des instances publiques de régulation, réglementation, commission, etc. censée rapporter l'information la plus objective aux dirigeant concernant les produits importés. Quand vous achetezchez votre voisin un produit de sa propre production, que ce soit du beurre ou un panneau solaire, il vous suffit de vous rendre chez lui pour avoir l'information la plus objective (de votre point de vue :cheesy: ) sur la qualité ou tout autre critère. Vous n'avez plus besoin de l'avis orienté (forcément puisque de son point de vue :mrgreen: ) d'un tiers.
Pareil pour les frais de réparation/maintenance.
Pour les réclamations et contre les arnaques, c'est pareil. L'UE pond des réglementations plus idiotes les unes que les autres, d'autant plus idiotes que la chine étant hors UE n'en a rien à secouer et peut nous vendre n'importe quelle merde sans personne pour l'empêcher. Juridiquement y a pas photo, essayez donc d'attaquer un fabricant chinois parce qu'il y a du cesium137 dans votre plat préparé de canard laqué!
Bref, il y a tellement de raison de penser que c'est un progrès d'admettre ses erreurs que l'on pourrait simplement dire que c'est une question de bon sens.
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par janic » 05/01/12, 17:17

fplm bonjour
sauf que la France n'a quasiment pas ou plus de matières premières qu'elle doit importer à grands frais après l'avoir "volé" à bas coût aux pays en voie de non développement.
C'est la loi du marché: après avoir été les "baiseurs" on devient les "baisés".
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par Christophe » 13/03/12, 20:24

Le "made in France" vu par sarko??? :shock: :shock:

http://tempsreel.nouvelobs.com/election ... iales.html

Sortir de l'espace Schengen ? 4 questions cruciales

Nicolas Sarkozy a posé un ultimatum à ses partenaires européens sur la question de l'immigration. Dimanche 11 mars à Villepinte, le président-candidat a déclaré :

On ne peut pas laisser la gestion des flux migratoires aux seules mains des technocrates et des tribunaux. Il faut une discipline commune dans les contrôles aux frontières. Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant. Si je devais constater que dans les douze mois qui viennent il n'y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti."

Une déclaration sous-entendant que la France est victime de la défaillance des institutions européennes, qu'il y a des mauvais élèves ne jouant pas leur rôle parmi les pays membres de l'Union, que les discussions sur la question de l'immigration sont au point mort et que la France peut faire cavalier seul. Qu'en est-il réellement ? (...)
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par chatelot16 » 13/03/12, 20:49

acheter francais c'est bien mais encore faut il que le fabriqué en france existe !

si la production francaise n'est pas suffisante , quand j'achete francais , un autre devra acheter etranger , puisqu'une usine ne sortira pas de terre pour produira plus

que faut il pour que l'on se remette a fabriquer en france ? au moins que ca redevienne rentable ... donc arreter les charges sociale absurde que se finance sur le dos des rare entreprise qui existe encore , au lieu d'etre pris sur le budger general de l'etat

mais ca ne suffit plus : pour fabriquer en france il faut retrouver les savoir faire qu'on a perdu , en arretant completement certaine activité

il faut recreer un tissu industriel et commercial qui a disparu ... disparition de fournisseur et de sous traitant ... nous somme devenu un pays sous develloppé
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Maximus Leo
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par Maximus Leo » 13/03/12, 21:38

Le "Acheter français" devrait commencer par les cornichons.

Il faut savoir que les cornichons de Amora et Maille (du même groupe Unilever) mais aussi ceux de Christ et ceux des marques de supermarchés sont produits en Inde depuis quelques années. Regardez l'étiquette sur les pots Amora et Maille et vous constaterez qu'il n'est indiqué absolument nulle part que c'est produit en Inde, bah... c'est évident le cornichon c'est indien, en France on sait pas faire et de toute façon ça ne pousserait pas.

La production française est maintenant réduite à zéro.

http://vieuxcestmieux.com/2007/09/10/co ... -in-india/

http://www.kewego.fr/video/iLyROoafMnyB.html

Il faudrait commencer par re-produire et re-consommer des cornichons (bio !) produits en France. C'est parfaitement faisable tout de suite.
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Christophe
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par Christophe » 13/03/12, 21:47

Le cornichon ne pousse peut être pas en France, parce qu'il y en a déjà trop (la variété à 2 pattes) !! :mrgreen: :mrgreen: Elle était facile je sais...

Autre exemple :

Le miel est également importé (de Chine) de plus en plus...La plupart des pots indiquent : "mélange de miels produits en UE ou hors d'UE"...la proportion n'est pas indiquée...

Importer ce qu'on peut pas faire ou plus faire à prix raisonnable ca pourrait se comprendre...importer de l'agro alimentaire faisable à prix "raisonnable" ici c'est criminel ! C'est juste de la recherche de maximalisation de profits...

Les miels importés sont aux même prix que les autres !!!

Chez Oxfam pour du miel équitable d'amérique latine (mince il est importé mais on l'excuse lui !), on est à 8€ le kg ! Beaucoup de miels, je crois, sont plus chers...
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