Ah oui mais le gaz c'est propre...ca se voit pas...
Nul doute que l'expérience de BP sera mise à contribution...entre pétroliers faut s'entre aider hein
Total déstabilisé par une grosse fuite de gaz en mer du Nord
(Easybourse.com) Le groupe pétrolier, confronté depuis dimanche à une fuite de gaz de grande ampleur sur une plateforme en mer du Nord, évoque un délai de six mois pour régler le problème. Le titre chute à la Bourse de Paris.
La fuite de gaz qui a provoqué l’évacuation de la plateforme Total d’Eglin en mer du Nord se poursuit mardi mais la situation est «stable», selon le groupe pétrolier qui dit faire tout son possible pour trouver une issue rapide à cette situation et réduire au minimum l’impact de l’accident.
Les risques posés pour l'environnement sont à ce stade minimes, estime le groupe pétrolier français, tout en convenant qu'il s'agit «du plus gros incident que nous ayons rencontré depuis plus de dix ans en mer du Nord». Compte tenu du risque d’explosion, le groupe a évacué les 238 salariés travaillant sur la plateforme dans la nuit de dimanche à lundi.
D’après BBC Scotland, un nuage de gaz provenant de la plateforme est visible à environ onze kilomètres à la ronde. Par ailleurs, 23 tonnes de gaz liquide se seraient échappées en mer ces dernières 48 heures. Selon Total, il s'agit d'un condensat léger, qui devrait spontanément s'évaporer de la surface de l'eau.
Reste que le groupe ne sait pas encore comment il va colmater la fuite, qui proviendrait d’un puits condamné il y a douze mois en raison de « problèmes ». «Il y a deux options pour intervenir. L'une consiste à creuser un puits de secours, ce qui pourrait prendre environ six mois. L'autre est une intervention sur la plate-forme pour sceller le puits (...) ce qui serait une option plus rapide», a déclaré à Reuters David Hainsworth, responsable sécurité, santé et environnement chez Total Exploration & Production UK. «Nous prévoyons de décider d'un plan dans les jours à venir», a-t-il ajouté.
Suite à ces propos, le titre est en fore baisse à la Bourse de Paris. Vers 15h30, il abandonne 6,3%, signant la plus mauvaise performance du CAC 40.
Un article du monde assez complet: http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
Depuis dimanche 25 mars, Total ne parvient pas à contenir une grave fuite de gaz sur sa plateforme d'Elgin-Franklin, en mer du Nord. "C'est le plus gros incident pour Total en mer du Nord depuis au moins dix ans", a reconnu un porte-parole du groupe. Jeudi 29 mars, la situation était "stabilisée", mais la fuite est loin d'être colmatée.
* Que sait-on de cette plateforme ?
Située à 240 km à l'est d'Aberdeen (Ecosse), la plateforme d'Elgin-Franklin est l'une des plus importantes installations de la major française. Plus de deux cents salariés y travaillaient au moment de l'accident. La plateforme est posée sur une profondeur d'eau de 93 mètres, alors que le réservoir exploité se trouve à plus de 5 kilomètres sous le fond de la mer. 130 000 barils d'équivalent pétrole y sont produits chaque jour, soit 2,6 % de la production de Total. 60 000 barils vont au groupe français, le reste à ses partenaires, notamment l'italien ENI. Total compte une vingtaine de plateforme pétrolière en mer du Nord. A partir de trois gisements principaux (Elgin, Franklin, Alwyn), de multiples champs adjacents (Jura, West Franklin, Islay...) ont été exploités afin de rentabiliser au maximum les infrastructures sous-marines.
* Quelles sont les particularités de ce gisement ?
"Elgin-Franklin fera date dans l'histoire de l'industrie pétrolière", déclarait Christophe de Margerie, alors directeur général de la division exploration et production de Total, lors de la présentation du gisement au début des années 2000. Et pour cause, le site concentre les défis technologiques. Elgin est un gisement dit "HP-HT", autrement dit haute pression et haute température (190 ºC). Les réservoirs enfouis à 5 300 m sont comme de gigantesques cocottes-minute. La pression y atteint 1 100 bars, l'équivalent d'un poids de plus d'une tonne sur l'ongle d'un pouce. De plus, le gaz, comme les condensats (pétroles très légers), sont acides et corrosifs en raison d'importantes teneurs en dioxyde de carbone et sulfure d'hydrogène. Autant de contraintes que Total avait surmontées pour mettre au point ces gisements en production, en faisant "une référence mondiale".
* D'où provient la fuite ?
Après quatre jours de recherche, Total a réussi à localiser jeudi la source de la fuite. Elle provient d'un puits désaffecté à 4 000 mètres de profondeur. "Ce que nous savons, c'est que la fuite provient d'un puits désaffecté, un puits qui a été bouché il y a un an, dans une formation rocheuse à 4 000 mètres de profondeur", a expliqué une porte-parole.
* Quelles solutions sont envisagées pour la colmater ?
Total indiquait jeudi qu'il examinait toujours toutes les possibilités pour colmater la fuite. "Nous sommes toujours dans une phase d'évaluation des solutions", a déclaré un porte-parole. Une première solution a été avancée mardi, celle du creusement d'un puits de secours pour faire baisser la pression du puits principal. Une opération qui prendrait environ six mois. Une intervention sur la plateforme elle-même, plus rapide et sans doute moins coûteuse, semble pour l'instant écartée car exposant la vie des techniciens. Enfin l'hypothèse la plus optimiste voudrait que la fuite s'arrête d'elle-même.
* Existe-t-il un risque d'explosion ?
Mardi, le directeur de la santé, de la sécurité et de l'environnement chez Total, David Hainsworth, a reconnu qu'un risque d'explosion existait. "Le gaz est inflammable, mais l'alimentation électrique a été coupée sur la plateforme pour minimiser le risque d'étincelle, toutefois il est évident qu'il y a un risque", a-t-il admis sur la BBC. D'autant que la torchère, la haute tour métallique servant à brûler les déchets de gaz naturel est encore allumée. Néanmoins, "le vent pousse le panache de gaz dans une direction opposée à celle de la torchère. Et selon les prévisions météorologiques, il va souffler dans la même direction pendant cinq à six jours", a-t-il ajouté. Alors que certains experts mettent en avant les risques d'explosion si les vents changent de direction, Total l'écartait mercredi. La torchère "fait partie intégrante du système de sécurité" et "ne pose pas de risque immédiat". Jeudi, si les conditions météo restaient favorables, un nuage de gaz était néanmoins observé à moins de 100 mètres de la torchère encore en activité.
* Quels moyens sont mis en œuvre dans la zone ?
Dès lundi, les autorités britanniques ont décidé de mettre en place une zone d'exclusion maritime de 2 milles marins (3,7 km) autour de la plateforme et d'en interdire le survol à moins de 5,5 km, le nuage de gaz pouvant s'enflammer à tout instant. Jeudi, deux navires transportant des équipements anti-incendie ont pris position près de la plateforme. Un autre navire, avec à son bord un robot sous-marin équipé d'une caméra destiné à inspecter son état, est aussi sur place.
* Existe-t-il des risques pour l'environnement ?
"Les premières indications montrent qu'il n'y a pas d'impact significatif sur l'environnement", indiquait mardi le groupe. Pourtant, la fuite a provoqué la formation d'un nuage de gaz mais également un épanchement de liquide, entraînant la formation en mer d'une nappe fine d'hydrocarbures. Repérées par un avion de surveillance, des irisations témoigneraient de la présence de boues de forage et de produits légers associés au gaz. Cité par le Guardian, Martin Preston, spécialiste de la pollution marine, indique que "la libération de méthane représente un risque d'explosion très important", mais que c'est aussi "un gaz"acide, contenant du sulfure d'hydrogène, très toxique pour l'homme et la vie aquatique. Une hausse de la mortalité des poissons, très localisée, ne peut être exclue". Simon Boxall, océanographe à l'université de Southampton, précise que "les dégâts sur l'environnement ne seront connus que dans une semaine ou plus, quand on aura fait des mesures pour évaluer le niveau des polluants dans l'eau".
* Des problèmes avaient-ils déjà été constatés sur ce puits ?
Comme l'on rapporté des journaliste du Monde, l'association écologiste norvégienne Bellona a reçu le témoignage d'un responsable des syndicats de salariés travaillant dans l'offshore britannique. Ce dernier affirme que Total avait déjà rencontré d'importantes difficultés, et à de nombreuses reprises, sur ce puits. Au point d'avoir pris la décision, il y a quelques semaines, d'essayer de le "tuer". Entre 2009 et 2010, Elgin-Franklin avait déjà été épinglée pour des fuites de gaz et de pétrole (déversement de 4 600 kg d'hydrocarbures au total) et des défaillances de sécurité.
D'autres installations voisines ont également connu des incidents. Le plus grave a eu lieu le 6 juillet 1988 avec l'explosion de la plateforme gazière de Piper Alpha, qui a causé alors la mort de 167 personnes (62 survivants). Et entraîné un renforcement des normes et des consignes de sécurité. Mais la réalité est bien différente, tant les défaillances des équipements, souvent vétustes, sont monnaie courante dans la région. En 2011, d'après l'organisme britannique de contrôle de la sécurité, la sûreté à bord est insuffisante pour 96 % des installations en mer du Nord et 20 % d'entre elles montrent de "sérieuses défaillances". Le Guardian révélait dans le même temps que des déversements importants et dangereux de pétrole ou de gaz se succèdent depuis des années, au rythme d'un par semaine, et ce dans la discrétion la plus totale.