Le succès de son "indignation" montre à la fois qu'elle fait écho à un sentiment très prégnant et que, malheureusement, l'analyse qui l'accompagne est suffisamment simpliste pour susciter une forme d'unanimité suspecte (puisque conforme aux préjugés ambiants).
Complaisamment passéiste, son propos célèbre une époque pendant laquelle, grâce à des conditions particulières, ont pu se développer certains avancées: ces conditions cessant, ces avancées se sont évanouies.
J'en conclue naturellement que les modifications n'avaient nullement un caractère structurel puisque cette époque nous a mené à la situation actuelle et qu'il est donc à la fois impossible et illogique de s'essayer à répéter l'Histoire.
Ce résultat n'est pas le fait d'une déviation ou de dysfonctionnements qu'une saine "indignation" serait à même de résoudre, mais la poursuite, un moment occultée, d'un processus à long terme.
J'en arrive à ta note,
Obamot:
En réalité, et je le dis souvent, les gouvernants (la plupart) sont très dépassés par ce qui se passe dans le monde (ne le sommes-nous pas nous-même à notre humble niveau?).
Donc je ne suis pas sûr que tous les "acteurs" soient consciemment malveillants! Certes il y en a, et ce sont ceux-là qui sont en ligne de mire.
Les "acteurs" ne sont effectivement pas spécialement malveillants, mais, en tant précisément qu'acteurs, jouent leur rôle et ce faisant ne peuvent ignorer la nature et le caractère artificiel des personnages qu'ils incarnent.
Sur le fond, je les crois bien renseignés (car bien formés), ou en mesure de l'être, sur la réalité du monde, simplement ce ne sont pas eux qui ont écrit la pièce; probablement, et c'est là où se place leur orgueil et ce sur quoi se porte leur soin, peuvent-ils apporter à leur rôle une coloration particulière... insuffler un peu de vie à l'automate.