Crise écologique : le système financier pointé du doigt
55% des Français estiment que le prochain président de la République devra autant tenir compte de la crise écologique que de la crise économique. C’est l’un des enseignements du sondage Harris Interactive, dévoilé aujourd’hui par la fondation Nicolas Hulot (FNH) et que nous publions en avant-première.
Constatant que «l’environnement est relégué au second plan par la crise économique», la fondation Hulot a voulu savoir si, malgré la crise et les problèmes de pouvoir d’achat, les Français étaient toujours autant inquiets des désordres qui affectent la planète (crise alimentaire, réchauffement climatique, diminution des énergies fossiles..)
Résultat : plus de huit français sur dix se déclarent toujours préoccupés par la crise écologique. Elément nouveau : 60% des sondés s’accordent sur le fait qu’une régulation du modèle financier et économique permettrait de contribuer à la lutter contre ces désastres écologiques.
Huit personnes sur dix jugent en effet que le système financier actuel «n’est pas viable sur le long terme car il conduit à l’épuisement des ressources naturelles» et qu’il doit «être réglementé à l’échelle mondiale». Ce parallèle entre économie et écologie, Nicolas Hulot le fait depuis des mois, pointant notamment du doigt «l’industrie de la finance» qui «spécule sur les biens communs de l’humanité, comme les matières premières agricoles ou le pétrole».
Hulot fustige par ailleurs les multinationales qui «échappent à l’impôt et à la solidarité nationale via des systèmes d’optimisation fiscale». Pour réguler le système financier, la fondation Hulot plaide pour une lutte drastique contre les paradis fiscaux. D’après le sondage FNH, neuf personnes sur dix jugent que ce serait une bonne chose d’obliger les entreprises à déclarer dans quel pays elles paient leurs impôts.
86% seraient favorables à ce que les Etats européens bénéficient d’emprunts à taux zéro de la banque centrale européenne afin de financer des investissements durables. 74% ne seraient pas opposés à la création d’une taxe sur les transactions financières qui servirait en partie à financer la solidarité et la protection de l’environnement dans les pays en développement.
«Ce sondage montre que les Français ont un train d’avance sur les principaux candidats en estimant que l’environnement ne doit pas être traité à part ou simplement comme une contrainte, souligne le porte-parole de la FNH, Benoît Faraco. L’écologie est la seule voie possible pour sortir du carrefour de crises dans lequel nous sommes embourbés». Trois Français sur quatre estiment par ailleurs que «mieux respecter l’environnement» permettrait de créer des emplois.
Source: http://www.leparisien.fr/economie/crise ... 950065.php