par Did67 » 21/03/13, 17:28
Pour info, les entreprises chinoises aussi commencent à connaître la faillite (selon le site du journal Le Monde) :
Sur le terrain de jeu planétaire de la concurrence entre industriels, le malheur des uns est censé faire le bonheur des autres. Après l'hécatombe qui a touché les fabricants européens et américains de panneaux solaires, l'heure de la revanche aurait ainsi sonné avec le dépôt de bilan, mercredi 20 mars, du géant chinois Suntech.
Longtemps numéro un mondial du solaire, coté à la Bourse de New York, le groupe chinois croule aujourd'hui sous les dettes et sa principale filiale de production est en cessation de paiement. Voir enfin éclater la bulle du solaire alimentée pendant des années par Pékin, à coup de prêts bonifiés et de subventions, est une bonne nouvelle. Mais cela ne fera pas renaître de ses cendres la filière française qui a perdu plusieurs milliers d'emplois en deux ans, ni allemande, marquée par la faillite en 2012 de Q-Cells, l'ex-numéro un européen racheté depuis par le coréen Hanwha. Les Etats-Unis aussi comptent leurs entreprises tombées dans ce grand gâchis.
Comme ses congénères, Suntech a profité, pendant la période de croissance exponentielle du marché mondial du solaire, de l'"EPO" que constitue le capitalisme d'Etat pratiqué en Chine. Ce groupe, dont le patron congédié cette semaine s'était, dit-on, fait surnommer au fait de sa gloire le "roi du soleil", a profité du robinet ouvert par les banques publiques à la demande de Pékin. Tel Icare, Suntech devait toujours monter plus haut. De fait, les industriels chinois, partis après les autres, ont conquis quelque 80 % du marché mondial du panneau solaire.
Le problème avec le soutien étatique, à Pékin comme à Paris, c'est qu'il a, comme les drogues, des effets limités. Il suffit ne serait-ce que de diminuer la dose pour provoquer une crise chez le sujet. Pire, ce sont les effets pervers de l'EPO qui, même en cas de sevrage réussi, laissent des séquelles de nature à réduire l'espérance de vie.
Il se trouve que Pékin a décidé de mettre fin à la fête. Ce sont bien huit banques publiques qui ont décidé de couper les vivres à Suntech en défaut sur une échéance de 540 millions de dollars (418 millions d'euros). Ces titres avaient été émis depuis une filiale dans les îles Caïmans, essentiellement auprès d'investisseurs américains. Car tant que l'EPO fait effet, les sponsors ne sont pas très regardants...
Mais attention, l'histoire ne s'est pas arrêtée à Icare. Si la Chine a choisi d'arrêter son soutien aveugle, rien n'indique qu'elle compte délaisser cette filière. Au contraire. Les entreprises du solaire sont au tapis, le marché, lui, reste prometteur. L'EPO est finie, place à la stratégie industrielle.
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