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Produits nettoyants "faits maison" et écolos : l'hôpital de Nantes se jette à l'eau
PARIS, 9 janvier 2014 (Direct Hôpital) – Le service de nettoyage de l'Hôtel-Dieu de Nantes a installé une machine qui, par électrolyse, fabrique des produits nettoyants à partir d'eau et de sel. Elle facilite le travail des agents, évite les rejets toxiques et permet à l'hôpital de réaliser d'importantes économies.
Cette machine, de la taille d'un gros réfrigérateur, a été installée en juin 2013 dans les locaux de l'Hôtel-Dieu. Elle permet de transformer de l'eau préalablement adoucie en un désinfectant et un détergent qui font tout.
"Ces deux produits se substituent à huit des douze produits qu'utilisaient nos équipes : les détergents neutres, les détergents et désinfectants de surface, le détartrant sanitaire, la crème à récurer, le produit pour les vitres, etc.", détaille Stéphane Baudoux, responsable processus entretien des locaux. Les quatre produits non substituables sont ceux qui sont soumis à des normes spécifiques pour le secteur de la santé et qui sont fabriqués à partir d'alcool, pour gagner en temps de séchage.
Stéphane Baudoux a découvert ce procédé dans une revue spécialisée et a travaillé pendant deux ans sur sa mise en œuvre au CHU de Nantes. "Ce dispositif est encore peu connu et peu utilisé, nous faisons partie des pionniers", explique-t-il. Lors de ses recherches, il a visité l'Hôpital d'instruction des armées Percy, à Clamart, où ce procédé est utilisé, ainsi que des entreprises du secteur tertiaire.
La machine installée à Nantes a été développée et fabriquée par la société française Cleanea. Très simple d'utilisation, elle transforme par électrolyse la structure moléculaire de l'eau salée en acide hypochloreux et en lessive de soude. Les agents n'ont qu'à ouvrir la vanne correspondant au produit qu'ils veulent pour se servir.
En prenant en compte le prix de l'eau et de l'énergie, le coût final des produits d'entretien est divisé par deux, à 1,5 centime par litre au lieu de 3 centimes. En six mois d'utilisation, le service de nettoyage a économisé 6.000 euros sur l'achat de produits, annonce Stéphane Baudoux.
La machine, d'un coût de 21.000 euros, devrait donc être amortie plus rapidement que prévu. "Selon mes calculs, l'investissement devait être amorti en quatre ans… mais cela pourrait prendre 2 ou 3 ans seulement", souligne le responsable. La machine a une durée de vie connue de dix ans, ajoute-t-il.
Au-delà des économies, ces six premiers mois de test ont permis à l'hôpital de s'assurer que les produits sont efficaces et ne laissent ni traces, ni biofilm. Une étude va maintenant être menée avec l'unité de gestion du risque infectieux de l'hôpital afin de définir le panel désinfectant de l'acide hypochloreux. "Cela a été fait aux Etats-Unis, avec de bons résultats, mais nous voulons nous en assurer par nous-mêmes avant de l'utiliser dans des unités de soins", explique Stéphane Baudoux.
Autre atout du dispositif : les agents se servent en fonction de leurs besoins, alors que les produits actuels doivent être dilués dans huit litres d'eau au minimum, quelle que soit la quantité nécessaire. Les chariots sont donc moins lourds. Les agents apprécient aussi que ces produits n'attaquent pas la peau.
Pour l'instant, la seule machine installée à l'Hôtel-Dieu est utilisée par l'équipe pour le nettoyage de 25.000 m² de sols. Avec une capacité de production de 60 litres par heure, il en faudrait 19 pour subvenir totalement aux besoins du CHU. "La configuration des lieux – avec beaucoup de petits locaux de ménage - nous empêche de les installer, mais dans le cadre de la construction du futur hôpital, nous réfléchissons à la possibilité de centraliser la production des produits et de les livrer partout avec un réseau de tuyauterie spécifique", indique le responsable. /mb