Comparaison n'est pas raison!
Le tabagisme ou l'alcoolisme sont des sujets plus faciles à cerner que l'économie: qui possède de réelles connaissances en ce domaine?
Par ailleurs, si l'addiction est personnelle, tout autant que ses conséquences, il n'en est pas de même en ce qui concerne la réalité économique.
Personne n'est directement contraint à s'adonner à ces pratiques malsaines, alors que l'addiction au catégories capitalistes que sont le travail abstrait, le marché, la marchandise, l'argent et la valeur ne sont pas optionnelles...
Il est d'ailleurs plus que tentant de voir dans le recours aux drogues, une fuite illusoire devant le caractère implacable de l'économie: Laborit explique bien que lorsque ni la fuite, ni le combat ne sont possibles, il ne subsiste plus que la possibilité d'une agressivité dirigée contre soi-même...
Système anti SDF.....le progrès social..... ?
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Ahmed bonjour
Personne n'est directement contraint à s'adonner à ces pratiques malsaines, alors que l'addiction aux catégories capitalistes que sont le travail abstrait, le marché, la marchandise, l'argent et la valeur ne sont pas optionnelles...
Ce ne sont que des addictions comme n’importe quelles autres, rien, ni personne ne nous oblige à continuer de vivre dans et du système. Quelques uns tentent d’y échapper partiellement et plus rarement définitivement en allant se perde au milieu de nulle part. Pour les autres le système a, malgré ses défauts, aussi des avantages que culturellement nous ne souhaitons pas perdre. C’est çà l’addiction ! Mais tout a les inconvénients de ses avantages.
Ainsi l’alcool désinhibe, il donne l’impression d’être autre, il rassure, console, permet de fuir une réalité (même illusoirement comme toute drogue) pour cacher ce que ce système présente comme inconvénients et dont nous souhaiterions qu’il ne présente que des avantages.
Laborit explique bien que lorsque ni la fuite, ni le combat ne sont possibles, il ne subsiste plus que la possibilité d'une agressivité dirigée contre soi-même...
sauf à avoir une prise de conscience philosophique qui relativise le travail, le marché, la marchandise, etc… qui ne sont que des moyens (l’impermanence du bouddhisme ) à relativiser. Or, à quelques exceptions près, la plupart d’entre nous a les moyens du véritable nécessaire : manger, boire, dormir, s’abriter, se reproduire, tout le reste (qui représente actuellement la plus grande partie des revenus disponibles) va vers le superflu, le gadget agréable (comme cet ordinateur) qui donne l’impression d’être un nouveau « riche », ce qui n’est qu’illusion, comme avec les autres drogues, jusqu’au retour vers la dure réalité des inconvénients de ces avantages.
Les SDF ne sont que des victimes visibles de cette chute qui menace n’importe qui dans ce système et devrait, théoriquement, nous faire prendre conscience de sa fragilité, mais qui ne suffit pas pour autant pour y échapper !... comme l'alcool et les autres drogues d'ailleurs qui ne sont que des formes d'agressivité contre soi même aussi et qui ne résolvent rien pour autant:?
Personne n'est directement contraint à s'adonner à ces pratiques malsaines, alors que l'addiction aux catégories capitalistes que sont le travail abstrait, le marché, la marchandise, l'argent et la valeur ne sont pas optionnelles...
Ce ne sont que des addictions comme n’importe quelles autres, rien, ni personne ne nous oblige à continuer de vivre dans et du système. Quelques uns tentent d’y échapper partiellement et plus rarement définitivement en allant se perde au milieu de nulle part. Pour les autres le système a, malgré ses défauts, aussi des avantages que culturellement nous ne souhaitons pas perdre. C’est çà l’addiction ! Mais tout a les inconvénients de ses avantages.
Ainsi l’alcool désinhibe, il donne l’impression d’être autre, il rassure, console, permet de fuir une réalité (même illusoirement comme toute drogue) pour cacher ce que ce système présente comme inconvénients et dont nous souhaiterions qu’il ne présente que des avantages.
Laborit explique bien que lorsque ni la fuite, ni le combat ne sont possibles, il ne subsiste plus que la possibilité d'une agressivité dirigée contre soi-même...
sauf à avoir une prise de conscience philosophique qui relativise le travail, le marché, la marchandise, etc… qui ne sont que des moyens (l’impermanence du bouddhisme ) à relativiser. Or, à quelques exceptions près, la plupart d’entre nous a les moyens du véritable nécessaire : manger, boire, dormir, s’abriter, se reproduire, tout le reste (qui représente actuellement la plus grande partie des revenus disponibles) va vers le superflu, le gadget agréable (comme cet ordinateur) qui donne l’impression d’être un nouveau « riche », ce qui n’est qu’illusion, comme avec les autres drogues, jusqu’au retour vers la dure réalité des inconvénients de ces avantages.
Les SDF ne sont que des victimes visibles de cette chute qui menace n’importe qui dans ce système et devrait, théoriquement, nous faire prendre conscience de sa fragilité, mais qui ne suffit pas pour autant pour y échapper !... comme l'alcool et les autres drogues d'ailleurs qui ne sont que des formes d'agressivité contre soi même aussi et qui ne résolvent rien pour autant:?
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J'ai l'impression à te lire que nos opinions sont fort proches, à quelques nuances près et hors les quelques incompréhensions langagières inhérentes à tout dialogue...
S'ils essayent d'y échapper, et seulement un petit nombre, c'est que l'addiction leur est imposée. En réalité, il est quasiment impossible d'y échapper, car le système économique n'est pas qu'économique, c'est le déterminant de l'ensemble des rapports sociaux.
Certes, comme tu le notes très justement, le système offre un certain nombre d'avantages, dont la promotion bien orchestrée suffit à entraîner l'adhésion de beaucoup, ou du moins, ce qui est largement suffisant, le renoncement à lutter...
Une remarque: pourquoi établir un parallèle entre les addictions, alors qu'il vaudrait mieux, pour utiliser un terminologie d'électricien, considérer qu'elles sont "branchées en série"?
Quelques uns tentent d’y échapper partiellement...
S'ils essayent d'y échapper, et seulement un petit nombre, c'est que l'addiction leur est imposée. En réalité, il est quasiment impossible d'y échapper, car le système économique n'est pas qu'économique, c'est le déterminant de l'ensemble des rapports sociaux.
Certes, comme tu le notes très justement, le système offre un certain nombre d'avantages, dont la promotion bien orchestrée suffit à entraîner l'adhésion de beaucoup, ou du moins, ce qui est largement suffisant, le renoncement à lutter...
Une remarque: pourquoi établir un parallèle entre les addictions, alors qu'il vaudrait mieux, pour utiliser un terminologie d'électricien, considérer qu'elles sont "branchées en série"?
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Certes, comme tu le notes très justement, le système offre un certain nombre d'avantages, dont la promotion bien orchestrée suffit à entraîner l'adhésion de beaucoup, ou du moins, ce qui est largement suffisant, le renoncement à lutter...
On ne lutte vraiment que lorsque les inconvénients dépassent les avantages. C'est comme le vélo qui pour être agréable ne devrait être pratiqué que sur du plat ou de la descente, malheureusement il y a aussi des cotes qui sont le revers de la médaille.
Une remarque: pourquoi établir un parallèle entre les addictions, alors qu'il vaudrait mieux, pour utiliser un terminologie d'électricien, considérer qu'elles sont "branchées en série"?
justement en électricité chaque système arrive finalement au même résultat: P= UI ou RI 2 (un reliquat d'études) ce qui est privilégié l'est au détriment des autres valeurs, en parallèle comme en série.
On ne lutte vraiment que lorsque les inconvénients dépassent les avantages. C'est comme le vélo qui pour être agréable ne devrait être pratiqué que sur du plat ou de la descente, malheureusement il y a aussi des cotes qui sont le revers de la médaille.
Une remarque: pourquoi établir un parallèle entre les addictions, alors qu'il vaudrait mieux, pour utiliser un terminologie d'électricien, considérer qu'elles sont "branchées en série"?
justement en électricité chaque système arrive finalement au même résultat: P= UI ou RI 2 (un reliquat d'études) ce qui est privilégié l'est au détriment des autres valeurs, en parallèle comme en série.
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On ne lutte vraiment que lorsque les inconvénients dépassent les avantages.
La grande force du Diable est de faire croire qu'il n'existe pas!
Celle du capitalisme est de coloniser l'imaginaire de ses victimes au point d'en faire ses zélateurs.
Arriver à faire passer des inconvénients pour des avantages ou simplement persuader qu'il n'existe aucune autre possibilité*, voila la force du système.
Concernant les parallèles entre les addictions, je voulais dire que les comparer est une démarche beaucoup moins fructueuse que celle qui consiste à examiner les liens causals qui existent entre eux.
*C'est le fameux TINA de M. Thatcher: There Is No Alternative
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À mon sens, les addictions sont hiérarchisées (quoique d'une façon assez complexe) par rapport au statut social du sujet soumis à l'addiction.
Cette échelle d'appréciation est elle-même le reflet de la subjectivité de la société aliénée à la production de valeur abstraite.
Pour reprendre les thèses de Laborit, moins les individus sont gratifiés par leur entourage social, plus ils auront volontiers recourt à des substances substitutives; inversement, une intense gratification de leur ego via la création de valeur tiendra lieu de drogue.
Les choses se compliquent inévitablement si l'on songe que pour parvenir à ce deuxième état et s'y maintenir, il est souvent nécessaire de déployer des efforts permanents qui génèrent un stress que l'usage de drogues (bien connotées socialement) contrebalancent.
Il est en effet une constante, c'est que la satisfaction procurée par la consommation (ou, plus généralement, tout acte hétéronome) se double d'une insatisfaction essentielle*; c'est ce qui explique que toute consommation ne puisse déboucher que sur une future consommation censée remédier à l'incomplétude de la précédente; de même, ceci permet également de comprendre le besoin infrangible des plus riches, d'accumuler toujours plus...
*Un directeur de "General Motors" a déclaré: "La clé de la prospérité économique consiste dans la création d'un sentiment d'insatisfaction"; cité dans l'excellent ouvrage de Jérôme Baschet, "Adieux au capitalisme".
Cette échelle d'appréciation est elle-même le reflet de la subjectivité de la société aliénée à la production de valeur abstraite.
Pour reprendre les thèses de Laborit, moins les individus sont gratifiés par leur entourage social, plus ils auront volontiers recourt à des substances substitutives; inversement, une intense gratification de leur ego via la création de valeur tiendra lieu de drogue.
Les choses se compliquent inévitablement si l'on songe que pour parvenir à ce deuxième état et s'y maintenir, il est souvent nécessaire de déployer des efforts permanents qui génèrent un stress que l'usage de drogues (bien connotées socialement) contrebalancent.
Il est en effet une constante, c'est que la satisfaction procurée par la consommation (ou, plus généralement, tout acte hétéronome) se double d'une insatisfaction essentielle*; c'est ce qui explique que toute consommation ne puisse déboucher que sur une future consommation censée remédier à l'incomplétude de la précédente; de même, ceci permet également de comprendre le besoin infrangible des plus riches, d'accumuler toujours plus...
*Un directeur de "General Motors" a déclaré: "La clé de la prospérité économique consiste dans la création d'un sentiment d'insatisfaction"; cité dans l'excellent ouvrage de Jérôme Baschet, "Adieux au capitalisme".
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tout à fait d'accord!
je suis en train de lire un petit ouvrage de franz Broswimmer, préfacé par jean Berlan sur: Un brève histoire de l'extinction en masse des espèces (dont on peut supposer qu'il serait mieux à sa place dans le sujet sur l'évolution, mais qui est bien plus axé sur le sujet actuel) qui souligne avec force ce que tu écris ici.
Il va de soi qu'en ce qui concerne l'évolution biologique comme modèle sociétal, il reprend le discours de la théorie synthétique, et ses millions d'années, ce qui fausse inévitablement le rapport entre lenteur ou rapidité du processus de dégradation écologique, économique et humain.
je suis en train de lire un petit ouvrage de franz Broswimmer, préfacé par jean Berlan sur: Un brève histoire de l'extinction en masse des espèces (dont on peut supposer qu'il serait mieux à sa place dans le sujet sur l'évolution, mais qui est bien plus axé sur le sujet actuel) qui souligne avec force ce que tu écris ici.
Il va de soi qu'en ce qui concerne l'évolution biologique comme modèle sociétal, il reprend le discours de la théorie synthétique, et ses millions d'années, ce qui fausse inévitablement le rapport entre lenteur ou rapidité du processus de dégradation écologique, économique et humain.
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Je n'ai pas lu entièrement cet ouvrage qui, néanmoins, me semble contenir un certain nombre d'analyses intéressantes.
Il me semble aussi que certaines de ses interprétations économiques souffrent d'une certaine légèreté; même Berlan, dans son introduction, qui montre pourtant une connaissance approfondie du sujet, dérive facilement vers une interprétation moralisante parfaitement inadaptée (la fameuse tendance à "l'exagération" qui expliquerait tout!).
Il me semble aussi que certaines de ses interprétations économiques souffrent d'une certaine légèreté; même Berlan, dans son introduction, qui montre pourtant une connaissance approfondie du sujet, dérive facilement vers une interprétation moralisante parfaitement inadaptée (la fameuse tendance à "l'exagération" qui expliquerait tout!).
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Ahmed bonjour
même Berlan, dans son introduction, qui montre pourtant une connaissance approfondie du sujet, dérive facilement vers une interprétation moralisante parfaitement inadaptée
peut-il en être autrement? Sinon, il n'y a aucune raison de se poser des questions sur des valeurs "humaines" dépendantes justement de ces morales, nouvellement replacées par l'éthique, qui définissent certaines limites à ne pas dépasser sans se mettre en danger et donc, en l'occurrence, sans mettre en danger notre milieu de vie.
même Berlan, dans son introduction, qui montre pourtant une connaissance approfondie du sujet, dérive facilement vers une interprétation moralisante parfaitement inadaptée
peut-il en être autrement? Sinon, il n'y a aucune raison de se poser des questions sur des valeurs "humaines" dépendantes justement de ces morales, nouvellement replacées par l'éthique, qui définissent certaines limites à ne pas dépasser sans se mettre en danger et donc, en l'occurrence, sans mettre en danger notre milieu de vie.
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