Enquête sur les machines de von Unruh et Hans Coler

[Exnihiloest]

...
Il n’y a pas d’impossibilité théorique à convertir directement la chaleur (rayonnement infrarouge) en électricité. Il y a là une source quasi inépuisable.

Tout ce qu'on sait faire actuellement (moteur thermique, cellule photovoltaïque, thermogénérator...) nécessite une différence de température entre 2 "bains thermiques". Ainsi, si ta cellule photovoltaïque est à la température du rayonnement que tu reçois, IR ou pas, elle ne fonctionnera plus. C'est une conséquence de la seconde loi de la thermodynamique. Si elle est fausse on attend la démo, car jusqu'à présent on n'a aucun contre-exemple attesté.

Ce dont on parlait avec la pile de Karpen et le "démon de Maxwell", c'est justement l'obtention d'un travail utile à partir d'un bain thermique unique, donc avec un processus qui refroidit le milieu pour en tirer de l'énergie, et avec diminution de l'entropie. Ce serait une révolution, puisque la porte ouverte au mouvement perpétuel.

J'ai déjà essayé de dupliquer la pile de Karpen, mais il est impossible d'écarter les artefacts de l'expérience (réactions électrochimiques, réactions avec l'oxygène de l'air...) de sorte qu'elle n'était pas concluante.

C’est intéressant comme expérience. Un ordre d’idée pour la tension et le courant obtenu?

C'était de l'ordre du volt (à vide) et du mA (en court-circuit). Ces valeurs sont trop fortes, j'avais sûrement des réactions chimiques. Et puis chauffer la solution aurait dû augmenter le courant, j'ai vérifié que ce n'était pas le cas.

Pour l’oxygène, pourquoi ne pas placer la pile dans une bouteille fermée?

Ca n'enlève pas l'oxygène. Une seule solution : une pompe à vide. Mais le problème est beaucoup plus complexe que ça. Par exemple les métaux des électrodes ont pu absorber des gaz dans leur passé, l'eau utilisée aussi, de sorte qu'il est très difficile de distinguer le faible courant qui viendrait du principe de Karpen de celui bien plus probable d'une réaction électrolytique.

[Exnihiloest]

Je voulais dire ca sent la fumisterie pseudo-scientifique.

On dirait bien.
On a affaire à un rêveur qui n'a pas le sens des réalités. Par exemple il n'obtiendra pas un champ de 500 KV/m dans les trous : la surface du diélectrique étant au même potentiel que la grille, il aura... 0V/m ! Son dessin en haut de la page 13 est complètement faux. Les lignes de champs s'étendent depuis le dessous de la grille jusqu'à la plaque chaude, elles ne partent jamais vers le haut pour repasser par les trous.

Plutôt que de nous faire un gros laïus et des images d'Epinal, il serait plus inspiré soit d'écrire les équations, il verrait aussitôt ou ça coince, soit de réaliser une preuve de concept, laquelle n'a pas besoin de champs aussi démesurés que 500 KV/m, mais de mesures précises.

L'idée de base, un jeu entre accélération électrostatique et agitation thermique, n'est toutefois pas à éliminer, il y a peut-être à creuser, là.

[actinium89]

Les machines inventées par Willi von Unruh et Hans Coler se basent sur l'utilisation de bobines de fil de cuivre s'enroulant de manière particulière autour de barreaux cylindriques constitués par un matériau ferromagnétique (fer).

L'action de champ(s) magnétique(s) (créé(s) par des courants continu et/ou alternatif) sur un matériau ferromagnétique (fer, nickel, Cobalt, alliages) est connue pour produire des vibrations mécaniques et des effets de déformation du matériau (magnétostriction) qui peut se contracter, s'allonger ou subir des contraintes de torsion, modifiant ainsi son arrangement atomique interne.

Deux nouvelles branches de la physique des matériaux magnétiques, en relation avec le développement des nanotechnogies, ont récemment fait leur apparition : l'électronique de spin (spintronique) qui prend en compte la propriété quantique de spin de l'électron en plus de sa charge électrique et l'étude des skyrmions magnétiques qui s'intéresse aux conditions de création, de statibilité et de diffusion de structures magnétiques dynamiques particulières, comparable à des tourbillons, assimilables à des quasi-particules, se manifestant dans certains types de géométries atomiques et utilisables pour véhiculer de l'information à l'échelle atomique pour les futurs ordinateurs quantiques.

Des études récentes ont montré que que les skyrmions pouvaient s'associer par paires et êtres manipulables par des courants électriques de spin.
Dans l'hypothèse où il serait démontré que de telles paires de quasi-particules peuvent se comporter comme des vraies paires d'électrons couplés pouvant se propager de manière cohérente dans des métaux non magnétiques, on pourrait relier le courant électrique produit par les machines de Willi von Unruh et Hans Coler à une nouvelle forme de supraconductivité (phénomème qui se caractérise par l'absence de résistance électrique, d'où d'échauffement, du matériau conducteur). Actuellement, la supraconduction (qui serait la solution idéale au problème de stockage de l'électricité par rapport aux actuelles batteries chimiques) n'a été observée qu'a basse température.

La compréhension approfondie et la maîtrise de tels appareils, permettant de générer et de stocker un courant électrique à température ambiante, pourrait donc constituer une véritable révolution technologique.

[actinium89]

Quand on regarde le schéma de l'appareil répliqué par Hans Coler dans le rapport des services secrets britanniques de 1946 (déclassifié en 1979), trois remarques s'imposent :

- deux des extrémités du fil qui s'enroule autour de chacun des six barreaux cylindriques ferromagnétiques sont soudées à la surface de l'aimant
- l'ensemble de ces 6 éléments magnéto-électriques est placé en mode d'attraction pour former une boucle hexagonale
- le circuit formé par les 6 éléments magnéto-électriques peut se décomposer en deux sous-circuits couplés (via les deux bobines coulissant l'une dans l'autre) alimentant chacun un condensateur, une partie du courant généré à la sortie de chaque condensateur d'un circuit étant envoyé vers l'entrée de l'autre circuit

Le premier point indique que le courant électrique qui circule dans la bobine est injecté directement dans l'aimant puis retourne dans la bobine (condition nécessaire pour avoir un circuit électrique fermé), ce qui permet d'obtenir un courant polarisé résultant de l'interaction des spins des électrons avec les moments magnétiques existant dans l'aimant. Dans ma contribution précédente, j'ai proposé un mécanisme pour expliquer l'amplification du courant électrique par la formation de structures magnétiques tourbillonnaires dynamiques (skyrmions) pouvant se comporter comme des ensembles de paires d'électrons couplés se déplaçant sous l'action du courant polarisé pour constituer un courant supraconducteur.

Le second point pourrait apporter une réponse à l'origine de l'énergie utilisée pour former ces aggrégats d'"électrons" : la boucle hexagonale pourrait en effet jouer le rôle d'antenne pour collecter de l'énergie électromagnétique en provenance du milieu extérieur (fluctuations quantiques du vide, énergie générée par les ondes électromagnétiques radio, voire par le champ magnétique terrestre).

Le troisième point indique que l'on est en présence de circuits auto-oscillants dont les oscillations ont été initiées spontanément (via le réglage de la distance entre les aimants et l'ajustement du couplage entre les 2 sous-circuits en faisant coulisser les 2 bobines).

Il est clair que le développement de ce type de générateur électrique pourrait fournir une solution énergétique propre s'inscrivant dans le cadre du développement durable.

[Christophe]

La compréhension approfondie et la maîtrise de tels appareils, permettant de générer et de stocker un courant électrique à température ambiante, pourrait donc constituer une véritable révolution technologique.

Soit les explications c'est bien mais on attends toujours (avec impatience) des mesures indépendantes sur ce genre de prototypes...

[izentrop]

Ouais, la supraconductivité à température ambiante est le Graal des physiciens.

Des avancées annoncées par Sputnik on ne peut que douter https://fr.sputniknews.com/sci_tech/201 ... ectriques/

[actinium89]

La réplication de l'appareil magnétique de Coler est complexe car le document britannique de 1946 ne fournit pas d'informations techniques précises sur les différents éléments utilisés (valeur des capacités des condensateurs, nombre de tours des bobines inductrices, épaisseur du fil de cuivre utilisé, nature des aimants...).
En effet, les caractéristiques des aimants (composition chimique, présence de défauts de magnétisation ou de défauts chimiques ...) pourraient jouer un rôle déterminant pour expliquer les résultats obtenus.
Par exemple, dans son analyse, Chavascience évoque le rôle que pourrait jouer l'isotope 57 du fer (présent à raison de 2% dans le fer naturel) pour expliquer la valeur de la fréquence du courant mesurée.
Ainsi, les aimants modernes, contenant moins d'impuretés et ayant une magnétisation plus forte et plus homogène que les aimants utilisés dans les années 20-40, pourraient ne pas être appropriés.

Les deux inventeurs allemands semblent avoir construit leur protopypes de manière relativement empirique en s'appuyant sur des arguments qualifiés de non scientifiques.
Par ailleurs, peu de scientifiques en Allemagne (à l'exception de la Marine allemande du 3ème Reich, intéressée par les possibilités offertes par ces générateurs électriques pour remplacer les batteries de ses sous-marins), bien qu'ayant vu ces appareils en fonctionnement, ont accepté d'apporter leur collaboration à leur étude, de peur d'être discrédités par la communauté scientifique car de tels appareils entrent dans la catégorie des "machines à mouvement perpétuel", violant le principe de conservation de l'énergie de Newton.
Cependant, il est à noter que ce principe ne s'applique qu'aux systèmes physiques isolés (i.e. n'échangeant ni matière ni énergie avec l'extérieur) alors que si on considère que ces appareils tirent leur énergie de leur interaction avec le milieu extérieur, on est en présence de systèmes physiques ouverts.

Dans la même catégorie des "machines scientifiquement impossibles", on trouve L'EM-drive (Electromagnetic Drive), propulseur à cavité résonante électromagnétique asymétrique, proposé en 2001 par l'ingénieur aéronautique britannique Roger Shawyer.
Ce système de propulsion électrique produirait une poussée sans carburant, sans éjecter de masse, ni émettre de radiation, violant ainsi le principe de conservation de la quantité de mouvement de Newton.
Bien que les Chinois en 2008, puis la NASA en 2015 aient obtenu des résultats positifs (contreversés car l'effet mesuré étant de très faible amplitude, on pourrait être en présence d'effets parasitaires), la communauté scientifique est divisée car les différentes théories avancées remettent en cause la physique quantique (en faisant jouer au vide quantique un rôle actif, ce qui pourrait aussi avoir des répercussions sur la physique des particules), les théories de l'électromagnétisme de Maxwell et de la relativité générale d'Einstein.
Si les résultats expérimentaux sont confirmés , l'EM-Drive pourrait être le premier propulseur quantique (Q-Drive), permettant de rendre possible des voyages interplanétaires dans le Système Solaire, en réduisant la durée des trajets et donc l'exposition des astronautes aux effets néfastes des radiations cosmiques et de l'apesanteur.
Par ailleurs, l'intégration de la notion de vide quantique dans les théories physiques pourrait également fournir le lien, longtemps cherché par Einstein, entre l'électromagnétisme et la gravitation, ouvrant ainsi la voie vers la maîtrise de la gravitation.

[moinsdewatt]

Les machines inventées par Willi von Unruh et Hans Coler se basent sur l'utilisation de bobines de fil de cuivre s'enroulant de manière particulière autour de barreaux cylindriques constitués par un matériau ferromagnétique (fer)..

Pourquoi relancer un fil qui sent la fumisterie scientifique ?

[izentrop]

Bonjour,

fumisterie scientifique

Ces 2 mots ne vont pas ensemble.
Fumisterie, oui parce que ça va à l'encontre des lois de la physique, donc pas scientifique.
Pour l'EMdrive, c'est clair https://fr.wikipedia.org/wiki/EmDrive#E ... 3.A9orique

[Ahmed]

Effectivement, l'expression "fumisterie scientifique" est un oxymore, mais par ce raccourci, Moinsdewatt voulait dire qu'il s'agissait d'une vraie fumisterie, travestie sous un habillage pseudo-scientifique...