Ahmed a écrit :Obamot, tout progrès émancipatoire, comme dans le cas de l'éducation, que tu prends en exemple, est impuissant à produire les effets escomptés, puisqu'il se situe à l'intérieur d'une structure aliénante; semblant s'opposer à cette dernière dans un premier temps, elle est rapidement recyclée comme possibilité de renforcement de l'aliénation. Ceci s'opère soit directement, ainsi que tu le notes en favorisant une plus complète mobilisation des potentialités individuelles au travail, soit indirectement en détournant les ressources critiques vers des petites structures où elles peuvent trouver la satisfaction et donc leur neutralisation.
Sur la réforme de l'orthographe, je pense qu'une bonne partie de certaines étymologies reposent sur des bases fantaisistes et plutôt illusoires: il ne serait donc pas incongru de procéder à un sérieux "époussetage".
Pour autant, ce qui a été réformé reste très modeste et bien incapable d'expliquer les difficultés réelles de nombre de personnes à s'exprimer correctement par écrit. Simplement, nous ne sommes plus dans une société de l'écrit, probablement cela s'intègre-t-il merveilleusement bien à une stratégie de contrôle visant à éviter le temps de réflexion entre un auteur et son lecteur, pour privilégier l'instantanéité unidirectionnelle du "spectateur" ( Cf. G.Debord)...
Tout bonnement, il ne m'est pas possible de porter d'appréciation, probablement faute d'éléments tangibles suffisants et surtout je crains que ma (modeste) vision globale des choses soit brouillée (ne serait-ce que par mes propres limitations, mais aussi par de mauvaises priorités ou des éléments hiérarchiques que j'ignorerais et/ou voire mal appliqués/gérés) ce qui m'empêche pour l'heure l'affutage de la "
grille de lecture" dont tu parles plus haut (bien que j'y travaille): hey, j'ai pas lu tout Nietzsche en allemand moi ^_^ bien que j'estime modestement être sorti du dualisme métaphysique dans ses grandes lignes... (et de grille il n'y en a peut-être pas qu'une seule) si bien que je suis d'accord qu'elle devrait être saisie "
au delà des phénomènes superficiels" pour atteindre "
les fondements anthropologiques obscurs de ce qui agite les hommes". Obscurs car précisément ils n'ont pas de vision/observation anthropo suffisante (ce que qu'il vaudrait bien s'efforcer de dépasser, au moins individuellement).
Et donc, j'en déduis qu'un "
projet émancipatoire" ne peut être qu'une démarche consciente étendue au-delà de la réalité contemporaine — donc de façon transcendante et forcément volontaire — qui devrait tenir compte de deux chocs (ou télescopage) de civilisations simultanément (même si asynchrone dans le temps). Dès lors, il vaudrait bien que toute mesure prise soit définie comme "
anthropocompatible" à la base (pour la caricature: Dae$h ne pourrait donc réussir car totalement à l'opposé, mais on le savait...): et ce pour avoir une chance de survivre aux précédentes (ayant échoué jusque-là précisément parce qu'engoncée à l'intérieure de ladite structure non-seulement aliénante mais surtout contradictoire de mille façon)... Je ne vois pas en effet comment en sortir sans un élément retentissant qui marquerait les esprits au niveau politique et ce défini volontairement au moins à l'échelle d'un continent, afin de marquer les esprits et donner un signal fort aux masses, pour qu'elles s'y identifient et admettre la perspective de sortir des contradictions majeures*! Car il faut bien comprendre que les masses s'identifient aux contraintes qui les ont construites et qu'elles perpétuent précisément par mimétisme... Un mimétisme qui les rassurent sans doute...!
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"assurances" (qu'il faudrait renomer "compagnies de déssurances") qui ont perdu toute perspective de fonctionner via la mutualité des risques (mais plutôt basées sur les profits spéculatifs via désengagement des "mauvais risques"), secteur de la santé qui devrait être "rentable" alors que l'avènement de modes de vie sains est la tendance opposée, coût des matières premières — non pas en fonction de l'échelle de temps géologique — mais sur la base d'une sulfureuse "loi des marchés", agriculture gérée sur la base des rendements de production puis des capitaux établie sur le même critère d'offre VS demande fondés sur la spéculation (notion totalement inconnue des vers de terre qui continuent à brouter sans s'en soucier et alors que la santé suppose une démarche qualitative incompatible), poursuite de toutes la politique dans la perspective de société du "plein emploi" alors que ce dernier et phagocyté par les règles qui ont conduit à la perte de cette perspective, etc...