Pedro, tu écris:
Depuis le temps que la productivité existe (très longtemps en fait), le taux chômage devrait être proche de 100%...
L'analyse peut aussi se lire:
productivité => baisse des prix => augmentation du pouvoir d'achat du péquin moyen qui va dépenser ce reliquat sur un autre poste de consommation (nouvelle demande) => création d'autres emplois (nouvelle offre)
Ceci est parfaitement correct à un moment donné et en supposant les choses presque statiques, ce qui est déjà faux dès l'énoncé, puisque nous avons affaire à des diminutions et à des augmentations...
En réalité, et je l'ai déjà mentionné antérieurement, les augmentations de productivité ne se traduisent pas automatiquement par une baisse de l'emploi: on observe un transfert d'un secteur à un autre et ainsi de suite (du secteur agricole vers l'industrie, puis de l'industrie vers le tertiaire), sauf que le processus butte nécessairement sur une borne à un moment donné. Le secteur tertiaire était un refuge pour l'emploi tant que la révolution informatique n'y introduise finalement une productivité destructrice d'emploi. L'analyse ancienne de
Schumpeter de processus de "destruction créatrice" ne rend compte de la réalité que sur certaines étapes bien particulières et, aujourd'hui, la destruction prime largement sur la création.
Comme l'a bien remarqué
Obamot, si l'on examine les choses sous l'angle de la demande* (et bien que le concept de "besoin" soit fort suspect), force est de reconnaître que ne fleurissent pas les innovations qui ont fait les beaux jours de l'après-guerre, aucune innovation susceptible d'entraîner les masses d'achats** nécessaires à la rémunération de la masse de capital existant actuellement.
*Sans même considérer la question du pouvoir d'achat qui constitue tout de même un sérieux frein, quoique maintenu artificiellement élevé du fait des injections continues de capital fictif.
**Et qui devraient être bien supérieures à la précédente vague d'équipement des ménages en électro-ménagers et en automobile, chauffage central, etc...