Ahmed a écrit :Eclectron, tu écris:Mon sentiment est qu’actuellement le navire économie n’a pas de capitaine.
Le capitaine étant le profit et on retombe sur l’ego-égoïste, l’homme auto centré sur ses intérêts personnels.
L'analyse est plutôt bien vue, bien qu'elle manque (à mes yeux!) de précision: l'économie est en effet son propre capitaine (et ce, depuis le début!) et les hommes ses agents de fonction, donc il est impropre de parler d'égoïsme, puisque l'individualisme qui s'observe dans nos sociétés est une conséquence de l'économie et non une cause; il est nécessaire que l'égoïsme prévale si l'on veut dissiper un maximum d'énergie, ou si l'on préfère, afin d'accumuler plus de valeur abstraite. Nous avons donc affaire à un déterminisme et non à une altération morale.
L'économie a deux fonctions, la première et sa seule véritable finalité c'est d'accumuler toujours plus de valeur abstraite, la seconde étant seulement un moyen d'atteindre ce but consiste à satisfaire les besoins (au sens large, puisque la grande majorité des "besoins" sont sociaux). On conçoit que la part attribuée au moyen dépend seulement de son efficacité* eu égard à la finalité première, c'est à dire qu'elle est très variable, entre le tangible et le symbolique. Cette dualité inégale (entre finalité et moyen) relève d'une grande ambiguïté, ce qui la cache aux yeux de beaucoup.
Et Janic a raison de souligner, même si je ne le ferais pas en ses termes, que les conséquences sont présentent, qu'elles impliquent, moins du fait des limitations physiques, mais de la difficulté grandissante de satisfaire à cette expansion de la valeur abstraite de sacrifier une part grandissante de l'humanité. Ce n'est pas nouveau, mais ce qu'il l'est, c'est que la "sélection"** s'opère désormais à l'intérieur des pays dominateurs (au lieu de concerner les seuls pays périphériques).
*Cela signifie que , de même que l'eau emprunte le chemin le plus facile pour rejoindre la mer, la satisfaction des besoins se mesurera à l'aune du minimum susceptible de remplir les conditions de l'accumulation de valeur: l'échange marchand.
**C'était le terme employé dans les camps d'extermination nazi pour trier ceux qui allaient être éliminés.
J’ai parlé de notion d’ego-égoïsme ce qui peut paraître vague en effet.
Il y a bien en chacun de nous un centre psychologique qui se dit être soi = ego
Ce centre, même les animaux l’ont à un degré différent de nous.
Un animal défend "SES" possessions : sa propre vie, son territoire, sa ou ses femelles, sa progéniture, sa nourriture etc…
C’est cette base égoïste, auto-centrée qui dirige toute action de l'individu, par sélection des choix possibles dans le but de perdurer.
Ce n’est pas un jugement de valeur de ma part c’est la description d’un fait.
L’homme a peaufiné cet égoïsme et effectivement la société individualiste lui permet de mieux exprimer cette tendance naturelle, contrairement à la vie tribale ou le partage était la norme.
mais le fond égoïste était déjà là, juste sous le tapis.
A propos de l'homme on peut introduire un jugement de valeur car l’homme a du pouvoir sur son égoïsme naturel.
c'est ce que l'on nomme civilisation.
Bref l’égoïsme est la base de toute la société, économie comprise et non l’inverse.
La société n’étant que la somme des égoïsmes.(individualités)
Nous avons la société que nous sommes.
Il n'y a pas à se plaindre à part changer soi même pour changer la société.
un élément change et le tout change.C'est infime certes mais je ne vois pas d'autre solution.