Résolution 2019: (essayer de) ne rien acheter neuf! Boycott du neuf?

[Adrien (ex-nico239)]

Yaisse mais c'est gratuit alors je chipote pas

[Ahmed]

J'ai bien compris, cependant, d'une façon générale, le coût en terme de conséquences négatives sur la nature n'a rien à voir avec le prix de vente, ni même avec le coût de production.

[GuyGadebois]

Non mais où vous avez vu que nous soyons dans un système capitaliste

On en est très loin Image

Avec 57% du PIB qui part dans les finances publiques on est plus proche du stalinisme que du capitalisme. Sans compter l'apport du déficit chaque année...

Et avec 80 milliard de fraude fiscale on se retrouve dans cette situation. On est plus proche d'une république bananière que du stalinisme.
Il paraît que Carlos Ghosn est en cavale... comme Jacques Médecin à l'époque.
Saine lecture:

Baise ton prochain
Une histoire souterraine du capitalisme
Dany-robert DUFOUR

Cet essai résulte d’une sidération. Celle qui m’a saisi lorsque je suis tombé sur un écrit aujourd’hui oublié, Recherches sur l’origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C’est en 1714, à l’aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d’Adam Smith à Friedrich Hayek.
Fini l’amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux “pires d’entre les hommes” (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s’accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c’est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre. Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner – flatter les uns, stigmatiser les autres – qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l’instauration d’un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l’homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l’enfer.
Trois siècles plus tard, il s’avère qu’aucune autre idée n’a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. À ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l’envers : les 1 % d’individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ?

[Ahmed]

Bien que peu connu*, ce Mandeville n'a fait, mais ce n'est pas un mince mérite, que de synthétiser ce que son époque contenait et qui était peu ou pas perceptible par les autres. Ce faisant,il a évidemment inspiré des personnages plus connus et plus influents et cela à contribué à accélérer cette évolution...
Ces deux phrases sont emblématiques de la confusion actuelle des idées:

À ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l’envers : les 1 % d’individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde.

La première suggère que le capitalisme aurait échoué à "enrichir" tout le monde, ce qui signifie en creux que l'enrichissement, but du capitalisme serait suffisamment désirable en soi pour qu'une réforme opère son "revirement vertueux" : ainsi, sans s’interroger sur cette catégorie du capitalisme, elle est admise comme norme universelle, sans compréhension de la contradiction qui consiste à "sauver" un concept (plus exactement, une catégorie) indépendamment du système et de son fonctionnement...
La seconde renforce l'ineptie de la précédente: la destruction du Monde ne serait pas moindre avec une répartition plus égalitaire...
Tout ça reste très fumeux, puisque impensé par l'auteur du commentaire, mais ce système étant inégalitaire et destructeur par conception, il est tout à fait vain d'essayer d'en produire des effets qui lui soit contraires...

* Pour ma part, je ne connaissait que la fable des abeilles, ceci dit, ce texte était très explicite et ne laissait planer aucun doute sur la "philosophie" de son auteur.

[GuyGadebois]

Bien que peu connu, ce Mandeville n'a fait, mais ce n'est pas un mince mérite, que de synthétiser ce que son époque contenait et qui était peu ou pas perceptible par les autres. Ce faisant,il a évidemment inspiré des personnages plus connus et plus influents et cela à contribué à accélérer cette évolution...

Une véritable ordure...
« Soyez aussi avide, égoïste, dépensier pour votre propre plaisir que vous pourrez l’être, car ainsi vous ferez le mieux que vous puissiez faire pour la prospérité de votre nation et le bonheur de vos concitoyens »

[Ahmed]

Adam Smith, dans son "Essai sur l'origine et les causes de la richesse des nations" écrira la même chose en termes plus policés; je cite l'idée de mémoire: "ce n'est pas du fait de sa vertu que le boulanger produira du bon pain, mais c'est en répondant à son égoïsme bien compris qu'il pourvoira au mieux au bien-être de ses clients". En tant que fils de pasteur, ce n'est déjà pas rien (il avait écrit un précédent ouvrage: "Théorie des sentiments moraux", livre auquel je n'ai malheureusement jamais pu accéder)!

[GuyGadebois]

Le même en faux derche... je préfère la franchise du premier.

Ton bouquin:
https://www.puf.com/content/Th%C3%A9ori ... nts_moraux

[Ahmed]

Je te remercie, mais je n'ai jamais souhaité m'encombrer de trop de bouquins (en plus, c'est peut-être supérieurement chiant!). Mais il faudrait pouvoir accéder aux ressources d'une bibliothèque universitaire...

PS: je suis content d'avoir pu, grâce à toi, lire l'argument de ce livre. Ce thème sera développé longtemps après, en tant que scission fonctionnelle et genrée du capitalisme: aux hommes la production matérielle et le rationalisme opératoire et aux femmes les sentiments et le "care"...

[GuyGadebois]

Je te remercie, mais je n'ai jamais souhaité m'encombrer de trop de bouquins (en plus, c'est peut-être supérieurement chiant!). Mais il faudrait pouvoir accéder aux ressources d'une bibliothèque universitaire...

PS: je suis content d'avoir pu, grâce à toi, lire l'argument de ce livre.

Quand je lis "livre auquel je n'ai malheureusement jamais pu accéder", j'ai l'impression d'un immense regret. En gros, ma préoccupation était proportionnelle à ton style: un peu much.

[Ahmed]

Oui, ce fut un regret, mais pas immense et parmi d'autres, puisqu'il est impossible de tout lire... Ce qui m'intéressait, c'est que j'avais lu "La richesse des nations" et que j'étais curieux du contenu de l'autre en tant que son pendant...
J'avoue cependant que son oeuvre phare, mis à part quelques passages (toujours cités) très "enlevés" et tout à fait novateurs, est répétitive, faiblarde et très laborieuse en ce qu'elle se perd dans des détails vétilleux; bref, il faut être puissamment motivé pour la lire en entier...