Liban. Nuit de terreur à Beyrouth, Israël vise le potentiel successeur de Nasrallah
Des raids israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth ont fait trembler la capitale libanaise dans la nuit du 3 au 4 octobre. Leur cible serait Hachem Safieddine, pressenti pour succéder à Nasrallah à la tête du mouvement chiite libanais.C’est encore une nuit terrifiante que les Libanais ont vécue, l’armée israélienne ayant frappé avec force le bastion du Hezbollah, dans la banlieue sud de la capitale, dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre, rapportent plusieurs médias libanais et internationaux.
Selon L’Orient-Le Jour, l’un des raids, assourdissant, a visé vers minuit le chef exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, cousin de Hassan Nasrallah, le chef du parti, tué le 27 septembre, et pressenti pour lui succéder. Vendredi après-midi, le sort de Safieddine était toujours inconnu.
Il s’agissait de “l’un des raids les plus violents depuis qu’Israël a intensifié sa campagne de bombardements sur le pays le 23 septembre”, rapporte le journal libanais. Le 4 octobre, deux nouvelles frappes ont visé une zone de la banlieue sud de Beyrouth en début d’après-midi.
La une du quotidien libanais “L’Orient-Le Jour”, édition du vendredi 4 octobre 2024.
Selon The New York Times, les frappes israéliennes, au nombre de onze, constituent la plus violente salve depuis celle qui a détruit le QG du parti chiite pro-Iran et tué son chef le 27 septembre. Celle du 4 octobre a visé “un bunker souterrain appartenant au Hezbollah”, où étaient réunis “de hauts dirigeants du Hezbollah, dont Hachem Safieddine”.
“L’onde de choc a parcouru toute la capitale libanaise, secouant les bâtiments ; elle a été ressentie à au moins 24 kilomètres”, affirme le New York Times.
“Cette frappe est le signe qu’Israël n’a pas renoncé à sa campagne visant à éliminer les dirigeants du groupe”, alors qu’une vingtaine de hauts commandants militaires et politiques ont déjà été tués dans des frappes ciblées depuis juillet, ajoute le journal américain.
Le Hezbollah reprend des forces ?
“L’ennemi pourchasse les commandants, la résistance mutile ses soldats”, titre à la une, ce vendredi 4 octobre 2024, le quotidien libanais “Al-Akhbar”, proche du Hezbollah.
Si la traque des hauts responsables du Hezbollah se poursuit avec succès et que le parti continue d’encaisser les coups les plus durs depuis sa création il y a plus de quarante ans, sur le terrain, le “parti de Dieu” démontre une certaine combativité. Israël a perdu au moins neuf soldats depuis le début de l’incursion terrestre, le 1er octobre, selon des médias locaux.
La une du quotidien “Al-Akhbar”, proche du Hezbollah, ne manque pas de le souligner en titrant : “L’ennemi pourchasse les commandants, la résistance mutile ses soldats”.
“L’armée israélienne a annoncé jeudi soir que le capitaine Ben Zion Falach, 21 ans, avait été tué le mercredi [2 octobre] dans des combats dans le sud du Liban”, rapporte aussi le quotidien Ha’Aretz.
Tsahal avait déjà annoncé la mort de huit de ses soldats la veille, “certains tués par des missiles antichars tirés par le Hezbollah, d’autres touchés par des tirs de mortier lors de tentatives d’évacuation de blessés”, précise le journal israélien.
Selon L’Orient-Le Jour, la milice chiite a réussi ces deux derniers jours à forcer Tsahal à battre en retraite au niveau de deux villages à l’issue de combats acharnés. Il s’agit d’“un bilan relativement lourd pour Tel-Aviv, qui n’avait perdu jusque-là qu’une vingtaine de combattants sur le front libanais, en près d’un an de combats”, souligne le journal libanais.
Ce matin, le Hezbollah a encore affirmé avoir visé “une patrouille de soldats et de chars israéliens dans la plaine de Maroun Al-Ras”, en territoire libanais, avec des tirs d’artillerie, selon des médias libanais. L’armée israélienne n’a pas encore fait état de victimes.
Courrier international