janic a écrit :ahmed
La post vérité pourrait se définir comme une construction relative à une idéologie préexistante ou une simple conviction, la vérité ou ce qui s'en rapproche le plus, est indépendante d'une volonté et nécessairement susceptible d'influer sur nos opinions.
jusque là ça va à peu près
c’est classique mais formulation assez brillante comme à son habitude… En réalité, la post-vérité fonctionne souvent “
en jouant sur les émotions et les perceptions”, c’est là où le bât peut blesser, rendant la vérité presque secondaire. Par ex. les récits post-vérité s'appuient davantage sur ce qui "résonne" émotionnellement que sur des faits vérifiables. C’est ce qui nous affronte avec Ahmed, le poussant à parfois utiliser des formulations diamétralement opposées au sens initial qu’il voudrait leur donner (juste un exemple: son fameux “
doute conclusif” n’a pas la signification qu’il supposerait… bah j’ai rien dit jusque-là, le bénéfice du doute quoi… et ça ne m’a pas gêné, au contraire )

Ce qui nous oppose c’est, en quelque sorte “
l’indépendance (présumée) de la vérité”Dire que la vérité est "indépendante d'une volonté" est convaincant en philo, mais en pratique, c'est pas toujours vrai. Ça va si les intervenants sont d’une moralité au-dessus de tout soupçon (ce pourquoi tu peux le comprendre, tu te bats assez là-dessus). La vérité (même scientifique ou factuelle) peut être manipulée ou biaisée par des intérêts politiques, économiques ou sociaux, et dans le cas qui nous oppose: idéologique (bien que lui-même admette que la démocratie est encore une vue de l’esprit, il ne s’est pas défini clairement, se contentant de coups de boutoirs). Michel Foucault a montré que le pouvoir joue un rôle dans la construction de ce qui est considéré comme “vrai” à un moment donné. Ce que nous appelons "vérité" peut donc être, dans certaines situations, influencé par les structures dominantes. Le hic, c’est qu’il refuse de voir qu’en quelques mois, les révélations liées au deep-state et son bras logistique (USAID) ont fait que les bouleversements qui s’annoncent, mettent à mal ce qu’il nous explique, puisque jusque-là il n’exprime que des sarcasmes.
On a là un grand écart entre la théorie et… l’application qu’il en fait.
Navré de le dire…
Ensuite il affirme que la vérité est "
nécessairement susceptible d'influer sur nos opinions", mais cela dépend fortement des contextes individuels et sociaux. Dans une ère marquée par la post-vérité, les faits ne sont pas toujours suffisants pour changer une opinion, la preuve: l’autisme occidental sur les efforts colossaux du redressement de la Russie de 1991 à fin 2021. Ici l'effet du biais de confirmation a été un obstacle majeur : les journalistes (et moins les gens, ils suffit de lire leurs commentaires) ont eu tendance à accepter les informations qui renforçaient leurs croyances et à rejeter celles qui les contredisent: ce sont pourtant des “gens de métier” de la réthorique, à croire que… (mais je ne voudrais pas passer pour un “complotiste”) bref tout ça est grandement limitatoire de l'impact que la “vérité” peut avoir, même lorsqu'elle est bien “établie”.
Pourquoi, parce que son approche omet la complexité des vérités multiples dans des domaines comme la sociologie ou la politique. Par exemple, des vérités contextuelles ou culturelles peuvent coexister sans pour autant être fausses ou idéologiques.