Au nom de la sécurité des approvisionnements et dans l'optique du respect des objectifs de Kyoto, la Commission européenne brise le tabou du nucléaire en présentant dans un document, rendu public le 10 janvier prochain, les avantages de cette source d'énergie.
Alors que la part du nucléaire dans la production mondiale d'énergie devrait passer, si rien ne change, de 6% à moins de 5% en 2030, la Commission européenne sort prudemment de sa réserve pour plaider pour le nucléaire.
Dans un rapport présentant un "paquet" de mesures en faveur d'une politique commune de l'énergie, qui sera présenté le 10 janvier prochain, Bruxelles soulignera les avantages de la filière nucléaire dans l'optique de sécuriser nos approvisionnements énergétiques et de respecter les objectifs du protocole de Kyoto.
Dans un document préparatoire, cité le 26 décembre par le quotidien Les Echos, le commissaire Andris Piebalgs reprend une partie du mémorandum sur la politique énergétique présenté par la France début 2006. Ainsi le texte souligne que le nucléaire "est de toutes les énergies qui rejettent peu de carbone, la plus développée dans l'UE. Elle est moins vulnérable aux fluctuations des prix que le charbon ou le gaz, car l'uranium ne représente qu'une part limitée du coût de production de l'électricité nucléaire. Il est en outre disponible en quantités suffisantes pour plusieurs décennie et réparti dans plusieurs régions du monde." Bruxelles n'invite pas directement les Etats membres à lancer ou relancer cette filière mais il prévient aussi que "au cas où le niveau de production nucléaire baisserait en Europe, il serait essentiel de compenser par l'introduction d'autres sources dégageant peu de gaz carbonique, sans quoi l'objectif de réduire les émissions de CO2 de 35% d'ici à 2030 serait très difficilement atteint."
La Commission européenne, qui ne veut pas heurter les Etats membres ayant programmé depuis la dernière décennie la fermeture de leur centrales atomiques, comme l'Italie, la Suède, les Pays-Bas ou plus récemment l'Allemagne et la Belgique, envisage la création d'une groupe de haut niveau pour améliorer les règles actuelles de sécurité des installations nucléaires. Actuellement seules la France et la Finlande sont demeurées favorables au nucléaire tandis que le Royaume-Uni s'interroge sur une éventuelle relance.
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