OSLO (Reuters) - La poursuite du réchauffement climatique va provoquer davantage de phénomènes extrêmes tels qu'inondations et sécheresses au XXIe siècle, mais les effets des émissions de gaz à effet de serre se feront ressentir pendant au moins un millénaire, conclut un projet de rapport sur le climat, confirmant la responsabilité de l'homme dans cette évolution.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), parrainé par l'Onu, doit présenter le 2 février à Paris son nouveau rapport effectuant la synthèse des travaux de 2.500 chercheurs de plus de 130 pays. Sa rédaction a pris six ans.
Selon des sources scientifiques, ce document affine la fourchette de prévision de la hausse des températures au XXIe siècle. Il table désormais sur une hausse comprise entre 2 et 4,5 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels, l'estimation privilégiée étant de 3 degrés en se fondant sur une hypothèse de stabilisation des niveaux de dioxyde de carbone à un seuil de 45% supérieur aux niveaux actuels.
Le précédent rapport du GIEC, rendu en 2001, évoquait une hausse comprise entre 1,4 degré et 8 degrés, sans préciser quelle extrémité de la fourchette était privilégiée.
En se poursuivant, le réchauffement climatique devrait provoquer au XXIe siècle davantage de sécheresses et d'inondations et une fonte de la calotte glacière et des glaciers.
INCERTITUDES
En outre, l'élévation du niveau des mers devrait être comprise entre 28 et 43 cm (contre 9 à 88 cm dans le précédent rapport) et elle devrait se poursuivre pendant au moins un millénaire, même si les gouvernements parviennent à freiner la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.
"Les émissions anthropiques (ndlr, d'origine humaine) de dioxyde de carbone au XXIe siècle vont contribuer au réchauffement et à l'élévation du niveau des mers pendant plus d'un millénaire, en raison des délais nécessaires à la dilution de ce gaz", est-il écrit dans le rapport, selon les mêmes sources scientifiques.
La hausse du niveau des mers a été de 17 cm au XXe siècle. Cette élévation menace de nombreuses régions du monde, des îles du Pacifique aux côtes du Bangladesh ou de Floride en passant par des villes telles que Shanghai ou Buenos Aires.
Ce rapport insiste en outre sur les certitudes de plus en plus affirmées de la communauté scientifique sur la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique.
Il juge "très probable" - soit une probabilité de plus de 90% - que les activités humaines, notamment l'utilisation de combustibles fossiles, soient responsables du réchauffement observé depuis 1950.
Le précédent rapport utilisait uniquement l'adjectif "probable".
Le GIEC souligne cependant que des incertitudes demeurent sur le phénomène du réchauffement climatique.
Ainsi, la pollution atmosphérique et la poussière dégagée par les éruptions volcaniques semblent avoir freiné le réchauffement en reflétant vers l'espace une partie de la lumière solaire.
De même, une hausse des températures pourrait favoriser la formation de nuages, dont le sommet rejette lui aussi la chaleur vers l'espace.
Enfin, le Gulf Stream, courant chaud de l'océan Atlantique, pourrait faiblir mais pas suffisamment toutefois pour inverser la tendance globale au réchauffement.
Source : yahoo actualités