Bonjour à tous
Le 10 juin dernier, j’ai donné une conférence intitulée Rouler sans pétrole. Je vous transmet aujourd’hui quelques diapositives numériques que j’ai présentées alors, pour le bénéfice de tous. Vous retrouverez toutes ces données et bien plus dans le livre que j’écris présentement.
Tout d’abord, après avoir étudié les différentes options, j’arrive à la conclusion que les véhicules du futur seront des véhicules électriques hybrides branchables. Un excellent compromis est qu’ils parcourent, en moyenne sur tout le parc de véhicules, 70% des kilomètres en mode électrique et 30% des kilomètres en utilisant du biocarburant. La motorisation sera uniquement électrique et le moteur thermique sera connecté à une génératrice à bord, afin de recharger les batteries en cours de route. C’est ce qu’on appelle un véhicule hybride série.
En fait je considère que les voitures et camions légers pourront parcourir 80% de leur kilométrage en mode électrique, ce qui nécessite une batterie capable de donner une autonomie, en mode électrique pur, de 100 km par recharge quotidienne. Pour les camions moyens et lourds, j’assume qu’ils pourront parcourir 40% de leur kilométrage en mode électrique. La moyenne pour le parc complet de véhicules donnant 70% des kilométrages en mode électrique.
Pour évaluer les impacts d’un tel scénario, il faut d’abord évaluer la consommation électrique moyenne du parc de véhicules électriques hybrides branchables, lorsqu’ils fonctionnent uniquement sur leurs batteries. Pour ce faire, il faut d’abord établir le pourcentage des différents véhicules et leur consommation respective d’électricité aux 100 km. La première diapo ci-dessous montre le résultat de mon évaluation. Je me suis basé sur les statistiques des ministères des transports de la France et des États-Unis. J’assume que dans un contexte de rareté de l’énergie et de coûts élevés des carburants que la population va opter pour des véhicules plus adaptés au besoin, d’où le 25% de petites voitures citadines. Pour ce qui est de la consommation de chaque catégorie de véhicules, je me suis basé sur la consommation électrique de différents véhicules existants.
Le résultat en bout de ligne est une consommation électrique de 20 kWh/100km en moyenne pour tout le parc, lorsque les véhicules fonctionnent uniquement sur l’électricité emmagasinée dans leurs batteries.
Par ailleurs, pour tous les graphiques de ce courriel, je n’ai pas tenu compte que les gens prenaient davantage les transports en commun, le vélo ou pratiquaient plus de covoiturage. C’est «business as usual» au niveau des habitudes de transports. Ces chiffres sont donc conservateurs.
Dans la deuxième diapositive, j’ai multiplié 70% des kilomètres effectués par tous les véhicules de différents pays par 20 kWh/100km, pour obtenir la consommation électrique du parc de véhicules routiers, et je l’ai comparée à la consommation électrique par habitant dans ces différents pays. Comme on peut le constater, compte tenu de la grande production d’électricité du Québec, on n’aurait besoin que de 5,4% de notre consommation électrique actuelle pour suffire à la demande! N’oublions pas qu’une transition vers des véhicules électriques hybrides branchables s’échelonnerait sur 15 à 20 ans et qu’une augmentation de la production électrique de 5,4% sur une telle période ne présente aucun problème. En fait, on pourrait récupérer environ 10% d’électricité consommée au Québec si on installait des pompes à chaleur géothermiques pour remplacer 60% du chauffage, on n’aurait pas besoin de construire de nouveaux barrages.
Comme on le voit dans le graphique, les Californiens sont ceux pour lesquels une transition à la mobilité principalement électrique (70%) représente le plus grand défi. En ce qui les concerne, l’énergie solaire abondante dont ils disposent pourrait jouer un rôle important, surtout qu’elle est déjà compétitive en Californie, où les tarifs d’électricité sont plus élevés. Par ailleurs, plusieurs études ont déjà démontré qu’on pourrait récupérer jusqu’à 20% de l’électricité aux États-Unis par des mesures d’économie d’énergie, et ce à un coût moindre que de construire de nouvelles centrales.
En savoir plus sur l'auteur P.Langlois:
https://www.econologie.com/forums/pierre-lan ... t6554.html
https://www.econologie.com/forums/voiture-el ... t7716.html
https://www.econologie.com/rouler-sans-p ... -4160.html
https://www.econologie.com/forums/transport- ... t8306.html