Nicolas Sarkozy a lancé mardi de la tribune de l'ONU un appel à l'avènement d'un "New Deal écologique et économique" à l'échelle planétaire pour remédier aux injustices qui nourrissent l'instabilité du monde.
"Je veux dire au nom de la France, je veux le dire solennellement et avec gravité : il y a trop d'injustices dans le monde pour que le monde puisse espérer vivre en paix", a déclaré le président français, dont c'était le premier discours devant l'Assemblée général de l'ONU.
"Je veux m'adresser à la conscience de tous ceux qui ont une responsabilité dans la conduite des affaires du monde", a-t-il poursuivi. "C'est d'un nouvel état d'esprit dont le monde a besoin, c'est un véritable New Deal à l'échelle planétaire qui est nécessaire, un New Deal écologique et économique."
Il faisait référence au train de mesures économiques et sociales lancé au début des années 1930 par le président américain Franklin Delano Roosevelt et resté sous ce nom de "Nouvelle Donne" pour sortir les Etats-Unis de la crise de 1929.
"Au nom de la France, j'appelle tous les Etats à se réunir pour fonder le nouvel ordre mondial du XXIe siècle sur cette idée forte que les biens communs de l'humanité doivent être placés sous la responsabilité de l'humanité toute entière", a poursuivi le chef de l'Etat français.
Il a lancé un "appel solennel" aux Nations unies pour qu'elles "se donnent les moyens d'assurer à tous les hommes l'accès aux ressources vitales, à l'eau, à l'énergie, à l'alimentation, aux médicaments, à la connaissance" et "prennent en main la question d'une plus juste répartition des profits, de la rente des matières premières" et des "rentes technologiques".
Il a également souhaité que la communauté internationale aille "plus loin" dans la lutte contre la corruption, "dont les plus pauvres sont les principales victimes".
"Il faut que les choses changent, il faut que les mentalités changent, il faut que les comportements changent (...) C'est notre responsabilité maintenant parce que demain il sera trop tard. Sinon, nous verrons ressurgir toutes les menaces que les hommes de l'après-guerre croyaient avoir conjurées", a-t-il ajouté. "Ne prenons pas ce risque à la légère."
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