j'ai vu qu'il y avait quelques sujet ou le thèmes des BRF était abordé. Ayant travailler sur le sujet au cours deux 2 dernières années je me propose d'animer ce sujet qui débouchera sur de nombreuse mises en places j'espère.
Voici un article à paraître dans un magazine prochainement.
Bonne lecture!
La révolution du BRF : vers la nouvelle agriculture
BRF cet acronyme de « Bois Rameaux Fragmentés » est celui d'une technique venu du canada qui va transformer notre façon de cultiver et notre rapport à la terre et à la nature. Oubliez tout sur la vie du sol. Ici les champignons sont nos amis. Grâce à eux, fini l'arrosage, l'érosion, le travail difficile du sol, les apports d'engrais, les pesticides, les « mauvaises herbes »!!!
Il y a parfois des choses toutes simples autour de nous que nous n'avions pas comprises. La Nature s'organise, permet la vie et nourrit, selon des cycles simples et presque sans efforts. L'homme qui cultive la terre s'est rendu esclave de celle-ci. Il labour, sème et récolte, dans une débauche d'efforts et d'énergie. Aujourd'hui sous son action, les sols s'appauvrissent, s'érodent et disparaissent en poussière, emporté par les vents, par les eaux et sont pollués. Car toute agriculture détruit les sols, même en Bio. Depuis 2 ans les rendements sont partout en baisse, car la matière organique des sols a été consommée par 50 ans de fumures chimiques et la situation va s'accentuer. Les sol s'acheminent inexorablement vers une stérilisation complète et irréversible. La fin de l'agriculture dite moderne! Fatalité? NON! Ici encore la nature nous montre l'exemple. La forêts, dont les humains et les terres cultivables sont issus, est notre seul espoir et les arbres ses ambassadeurs de vie et d'abondances...quid?
Genèse des BRF : Nos cousins du Québec...
Dans les années 70, l'abondance des déchets forestier issus de l'entretien des lignes à haute tension, à Edgar Guay, alors attaché au ministère des forêts du Québec qui après avoir étudier la méthode Jean Pain et le compostage de surface, a l'idée de les utiliser en agriculture. Les essais pour faire remonter le taux de matière organique, indispensable au bon fonctionnement des sols, chez mr Carrier, fermier, sont spectaculaires. Il épand frais, le broyât de branches de faibles diamètres, qui deviendront les « BRF », combinés à du lisier, puis incorporés superficiellement au sol d'origine, un gravier quasiment stérile! Les indicateurs de fertilité grimpent en flèche; la parcelle traité résiste à la sécheresse de cette année là, le témoin lui, est ravagé. La seconde année voit une récolte de céréales 170% supérieur au témoin.
Gilles Lemieux professeur à l'université de Laval, Québec, étudie les processus, conclue qu'il faut former des sol forestiers à des fins agricoles afin de reconstituer les sols, augmenter les rendements lutter contre l'érosion et la sécheresse. Il publit les résultats, communique et un groupe de travail sur les BRF est créé, la révolution « aggradante » a commencée.
Définition :
La culture sur BRF, c'est l'utilisation de rameaux vert de moins de 7 cm, jusqu'ici considérés comme des déchets et brûlés, broyés et épandus en une couche d'environ 2cm sur le sol, éventuellement ensemencés par du sol de sous bois, le tout incorporé aux 10 premiers centimètres du sol, par griffage. Ensuite on sème ou on repique et on regarde pousser.
Les mécanismes : la pédogenèse
Le BRF est la partie la plus riche de l'arbre, On y retrouve 75% des minéraux, des acides aminés, des protéines et des catalyseurs.
En premier lieu, il stimule la vie du sol et contribue à recréer du sol comme en forêt, car il est rapidement coloniser par les micro-organismes et en particuliers les champignons basidiomycètes (dit pourriture blanche), qui se nourrissent de la cellulose, avant d'attaquer la lignine et de libérer les énormes quantités d'énergie solaire emmagasiné dans le bois. Ces champignons dit « fungus » sont les seuls à pouvoir dépolymériser la lignine encore jeune des rameaux. Ils tissent alors une véritable toile de filaments blancs (50 à 60% de la biomasse du sol hors racines) et sécrètent des substances collantes, améliorantes de la structure du sol. Ensuite la pédofaune, dont les lombrics sont les plus actifs (4 tonnes/ha), broutent les champignons, triturent le sol et la matière organique, augmentant la porosité du sol et les infiltrations d'eau.
En second, la digestion du BRF par la vie du sol, conduit à la formation importante d'humus, élément essentiel de fertilité, de stabilité à long terme, de capacité de rétention d'eau et de nutriments. Les chiffres sont éloquents : 1m3 de BRF produit 75kg d'humus soit 7,5t/ha pour 100m3/ha apport dans un délai de 2 ans. Cela correspond à 10 ans d'apport de compost. L'augmentation de la quantité de lombrics est phénoménales et la structure du sol change presque a vu d'oeil, de semaines en semaines.
La relation avec les plantes : les effets sont spectaculaires!
Les cultures sur BRF se retrouvent dans un milieu vivant, en symbiose total avec la pédofaune, qui limite les maladies et les ravageurs, par le jeu du juste équilibre. Si elles ont faim les plantes toquent à la porte des champignons et échangent des sucres contre des minéraux et oligo-éléments, indispensable à la croissance et au développement. Idem en cas de maladie, avec les antibiotiques naturels synthétisés par les champignons. Elle ne sont jamais en manque d'eau, car le BRF stock 350l/m3. Donc on limite, voire supprime totalement l'arrosage. Avec un rapport C/N de 50, l'azote stocker représente 300Unités/100m3 dont 180U issus directement du BRF, le reste est prélevé dans le sol. Présent sous forme organique et libéré progressivement, il est disponible tout au long du cycle de la plante tout en évitant les pertes et pollutions par les nitrates. Le tout pendant au moins 4 ans!
Les essences à utiliser
Les essais ont montré que les mélanges de feuillus donnent les meilleurs résultats. Il faut proscrire les résineux ou alors à moins de 20% du volume total.
Mode d'emploi
Récoltez les rameaux, au mieux en novembre, au pire en janvier-février, broyez-les à l'aide d'un broyeur mécanique, le plus fin possible, entre 2 et 3 cm de long et épandez-les de suite sur un sol propre, de préférence, ou récemment travailler. Pour les sols pauvres ou depuis longtemps travailler avec la chimie, il sera nécessaire d'ensemencer le BRF en champignons mychorisiens, avec du sol de forêt, riche en pourriture blanche, à raison de 10g/m3. Ensuite il est possible d'incorporer le BRF de suite au sol, par un griffage à 5 ou 10cm ou bien d'attendre entre 20 et 60 jours pour le faire. En grande culture une herse ou les disques font très bien l'affaire. Il faut entre 150 à 300m3 de broyât/ha, ce qui représente l'épandage normal de 25 à 40 tonnes de fumier/ha. Il faut envisager le nettoyage d'environ 4 ou 5ha de bois par hectare de champ implanté en BRF. Prévoyer 4 à 5 jours de travail à 4 pour effectuer toutes les opérations. Au bout de 4 ans renouveler l'opération avec 25m3/ha, cette fois sans faim d'azote.
Indication particulières et remarques
La premières année les champignons prélèvent de grandes quantitées d'azote, nécessaires à leur installations. Il s'ensuit une « faim d'azote » plus ou moins importante, surtout si la mise en place a eut lieu en fin d'hiver. Pour remédier à cela, il est intéressant de cultiver une légumineuse, en tête d'assolement, la première année. Par exemple du trèfle ou une luzerne permettront de stocker de grande quantitées d'azote organique restituées aux cultures selon leur besoin, pendant 3 à 4 ans, évitant les apport de fumiers ou d'engrais chimiques. d'alimenter le bétail . L'éleveur évite le lessivage de l'azote, alimente le bétail et peut aussi l'utiliser en paillage de stabulation avant de l'épandre. La boucle est bouclée. A noter qu'il n'y a pas de phytotoxicité relevé dans aucune culture.
Cette technique est applicable à toutes les formes d'agricultures : maraîchage, grandes cultures, sylviculture, arboriculture et vignoble, tous les types de sols et tous les climats avec des résultats surprenants!
Réflexion
La ressource est quasi illimitée, d'autant que de nombreuses forêts sont en train de mourir, faute de renouvellement et que les municipalités et la DDE ne savent que faire des résidus d'élagage. La réimplantation de haies fruitières, en grande culture, permettrait d'améliorer la biodiversité et les équilibres sanitaires nécessaires au bon fonctionnement d'un écosystèmes, comme le prouvent les études de l'INRA à ce sujet. Elles permettraient d'avoir sous la mains la ressource BRF, de recharger les nappes phréatiques, de couper les effets néfastes du vent et du soleil et enfin d'améliorer le revenus des agriculteurs, voués à trouver de nouvelles sources de revenus, avec les tarissement des aides de la PAC en 2012.
Enfin, une voie peut être à explorer, celle du marché du carbone. En effet pourquoi ne pas monnayer Des droits carbones contre sont stockage grâce au BRF! Nous parlons ici d'un marché de 23 milliard d'€ potentiel!
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