par F.MYKIETA » 12/04/08, 19:19
Bonjour à tous,
Bonjour Christophe.
Pour répondre à ta première question concernant le COPA (à ne pas confondre avec la COPPA (excellent saucisson italien), il faut définir ce qu'est le COP.
Et pour définir ce qu'est le COP, il est essentiel de définir ce qu'est un rendement.
Le rendement, c'est le rapport entre l'énergie restituée et l'énergie absorbée.
Nous parlons d'un rendement pour un moteur, par exemple car nous fournissons de l'énergie à un moteur, qui, moins les pertes par effet joule, les pertes mécaniques, les glissements, etc..., nous rend cette puissance sous forme mécanique.
Pour un chauffage, nous parlerons d'un rendement, mais là, c'est un peu plus compliqué car vient se greffer une notion jusque là non abordée, le PC ou Pouvoir Calorifique.
Nous parlerons de rendement aussi bien si nous effectuons le rapport entre l'énergie restituée et le PCI que entre l'énergie restituée et le PCS.
PCI : PC inférieur
PCS: PC Supérieur.
En clair, le PCI ne tient compte que de l'énergie résultant de la simple combustion de la matière sans tenir compte de la vapeur d'eau contenue dans la matière ni de l'énergie nécessaire pour son évaporation (PCS).
C'est notamment pour cela que certaines chaudières ont maintenant des rendements supérieurs à 100%... Non mais des fois, y'a de quoi rigoler. Et les gens plongent...
Nous parlerons de rendement sur PCI ou PCS pour des combustibles tels que le Gaz, le Fioul, le Bois.
L’important, ce n’est pas la valeur du rendement mais de savoir se repérer et déterminer si le chiffre donné d’un rendement donné est établi avec le PCI ou le PCS. Ensuite, on compare…
Mais nous avons bien là un rendement à proprement parler car nous partons d’une énergie primaire et nous la transformons en énergie de chauffage, avec des pertes plus ou moins importantes.
Aujourd’hui, un bon rendement (sur PCS) est autour de 80%, un très bon rendement autour de 90%
Le fonctionnement d'une PAC est vraiment différent d'un générateur classique de chauffage car nous n'utilisons pas de combustible.
Le COP, ou COefficient de Performance, c'est le rapport entre l'énergie absorbée et l'énergie restituée.
Ainsi, nous parlons essentiellement d'un COP pour une PAC (Pompe A Chaleur) car contrairement à tout autre générateur de chaleur pour lequel nous parlerons de rendement, la PAC n'a pas intrinsèquement de rendement.
Que fait une PAC?
En fait, globalement, elle déplace une énergie contenue dans une matière (air ou eau) vers une autre matière (air ou eau).
Ainsi, pour déplacer 2kWh d'énergie contenue dans l'air extérieur et l'envoyer vers un air intérieur, il faut globalement 1kWh électrique.
Nous obtenons un COP de 2. (Annuel pour une PAC Air/Air).
Si nous considérons maintenant l’ensemble de la chaîne de production énergétique et que nous partions du Fioul, par exemple, pour produire de l’électricité qui va ensuite produire du chaud par l’intermédiaire d’une PAC, nous avons un rendement approximatif de …
R1=50% pour transformer du fioul en énergie mécanique (globalement le rendement d’un moteur thermique) ;
R2=80% pour transformer l’énergie mécanique en énergie électrique (intégrant les pertes en ligne, transformateurs, …) arrivant chez le particulier ;
COP=2 pour restituer l’énergie électrique en chaleur déplacée.
Nous avons donc notre rendement total égal à :
Rt=0,5x0,8x2=0,8
Et oui, nous arrivons à 80% de rendement !
Soit globalement un rendement aussi bon ou aussi mauvais que pour une énergie conventionnelle.
Pour le solaire, maintenant.
Le solaire, c’est un peu compliqué car nous avons plusieurs éléments conjugués :
Rayonnement ;
Transport ;
Electricité ;
Pour déterminer ce qu’en début de post nous appelions le « COPA » (Coefficient de performance Annuel), il faut effectivement établir un rapport entre l’énergie restituée et l’énergie absorbée, le tout proportionnel au soutirage.
Ce que certains appellent … Une GRS ou Garantie de Résultat Solaire.
Aujourd’hui, aucune aide institutionnelle n’est conditionnée à une quelconque GRS pour le particulier.
Pour les collectivités, les aides éventuelles permettant le financement d’installations solaires sont conditionnées (pas toujours il est vrai, mais de plus en plus souvent) à l’installation d’instruments de mesures permettant la validation dans le temps de la GRS prévisionnelle établie lors du projet.
Certains organismes (EDF par exemple) sont en train de valider les performances d’équipements solaires thermiques pour établir un label de performance (style Promotelec) qui, à terme, permettra l’étalement des aides institutionnelles en fonction de l’indice de performance de l’équipement que le particulier envisagera d’installer.
Demain, après demain, ou dans quelques temps, mais nous y viendrons.
Et là, nous verrons pléthores de fabricants se gratter la tête pour répondre aux exigences de qualité. A moins bien sur que certains lobbys ne passent par là et étouffent l’histoire…
Toujours est-il qu’il existe, aujourd’hui, un nombre croissant de professionnels qui revendiquent l’usage systématique de GRS avant toute présentation de devis et ainsi permettre aux usagers d’éviter de leur faire prendre leur vessie pour des lanternes.
A titre d’exemple, j’ai encore été en visite clientèle ce matin chez une personne à qui un professionnel a validé l’installation d’un SSC (Système combiné solaire) à 15k€ pour installer 10m² de panneaux solaires inclinés à 15° sur une installation de radiateurs haute température…
Je vais essayer de répondre plus rapidement à la deuxième idée développée, à savoir que les essais que nous avons effectués sont « des essais de laboratoire ».
Et bien non, ce ne sont pas des essais de laboratoire, mais bien des essais en réel, car notre installation pilote débite à la fois dans un plancher chauffant basse température et dans un CESI de 500l.
Nous pouvons, alternativement commuter le champ de panneau sur l’un ou l’autre des récepteurs et ainsi faire fonctionner notre champ avec un DT tantôt bas, tantôt élevé.
Nous sommes dans une configuration permettant de récupérer un maximum d’énergie pendant la saison intermédiaire/froide.
Nous avons voulu tester un certain nombre de matériel pour avoir une idée claire de l’offre du marché et ne pas nous baser sur les discours commerciaux.
Nous avons publié un certain nombre de résultats, il reste encore des essais a réaliser mais dans l’ensemble, nous pouvons dire qu’il n’existe pas de différence significative en terme de résultats entre les 2 technologies de capteurs.
Et ce, dans une configuration standard pour nos applications habituelles.
Il est évident que pour produire de la vapeur à haute température, le mieux n’est pas le capteur plan…
La troisième idée abordée est celle de l’amortissement.
Je vais essayer d’être de plus en plus court.
NE FAITES PAS UNE INSTALLATION SOLAIRE THERMIQUE POUR QU’ELLE SOIT AMORTIE UN JOUR !
Si vous souhaitez amortir un chauffage, achetez un bonnet de nuit, des chaussettes et une bouillotte. La journée, mettez des pulls !.
En clair, si vous optez pour le choix d’une installation solaire thermique, faites le avec la seule préoccupation de vous déconnecter de votre dépendance à votre fournisseur d’énergie.
Et cela doit aller de pair avec une réduction de votre consommation globale, votre bilan énergétique annuel.
Pour être encore plus clair :
Vous consommez 20.000kWh/an d’énergie de chauffage et vous êtes 2/3 à la maison : c’est trop, réduisez.
Vous consommez 10.000kWh/an d’énergie de chauffage et vous êtes 4/5 à la maison : Impec, là vous pouvez commencer à vous préoccuper de savoir comment il peut vous être possible de « passer au solaire ».
La quatrième idée développée est celle de la durée de vie du matériel installé.
Effectivement nous devons en tenir compte. Mais là encore, point de raisonnement compliqué :
Tenue au UV : c’est effectué depuis 30 ou 40 ans, il doit être vérifié par l’installateur/le client que les matériels utilisés pour la fabrication des panneaux envisagé d’être acheté soient compatibles avec un usage à l’extérieur, par tout les temps…
C’est un peu basique comme réponse, mais pourquoi croyez-vous qu’il y ait des matériels chers et des matériels moins chers ?
Pourquoi croyez-vous que certains fabricants fabriquent des panneaux depuis 20 ou 30 ans et d’autres ne s’y sont mis que récemment ?
Tenue aux températures hautes = Tenue à la stagnation : C’est une histoire de dimensionnement. Il doit être pratiqué une étude technique pour toute installation. Le clé en main vendu par certains ne peut pas fonctionner très longtemps. C’est moins cher, c’est sur, mais c’est surtout pas toujours adapté à l’usage…
Tenue au gel : Même combat, c’est une histoire de dimensionnement.
D’une façon générale, ne faites pas confiance au « yaka ». Ca ne fonctionne pas, certains ont essayé, ils ont eu des problèmes, … cela dit, c’est vous qui voyez…
Les essais effectués par les organismes spécialisés sont de vrais essais, avec vieillissements accélérés, tests en périodes froides et chaudes, …
Regardez du coté du CSTB en France, du coté du SPF en Suisse, du coté de ITW en Allemagne.
Ce sont des gens très sérieux qui prennent vraiment le temps d’effectuer des tests pertinents.
La lecture demande par contre un certain apprentissage que beaucoup, clients finaux, installateurs, commerciaux, …) ne prennent pas le temps d’effectuer.
Vous envisagez de passer « au Solaire » ? Sachez que ce n’est pas une télévision ou un appareil photo, prenez le temps de comparer, de lire, de comprendre et surtout… de trouver des gens qui aiment leur métier et non des vendeurs opportunistes qui ne voient en vous qu’un paquet de pognon à déplacer.
Dernière anecdote en date :
Je suis appelé dernièrement par un commercial d’une société de distribution de matériel solaire. Bon, pas de souci, je suis un gars poli, je réponds.
Le commercial souhaitait savoir si je pouvais être intéressé par son matériel.
Je lui réponds que je suis toujours intéressé…
Alors là, le gars, il me parle prix, délais, kits solaires, …
Je lui demande gentiment quelle est la nature du verre sélectif de ses panneaux.
Je l’entends balbutier, lire sa brochure commerciale et finalement me dire qu’il ne trouve pas l’information.
IL NE TROUVE PAS L’INFORMATION !
Il vend pourtant son matériel à des professionnels depuis plusieurs années et il n’a jamais eu cette question !
Il me dit finalement qu’il va chercher et qu’il va me rappeler..
J’attends toujours sa réponse, ça fait maintenant 10 jours…
J'espère n'avoir pas été trop long pour un premier message...
Cdt,
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