Crise des céréales : causes et conséquences

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
bones
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par bones » 17/05/08, 12:08

Bones, Gegyx, Raimundo, et les autres help !, ne me laissez pas sombrer dans le monologue !


Je n'interviens que rarement, car je n'ai pas une grande facilité à m'exprimer.

J'aime bien lire les posts des différents sujets, et j'aime bien lorsqu'il y a confrontation d'idées... meme avec quelques pointes virulentes, tant que celà reste courtois.

Il est vrai que notre monde est bien complexe, et bien pourri par le pognon. Et j'ai bien peur qu'il en soit ainsi encore longtemps, jusqu'à la fin de notre monde!

Désolé, depuis quelques temps, je n'arrive pas à etre très optimiste!
:| Pour preuve, les hirondelles ne sont pas revenues nicher dans la ferme de mon oncle, alors qu'elles étaient là depuis plusieurs générations. Comme disent les anciens avec fatalisme... ça se perd!
Et moi ça me désespère! :cry:
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Vers la sixième extinction de la vie sur Terre?
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Remundo
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par Remundo » 17/05/08, 15:55

Bones, Martien, ne sombrons pas dans la dépression... Il y a des Africains qui ont compris et qui n'accusent pas les occidentaux... c'est vrai que ces derniers le font très bien eux-mêmes sans faire avancer d'un pouce le schmilblick.

J'ai trouvé un article qui décortique assez bien pourquoi les tiers mondistes, même dans un pays riche sur le plan agricole comme le Kenya, ont bien du mal à sortir de la misère...

Ken Opala est un journaliste kényan qui s’est vu décerner la Médaille d’or du Prix Natali 2003 — un des prix les plus prisés dans le monde du journalisme. Il a également obtenu le prix régional d’Afrique 2003 de l’Association internationale des journalistes.


Ken Opala a écrit :La ville de Karatina semble passablement éloignée de Nairobi, capitale du Kenya, où vivent 3 millions de citadins. Bien qu’il faille environ deux heures pour parcourir les quelque 100 kilomètres parsemés de multiples nids-de-poule séparant les deux villes, Karatina est le grenier de la capitale.
[]
Peter Kimani se dirige vers le Marché central des exploitants de Karatina, le plus important marché de fruits et légumes de l’Afrique de l’Est, pour y écouler ses produits. Les oignons, les tomates, les choux et les avocats seront plus tard acheminés vers Nairobi, au marché de Wakulima. Avec ses quelque 10 000 marchands, celui-ci est considéré comme le plus important marché de gros de produits agricoles d’Afrique de l’Est.

Kimani est un petit exploitant du district de Kirinyaga, dans la partie centrale du Kenya, connu pour la fertilité de ses terres et l’abondance de ses pluies.

Toutefois, la croissance de la population a entraîné une parcellisation des terres qui, à son tour, a provoqué une baisse de la productivité agricole. [] Kimani gagne sa vie en vendant des fruits et des légumes dans la région métropolitaine de Nairobi. Il possède une acre de terrain. Il gagne peu : son revenu moyen est d’environ 5 $US par jour.


« Les prix sont bas et cela n’a rien de nouveau » dit-il. Personne ne le conteste : les prix des produits horticoles au marché central de Karatina sont bas depuis longtemps. Pourtant, lorsqu’ils atteignent le marché de Wakulima, les prix auront augmenté d’environ 40 %.


Les intermédiaires, fléau des producteurs
intermédiaires pas forcément occidentaux, note de Remundo

Dans l’ensemble, les prix ne sont pas en baisse au Kenya. La saison mi-sèche mi-pluvieuse caractérisée par une hausse des approvisionnements n’est pas encore arrivée et le coût de la vie n’a pas varié depuis 1997, année où la Banque mondiale a interrompu l’aide de 205 millions $US au titre de l’ajustement structurel pour manifester son opposition à ce qu’elle considérait comme de la corruption et une mauvaise gouvernance.(locale au Kenya, note de Remundo)

Selon Charles Mwita, surintendant des activités commerciales au marché de Wakulima, le problème vient de ce que « la plupart des producteurs ne sont pas au courant des prix en vigueur. Les fruits et légumes arrivent des districts ruraux; les producteurs de ces districts ne peuvent pas fixer les prix parce qu’ils ne livrent pas leur production ici. »

Les difficultés éprouvées par Kimani n'ont rien d’étonnant. Il compte parmi les milliers de paysans exploités par les intermédiaires et les revendeurs qui savent bénéficier de l’ignorance des producteurs sans défiance. « Ils exploitent les producteurs agricoles depuis longtemps » affirme Edith Adera, spécialiste de programme travaillant dans le cadre de l’initiative Acacia du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), à Nairobi.

[]
Les chercheurs croient que la prestation de services financiers, de services de marketing et de services d’information aux paysans améliorera leur accès aux marchés et leur capacité de prendre des décisions éclairées en matière de commercialisation. Tout cela devrait, en dernier ressort, influer sur l’efficacité générale des marchés et faire reculer la pauvreté. DrumNet projette d’offrir à ses membres une gamme de services payants comme des liens avec le marché, des informations en temps réel sur les coûts de certains produits, la coordination du transport des fruits et légumes, des achats groupés de machines agricoles et des informations sur les méthodes d’exploitation agricole de pointe.

Parrainé par le CRDI, ce projet a pour but de mettre en évidence le lien entre la prestation de services et de renseignements commerciaux aux petits exploitants et l’augmentation des prix du marché, des revenus agricoles et des revenus des ménages. Selon Adera, DrumNet ouvrira des perspectives liées aux marchés d’exportation. Les exploitants agricoles n’ont actuellement aucun accès aux marchés de l’Afrique de l’Est parce que ce sont les intermédiaires qui, souvent, déterminent les prix. « L’objectif à long terme de DrumNet, dit-elle, est d’étendre le réseau à l’ensemble du Kenya et de l’Afrique de l’Est. » En fin de compte, il appartiendra aux chercheurs d’évaluer l’impact économique des services sur les membres du réseau.


Kiosques d’information


DrumNet est un projet de l’organisation non gouvernementale PRIDE AFRICA d’une valeur de 300 000 $CA. Il a été élaboré avec la participation du CRDI, de l’Institute for Development Studies (IDS) de l’Université de Nairobi, du Center for Basic Research in the Social Sciences de l’université Harvard et du Department of Economics and International Affairs de l’université Princeton. Des chercheurs de Harvard et de Princeton ont conçu le projet et celui-ci sera mis en œuvre par l’IDS au cours de l’année 2004.

Adera souligne que DrumNet a établi des « kiosques d’information » dans les régions rurales du district de Kirinyaga, dans le Kenya central, pour permettre aux petits exploitants locaux d’obtenir des renseignements gratuits chaque jour sur les prix des produits de base. Chacun de ces kiosques est équipé d’ordinateurs offrant des informations sur l’évolution des prix de détail, de gros et d’exportation à un groupe représentatif de producteurs agricoles qui collaborent au projet de recherche.

DrumNet a également installé des bureaux au Marché central des exploitants agricoles de Nairobi et à Karatina. Les adjoints de recherche et les courtiers de renseignements gèrent ces bureaux et vont chaque jour s’enquérir des prix des produits de base, lesquels sont enregistrés sur l’Internet et sur les tableaux d’affichage dans les bureaux. « Comme il serait facile pour les courtiers de renseignements de ne pas se montrer trop scrupuleux, ils sont assujettis à un code de déontologie astreignant », explique Adera.

[]
Un événement lourd de conséquences


Dans le contexte du Kenya, le recours à l’Internet pour déterminer l’évolution des prix et permettre aux petits exploitants agricoles d’en tirer profit est un événement sans précédent. Pourtant, l’expérience a déjà été couronnée de succès en Ouganda et en Zambie.

L’Internet a été introduit au Kenya en 1993 grâce à un projet financé par le Centre africain régional d’informatique (African Regional Centre for Computing, ou ARCC). Les services commerciaux d’Internet sont apparus il y a à peine un an, mais ils ont eu un impact important sur la vie quotidienne des 700 000 Kenyans qui y ont accès. Compte tenu du fait que le pays compte 30 millions d’habitants, cet accès demeure limité. Dans les régions rurales en particulier, cette technologie est rarement accessible. Même là où on y a accès, beaucoup de gens, généralement des producteurs agricoles, ne peuvent en bénéficier.

Pour Kimani et les autres producteurs agricoles du pays, DrumNet est un événement historique. L’ignorance les a toujours obligés à vivre dans des conditions déplorables et à se laisser enfermer dans un cercle vicieux d’exploitation.

En raison d’une mauvaise gestion économique et de politiques maladroites, le secteur agricole n’a cessé de s’enliser depuis deux décennies. Au cours de la décennie 1964-1974, l’agriculture représentait en moyenne 36,6 % du PIB du Kenya. Selon le Plan de développement national 1997-2001, ce pourcentage est passé à 33,2 % au cours des années 1974-1979, à 29,8 % de 1980 à 1989, et à 26,2 % entre 1990 et 1995. Les subventions et les programmes de prêts qui ont eu un effet de stimulation pendant les années 1970 et qui ont fait du secteur de l’agriculture le plus gros employeur n’existent plus. Et l’ensemble de l’économie est aux prises avec une récession.


Le prix de l’exploitation


« Les petits exploitants agricoles tendent à être exploités parce qu’ils n’ont pas les moyens de se procurer certains équipements : leur production est limitée et les frais afférents à la recherche de meilleurs marchés pour leurs fruits et légumes sont trop élevés », déclare Adera.

Pour les producteurs kényans, le cercle vicieux est lié au fait qu’ils ne disposent pas de ressources suffisantes pour acheter les graines, les engrais ou les appareils requis, et aussi à la faiblesse des prix. Il s’explique aussi par les abus des intermédiaires et des revendeurs locaux : des recherches appuyées par le CRDI ont permis d’établir que ceux-ci retiennent en moyenne un quart de la valeur de la production des exploitants agricoles au cours du transport et de la mise en marché entre la ferme et l’acheteur en gros : les produits passent généralement entre les mains de 3 ou 4 intermédiaires avant d’arriver à l’étal.


Comme l’Internet permet d’établir des liens directs entre producteurs et consommateurs, l’exploitant agricole devrait pouvoir obtenir plus pour sa production. « On s’attend à ce que les membres de DrumNet voient leurs revenus augmenter grâce à leur participation à ce projet », explique Adera. Si on parvient à démontrer clairement que ces liens augmentent les revenus des exploitants, on aura un appui solide pour assurer l’expansion du réseau DrumNet aux autres régions du Kenya et le développement d’organisations semblables.

« Nos services visent à accroître la productivité des cultures commerciales porteuses, notamment celles qui offrent un potentiel d’exportation », affirme Groh. Ils contribueront à supprimer le rôle des intermédiaires, qui retiennent plus de 23 % des prix de gros. L’emballage, le triage, les frais d’accès au marché et le transport représentent un autre 14 % des prix. « Nous contribuons à alléger ce problème » précise Groh. « Ne connaissant pas les prix des produits et à défaut de pouvoir accéder à des services de marketing efficaces, les exploitants agricoles n’ont pu retenir que 63 % des recettes. Si on ajoute à cela la faible productivité de leurs exploitations, il n’est pas étonnant que les agriculteurs soient pris au piège d’un cycle de pauvreté pernicieux. »


Le changement n’est jamais facile. Mais les chercheurs de DrumNet espèrent que, une fois complété, ce projet leur permettra de mieux connaître la productivité des exploitants et de faire reculer la pauvreté. Pour un pays aussi pauvre que le Kenya, dont le revenu par habitant est inférieur à 270 $US, DrumNet est une révolution.

Source : http://www.idrc.ca/fr/ev-47033-201-1-DO_TOPIC.html
Donc quels sont les ressorts pour sortir de l'enlisement ? Des mesures locales de différents ordres:
- politiques économiques et dirigeants du pays "convenables"
- meilleure organisation de la production (machine, techniques agricoles plus performantes
- meilleure organisation de la commercialisation.

Quel est le lien avec l'occident ? Ce n'est pas lui le responsable, et je vous dirais qu'on est un peu dans la même mouise même si on vit bien mieux qu'au Kenya... Problème de gouvernance économiques et intermédiaires avides se classent parmi les grands responsables de la paupérisation française.

Désolé pour la longueur de la lecture, mais elle est instructive et émane des Africains eux-mêmes dont certains voient très clair...
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Ahmed
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par Ahmed » 17/05/08, 21:55

Comme tu l’as sûrement compris, je m’attache plus à rechercher les causes que des coupables. La situation alimentaire du Kenya n’est actuellement pas très brillante.
Comme dans beaucoup de pays d’Afrique la faiblesse ou le manque d’infrastructure favorise les trafics en tous genres. Si les paysans peuvent éviter d’être trop ponctionnés par les nombreux intermédiaires, tant mieux. Je doute cependant que cela soit suffisant.
Le Kenya, depuis l’indépendance est gouverné "démocratiquement" par une oligarchie urbaine qui accapare les richesses produites et bénéficie des subsides des institutions internationales (institutions favorables au libéralisme économique).
Premier point :
En contrepartie des dits subsides, le gouvernement kenyan a accepté à partir des années 90 d’ouvrir ses frontières. Cela s’est traduit aussitôt par une augmentation des importations de denrées alimentaires : maïs, riz, sucre… Donc destruction de la petite paysannerie, largement majoritaire, surtout dans la production vivrière. Donc diminution de la production et augmentation de la pauvreté.
Second point :
Alors que moins de 20% des terres sont cultivables, ce pays consacre une bonne part de son sol (et les meilleures terres) à des cultures d’exportation, héritage de la domination anglaise. Aujourd’hui, thé, café, fleurs coupées, fruits et légumes (de contre-saison) partent pour l’Europe. Cela représente 60% de l’exportation totale.
Il y a donc de bonnes raisons structurelles au malaise actuel : le fait qu’un pays qui est exportateur d’aliments et de produits agricoles puisse en même tant souffrir de disette ne peut s’expliquer que par un choix politique délibéré consistant à sacrifier l’alimentation de la population en faveur des cultures spéculatives qui profitent à la classe dirigeante.
Oui, certains africains voient très clairs, mais cet article ne traite qu’un aspect de la question.

@ Bones : peu importe le style, il est important d’intervenir. Des choses importantes peuvent être dites simplement.
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par louphil » 18/05/08, 10:31

@ Ahmed et Remundo ...

J'attendais avec impatience que l'un de vous deux soulève la question du colonialisme et de la décolonisation ... Ca m'aurait obligé à finir par le faire malgré mes réticences à parfois m'exprimer sur un sujet aussi complexe ...

Mais je crois qu'il ne faut pas oublier que lors des diverses colonisations, les colons ont eu recours à des contremaitres locaux, pour chapeauter la main d'oeuvre locales ( qui, comme l'a bien souligné Ahmed, si elle était esclave, on en prenait soin au même titre que n'importe quel investissement matériel ...) . En se retirant, les colons n'ont pas tout laissé en plan, mais ont laissé les rênes de leurs exploitations aux mains de leurs anciens contremaitres, en contre-partie d'ententes commerciales privilégiées . Ces contremaitres voulant singer voire dépasser les trains de vie de leurs anciens maitres n'hésitent pas à affamer leur population pour se garantir des résidences de luxe qui en floride, qui sur la cote d'azur, etc ... C'est un fait que décrit très bien Jean Ziegler dans son livre " L'Empire de la Honte" ...Certes, les famines sont souvent dues à des politiques locales, mais largement influencées par des politiques beaucoup plus globales ( imposées par les pays du Nord ...) et par l'appat du gain le plus important possible le plus rapidement possible de la spéculation ...

@ Remundo : l'auto-critque de certains occidentaux dont tu fait état quelques post plus haut, n'est à mon avis pas une repentance, et encore moins une auto-flagellation . En effet la résolution de problemes demande avant tout une analyse du probleme lui-même, mais surtout de determiner quelles en ont été les causes ... Et pointer du doigt les fautes commises par les occidentaux, n'a rien de culpabilisant en soi .Ce ne sont que diverses analyses qui pourrait permettre ensuite, si le probleme est pris en compte, d'essayer de ne pas renouveller les mêmes erreurs ... Mais commencant à mieux cerner la nature humaine, je reste sceptique, mais ne m'empêche pas de rêver à un monde meilleur, (attention !!! pas au " meilleur des mondes", nuance ;-) )
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C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son,
Que certains ont l'air brillants, avant d'avoir l'air cons ....:D :D :D
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par Remundo » 18/05/08, 10:35

Bonjour tout le monde,

J'en profite pour publier une petite brève page 33 de mon journal local :
La Montagne Dimanche 18 mai 2008 a écrit :[]Jacques Chirac dénonce la baisse de l'aide publique au développement qui est selon lui "tout à fait injustifiée" et "doit être redressée d'urgence" dans une interview diffusé aujourd'hui sur M6

L'émission concernée est probablement "15 ans de Zone Interdite" présentée par Melissa Theuriau
Petit lien:
http://www.lepost.fr/article/2008/05/16 ... libre.html

La déclaration dans l'absolu est très respectable.

Toutefois, après anaysé le contexte, la déclaration se révèle beaucoup moins vaillante pour un homme ayant laissé la dette courir à plus de 2000 milliards d'Euros pendant 15 ans de pouvoir, homme qui par ailleurs souhaite promouvoir actuellement toutes ses associations culturelles (pas scientifiques ni techniques...) avec les pays d'Afrique et qui, ce n'est un secret pour personne, aime égratigner la politique de son grand rival Nicolas Sarkozy...

C'est en fait de la politique politicienne nombriliste française un peu HS dans ce sujet, mais ça mérite d'être signalé, c'est du Chirac pur jus...
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par Remundo » 18/05/08, 10:57

Salut Louphil,

Je suis d'accord avec toi presque partout.

louphil a écrit :Certes, les famines sont souvent dues à des politiques locales, mais largement influencées par des politiques beaucoup plus globales ( imposées par les pays du Nord ...) et par l'appat du gain le plus important possible le plus rapidement possible de la spéculation ...

Spéculations principalement issues des intermédiaires et gouvernants locaux car l'essentiel du prix des denrées à l'exportation est capté par ceux-là, ce qui rend exangue leur pays car aucun investissement technique n'y est réalisé.

@ Remundo : l'auto-critque de certains occidentaux dont tu fait état quelques post plus haut, n'est à mon avis pas une repentance, et encore moins une auto-flagellation .

J'ai été un peu excessif (et seulement un peu) à ce moment là car à ce moment du sujet, le consensus était de dire "c'est notre entière et grand faute à nous les occidentaux, méchants colons avides d'argents et esclavagistes des gentils africains et "Méchant Remundo néocolonialiste tecnoscienceux politiquement incorrect" :lol:

Ton intervention, celles d'Ahmed et d'autres nuancent tout cela et je vous en remercie vivement :D

Remarquez que si vraiment certains sont trop mal dans leur peau, il existe depuis quelques années le commerce équitable, qui lui aussi a ses petits malins locaux et non locauxattirés par le label majorant le prix... Le commerce étiquetable... heu, pardon équitable vous dis-je :lol:

N'oublions pas aussi que dans un marché, il y a des équilibres à installer que les tiers mondistes ne parviennent pas à atteindre car ils ne développent pas leur pays convenablement souvent malgré de grandes richesses agricoles, minière ou énergétiques (pétrole, soleil): les causes en sont principalement une absence totale d'éducation, de développement technique: ainsi, les plus malins prennent le pouvoir en se contrefoutant de l'intérêt de leur pays, et les occidentaux viennent se servir en payant bon marché, mais en payant quand même le pays pauvre qui serait encore plus pauvre autrement...

La surnatalité achève le travail de sape des énergies de la population (luttant contre la famine, les maladies, la misère, et ne pouvant donc pas se mobiliser là où il le faudrait...) et rien ne change, pas d'investissement, pas d'organisation, pas de progrès.

Mais commencant à mieux cerner la nature humaine, je reste sceptique, mais ne m'empêche pas de rêver à un monde meilleur, (attention !!! pas au " meilleur des mondes", nuance ;-) )

Et bien allez lire un peu Desertec sur
https://www.econologie.com/forums/desertec-e ... t5338.html
vous allez voir l'esquisse d'un monde meilleur... 8)
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par louphil » 18/05/08, 11:34

Arrggl, comment fait-on pour citer une partie d'un post sans le recopier en entier ? J'y suis jamais arrivé ...

Remundo a ecrit:

Spéculations principalement issues des intermédiaires et gouvernants locaux car l'essentiel du prix des denrées à l'exportation est capté par ceux-là, ce qui rend exangue leur pays car aucun investissement technique n'y est réalisé.



Je suis entièrement d'accord avec toi, mais ces gouvernants-là, ces intermédiaires-là ont pour la plupart été mis en place par les occidentaux ... Demande à Neslé ou à Kraft comment ils sont devenus aussi puissants ... Ces gouvernement sont à la botte de telles multinationnales ... Ce n'est pas pour rien que les Dictatures d'Amérique du Sud passées étaient alors qualifiées de Républiques Bannanières ...

Remundo a écrit :

Remarquez que si vraiment certains sont trop mal dans leur peau, il existe depuis quelques année le commerce équitable, qui lui aussi a ses petits malins locaux attirés par le label majorant le prix... Le commerce étiquetable... heu, pardon équitable vos dis-je Laughing


Je me suis laissé avoir aussi par ce genre d'action, et depuis me suis souvent posé la question de savoir pour qui réellement ce commerce était équitable, même si certains le sont peut-être effectivement sur toute la chaine de production-distribution ...
Mais en l'absence de réponses concrète, depuis je m'abstiens ...

Remundo a ecrit :

les causes en sont principalement une absence totale d'éducation, de développement technique: ainsi, les plus malins prennent le pouvoir en se contrefoutant de l'intérêt de leur pays,...


+1, mais avec une forte insistance sur l'Education ... Si education il y a, les progrès technique suivent logiquement ...
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C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son,

Que certains ont l'air brillants, avant d'avoir l'air cons ....:D :D :D
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par martien007 » 18/05/08, 11:34

Remundo et Ahmed,

On ne vous fera pas changer d'avis sur la situation.

R : tu ne crois pas qu'en Espagne et en France, les producteurs qui emploient les Africains et Maghrebins comme des esclaves ( pas déclarés ou sans-papiers ) mal logés et c'est peut dire ( j'ai vu et lu des reportaghes sur le sujet....ils se sont même mis en "grève" dans la vallée du Rhone ). Au Sud de l'Espagne, là c'est le top : sans-papiers qui ont peur de se faire prendre et renvoyer dans leur pays...dommage que je n'ai pas le temps de signaler tous ces reportages sur le sujet car on voit bien que la récolte des fruits lègumes se fait à très bas coût, et ensuite il y a des RAPACES qui s'en mettent plein les poches.
On ne peut pas accuser certains Africains de le faire sur le dos de leurs compatriotes et les rendre responsables de la situation. C'est humain, il y a les exploités et les exploiteurs.

A : tes remarques sont excellentes. Quelle formation as-tu ? comment connais-tu ces sujets sur l'Afrique avec tellemnt de précision.

Autre info : Les Chinois ont débarqué en Afrique et eux vont cultiver les terres pour lleur peuple, donc les Africains ne vont pas en profiter, mais un peu quand même.

Sur le Sénégal : j'ai 2 infos récentes que j'apporterai quand j'ai un moment. Une 1ère sur la culture du riz qui va redémarrer sur des terres abandonnées.

Une 2ième intitulée "Qui est responsable de la crise alimentaire au Sénégal" entre le Président Abdoulaye Wade et le Directeur de la FAO Jacques Diouf (noir) qui se renvoient la balle sur les raisons.....alors imaginez nous les ploucs Blancs, que valent nos avis ?

Si j'ai un moment, je le scanne.
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par Remundo » 18/05/08, 12:47

martien007 a écrit :R : tu ne crois pas qu'en Espagne et en France, les producteurs qui emploient les Africains et Maghrebins comme des esclaves ( pas déclarés ou sans-papiers ) mal logés et c'est peut dire ( j'ai vu et lu des reportaghes sur le sujet....ils se sont même mis en "grève" dans la vallée du Rhone ). Au Sud de l'Espagne, là c'est le top : sans-papiers qui ont peur de se faire prendre et renvoyer dans leur pays...dommage que je n'ai pas le temps de signaler tous ces reportages sur le sujet car on voit bien que la récolte des fruits lègumes se fait à très bas coût, et ensuite il y a des RAPACES qui s'en mettent plein les poches.
On ne peut pas accuser certains Africains de le faire sur le dos de leurs compatriotes et les rendre responsables de la situation. C'est humain, il y a les exploités et les exploiteurs.


Malgré les apparences, on n'est pas si en désaccord que ça avec Ahmed...

A ton interpellation, je pose deux questions liées, et très embarassantes...

Comment se fait-il que les français réguliers et d'origine africanomaghrebine soient si peu employés (30% sans emploi parmi leur population "active" ?

Comment se fait-il que les irréguliers de même culture soient systématiquement employés (>90%) ?

J'ajoute avec un salaire identique puisqu'ils sont déclarés et payés comme les français, jusqu'à déclarer leur revenu, payer leur impôt et loyers, je sais tout ça...

J'ajouterais aussi trois choses:

- ces travailleurs sont illégaux aussi travailleurs et serviables soient-ils. Le fait d'être travailleur et serviable en France n'est pas synonyme d'acquisition automatique de la nationalité... Il existe pour ces gens ce qu'on appelle des titres de séjour leur permettant de faire leur pécule en bossant, et idéalement d'aller réinvestir tout cela dans leur pays d'origine, lieu de leur enracinement géographique, culturel et social...

- ces travailleurs sont venus de leur propre chef, on ne les a pas apellés contrairement à la vague des années 60. L'énergie vaine et les risques inouïs qu'ils prennent pour venir frauduleusement seraient bien mieux investis dans leur propre pays.

- Le sujet est complexe, épineux et fait la joie des démagogues hypochrites de tout poil, du patronat irecherchant une main d'oeuvre motivée et peu chère en passant par la frange des idéologues extrêmes gauchistes/droitistes les plus irresponsables...
Mais aussi d'une gauche plus modérée qui n'a trouvé que ça pour "s'opposer par principe" niant lamentablement les problèmes et évidences culturelles et économiques les plus criantes de l'accueil de ces populations à une période de récession économique et de ghettoisation irrémédiable des quartiers.

Et l'on se débat et se morfond dans des problèmes insolubles sans le développement des pays concernés et la stabilisation aussi bien géographique que démographique de leur population.

Comme je le dis, via une politique énergétique harmonieuse de co-développement, il faut leur mettre le pied à l'étrier pour qu'ils prennent leur destin en main.

@+
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par gegyx » 18/05/08, 13:51

Rigoberta Menchú, prix Nobel de la Paix : "ya basta !"

Rigoberta Menchú, citoyenne Guatemaltèque et prix Nobel de la Paix, a estimé que les "rencontres internationales" (comme celle de Lima, où L’Europe néocon va rencontrer l’Amérique latine progressiste?)... où ne sont exprimées que des voeux pieux et des promesses non tenues, ça suffit !
"Les être humains ne sont pas les seuls êtres vivants. Il existe la société de la nature, dont les humains sont à peine un élément ; donc le défaut d’harmonisation avec l’horloge de la nature produit un choc, vous le savez, et ce n’est faute de mentionner les millions de personnes qui meurent de faim(...)"
Lors d’une conférence de presse, Rigoberta Menchú a exprimé l’opinion que les problèmes de l’humanité, tels que la faim et le cancer, sont provoqués par le conflit entre "l’horloge matérielle"- représentée par l’énergie et internet, et, par dessus tout par l’argent, les banques, l’accumulation des ressources naturelles - et "l’horloge de la nature", qui gouverne cette planète.
http://www.aporrea.org/internaciona...
Selon cette philosophie, très partagée par les indigènes d’Amérique Latine, l’être humain ne peut, comme certains de nos philosophes européens le pensent, "dominer la nature"... car il en fait partie intégrante. Porter atteinte gravement aux autres êtres vivants reviendrait, en quelque sorte, à détruire sa propre maison !

:D
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