Branle-bas de combat pour recycler les vieilles télés
Par Emmanuel ANGLEYS AFP - PARIS (AFP) -
La folie des écrans plats menace de déboucher sur une montagne de déchets d'ici quelques années, s'inquiétent les professionnels du secteur qui ont mis en place un plan de bataille pour collecter et recycler les vieilles télés.
Sur les 5,5 millions de téléviseurs qui arrivent en fin de vie chaque année en France, 20% seulement prennent le chemin d'une filière sélective de traitement, s'insurge Laurent Abadie, vice-président du Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec).
"Le reste disparaît dans la nature, c'est ce qu'on veut éviter", déclare-t-il.
Laisser de tels équipements pourrir dans une décharge présente des risques évidents de pollution inhérents à leurs composants.
Et le temps presse car l'arrivée des écrans plats va donner un coup de fouet au renouvellement du parc, encore composé aux 3/4 de vieux postes à tube cathodique.
Avec un taux d'équipement des ménages supérieur à 95%, le marché des téléviseurs est d'abord un marché de renouvellement, stimulé par l'évolution technologique.
En 2006, les écrans plats LCD ou plasma ont représenté une vente sur deux, en 2007, trois sur quatre, et en 2008, ce sera 100%, prévoit le Simavelec.
Le nombre d'appareils à recycler atteindra 6 millions en 2013, 7 millions en 2016.
Du coup, les professionnels du secteur se préparent à mettre les bouchées doubles pour endiguer ce flot d'écrans fatigués.
L'objectif est d'arriver à collecter dès 2009 la moitié des télés qui seront mises au rebut, et sept sur dix d'ici 2013.
Pour 2008, le Simavelec espère collecter et traiter plus de 40.000 tonnes de téléviseurs à bout de souffle contre 24.000 tonnes en 2007.
Un décollage dû à la récente mise en place (15 novembre 2006) de la filière de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) conformément à une directive européenne.
2007 aura ainsi été la première année complète d'exploitation opérationnelle des trois éco-organismes chargés de la collecte et du traitement de ces équipements - Ecologic, Eco-Systèmes et ERP.
Mais tout cela à un coût: 30 millions d'euros devraient être consacrés en 2008 à la collecte et au traitement des téléviseurs en fin de vie, 100 millions à moyen terme.
De plus en plus de vieilles télés à tube cathodique vont devoir être recyclées alors même qu'on ne saura plus quoi faire de leur verre (60% de leur poids) qui était jusqu'alors recyclé pour refabriquer des tubes cathodiques.
En outre, il faut plus de temps pour démanteler un écran plat qu'un écran à tube cathodique, pour un poids unitaire moyen inférieur, et donc moins de matériaux récupérables.
"On passe plus de temps à démonter les écrans qu'à les monter", ironise René-Louis Perrier, président d'Ecologic.
Un écran plat se désosse comme un mille-feuilles, avec d'abord une centaine de vis à retirer, la carcasse plastique à dégager, la structure d'acier à récupérer, la dalle de verre à retirer etc.
"On est dans des technologies essentiellement manuelles, donc chères", fait remarquer Ecologic.
Le financement des opérations est pour l'instant assuré grâce aux recettes de l'Eco-participation, qui est de 4 à 8 euros par appareil.
Les eco-organismes espèrent que cette contribution demandée au consommateur n'augmentera pas et misent pour cela sur les gains de productivité qui pourraient être réalisés avec l'augmentation des volumes à traiter.
source news yahoo.fr
Vive la société de consommation : on ne sait plus quoi faire des déchets !! par exemple le verre des tubes cathodiques !
et les nouveaux écrans sont plus difficile à recycler que les anciennes télés .... on en apprend tous les jours.