Dommage que les articles d'Agoravox soient toujours aussi longs, décourageant la plupart des lecteurs...Des résumés/synthèse seraient les bienvenus...
La citation d'Econologie.com aurait été "un peu" la bienvenue quand meme car y a "pas mal" d'idées (euphémisme) repompées sur le site...
Mais faut rester "politiquement correct hein"...
L’éconologie, rêve ou réalité ?
D’un côté l’écologie, de l’autre l’économie. On a vite fait de créer le néologisme "éconologie" et en plus, cela va de paire mais avec une logique toute particulière. Surtout en pensant à qui cela profite. Alors, réconciliation ?
L'éconologie.jpg Cela devait arriver avec la crise : le conflit d’intérêts entre l’économie et l’écologie. Le 2 décembre, manifestation à Bruxelles pour s’opposer aux mesures du plan européen de lutte contre le réchauffement climatique, accusé de mettre en danger les emplois dans l’industrie sidérurgique. Réactions normales de bonne foi du côté des partisans plus écologiques. Consommer pour vivre à l’intérieur ou chercher à survivre contre les éléments extérieurs. Le dilemme d’aujourd’hui.
Le serpent du Loch Ness local de notre économie remontre le bout de son nez quand les choses ne sont plus au meilleur de leurs formes. Pas de photo à l’appui pour ceux qui espérait avoir le scoop de la journée.
De scoop, il n’y en a pas eu cette fois, seulement une petite surprise sous forme de réveil.
En même temps, l’industrie de l’automobile était obligée de réduire les émissions de CO2 des voitures neuves. Réactions des constructeurs de voitures immédiates : en temps de crise, comment peut-on être plus irresponsables ? Produire des voitures qui n’émettent en moyenne que 130 grammes de CO2 aux 100kms tout en consommant de 4 à 5 litres, est parfaitement réalisable. Les voitures s’en porteront que mieux et certains constructeurs avouent que cela est possible sans investissements monstrueux. L’envie des clients ne peut se retourner contre eux-mêmes. Les producteurs ne pourront pas continuer à se réfugier derrière leur production de 4X4 très consommatrice, dans un jeu de l’œuf et de la poule.
L'éconologie_Greenpeace.jpgDans le même temps, Greenpeace a dénoncé le compromis européen sur les émissions de CO2 des voitures. "L’Europe cède à la pression énorme exercée par le lobby automobile pour reporter et affaiblir les objectifs de réduction et pour réduire fortement les amendes en cas de non-respect des règles". "L’objectif proposé (et déjà affaibli) de 130g CO2/km est une nouvelle fois reporté de trois ans jusqu’en 2015, et à cause de toute une série d’issues de secours et des amendes peu élevées, cet objectif ne sera probablement même pas réalisé", a déploré l’organisation écologiste. "On peut même affirmer que cette réglementation n’est rien de plus qu’une poursuite de l’accord volontaire inopérant que l’Europe a conclu avec l’industrie automobile en 1998", a-t-elle ajouté. (Source : Le Soir)
"La Bourse européenne du CO2 profite de la crise" titrait le journal l’Echo, le 4 décembre. "Le nombre de "droits à polluer" émis par l’ECX a explosé de 283 % par rapport à l’année précédente. Pour les entreprises, réduire les émissions doit rimer avec l’économie." ajoutait-il.
Les écotaxes réapparaissent souvent après s’être endormies du sommeil du juste. La crise a des tendances très insomniaques.
De taxes, je n’en parle pas beaucoup dans mes billets. A part "La taxe pour s’envoyer en l’air" qu’avait lancé la France sur les voyages en avion. Taxe qui devait sauver des vies humaines de la faim dans les parties du monde. Le Darfour se mourait justement à cause de ce manque de participation. Le manque de causes à effets me semblait complètement irrationnel. Peut-être, ne prenions-nous pas assez l’avion pour remplir les caisses ad hoc ?
Par le passé, les écotaxes avaient déjà vilipendées par l’industrie et par les consommateurs.
Le consommateur considère souvent les taxes écologiques comme des taxes économiques qui permettent de boucler des budgets pour combler des déficits. Ils n’ont pas tout à fait tort.
Même combat, même désorientation dans l’attribution de la monnaie sonnante et trébuchante. Un rapide calcul fait par ceux qui ont l’habitude de manipuler les taxes, nous apprend que cela va coûter de 100 à 150 euros par ans aux ménages belges en moyenne.
Pourtant, si les entreprises ont été prises à la gorge pour rationaliser leur production et les méthodes d’emballage, il n’en demeure pas moins vrai que le consommateur final sera l’otage une nouvelle fois de décision bouche trou.
L’effet de serre est produit à 20% par l’émission des gaz à effets de serre produit par l’élevage et le méthane des déjections du bétail. L’agriculture pollue et est aussi pointée du doigt par les pêcheurs en rivières à cause des engrais utilisés sur les champs. "Planète nature" en parlait à la télévision le 30 novembre.
Le CO2, beaucoup de spécialistes disent que si on n’avait pas autant poussé à la déforestation pour combler les besoins en papier et en bois, nous n’aurions pas les problèmes à son encontre. Donc, reboiser massivement là où le déboisement a été le plus perturbant, pourrait réduire le problème.
L’administrateur de la Fédération Belge de la Distribution pensait ce qui suit.
Une taxe sur les emballages avait été décidée en octobre 2006. Le gouvernement avait été convaincu par les entreprises que cette taxe n’allait en rien aider l’émission de CO2 et allait de plus taxer les produits les moins chers touchant les revenus les plus bas. Les emballages constituent à peine 1% de la totalité des émissions de CO2.
Si on emballe, c’est pour préserver la fraîcheur des aliments et assurer la sécurité alimentaire. Le consommateur a changé son comportement en utilisant les sacs bleus avec un succès. Ceux-ci sont recyclés et réutilisé à 93%, c’est un record mondial. L’écotaxe est payée lors des achats de matériels électriques. Certains produits, comme les piles, sont à récupérer. Est-ce à dire qu’il faille prendre sa voiture et consommer du pétrole pour arriver à parachever son devoir de citoyen responsable ?
L’aluminium, lui, est recyclé à 100%. Une technologie permet d’extraire l’aluminium des poubelles. L’aluminium sera pourtant le plus lourdement taxé. Pourquoi ? Parce que lors de la fabrication d’aluminium, de l’extrait d’aluminium du bauxite et on utilise énormément d’énergie et on a beaucoup d’émission de Co2. Seulement ici, recyclé, le même aluminium produit va être retaxé de multiples fois et en fait, être rendu économiquement non viable par rapport à d’autres formes d’emballage alors qu’il n’y a absolument aucune raison écologique de le faire.
Les consommateurs sont convaincus qu’un changement de comportement vaut la peine d’être fait et on allait tenter de limiter les sacs en plastiques réutilisables, jetables dans les grands magasins.
Ceux qui sont responsables de la promotion de l’environnement avaient annoncé qu’ils allaient aider les entreprises par des campagnes publicitaires deux fois par an. On a commencé en avril 2004. Les Gouvernements régionaux ont fait de la pub dans les journaux et sur les télés et la radio, avec un certain succès. Mais il avait été prévu qu’ils refassent ça en novembre, décembre et puis de nouveau, l’année après. Ils n’ont rien fait, ils ont arrêté, ils n’ont pas dépensé. Réduire de 40% d’ici fin 2006, donc par rapport à début 2004, l’utilisation de sacs en plastique a été réalisée, un doublé par rapport aux objectifs.
Interdire, c’est évidemment ne pas tenir compte des fois où il est nécessaire d’en avoir. Interdire complètement ? Ne viendrait-il pas à l’esprit des plus astucieux de consommer sur place et d’oublier de payer à la caisse ? Dans quoi emballer la viande fraîche chez le boucher pour se la fourguer dans la poche ou le caddy ? Question d’hygiène convenable et le plastique est certainement ce qu’il y a de mieux à ce niveau-là. Une série d’exceptions dans la loi ? Compliqué ? On ne va pas très bien savoir, quand oui et quand non. Une armée d’examinateurs, de vérificateurs ? La logique d’interdictions, d’exceptions, de contrôles alors qu’il y a moyen de convaincre les uns et les autres, le consommateur et le commerçant de tenter de réduire ça au maximum lorsque c’est possible.
Le secteur est porteur en lui-même. Le commerce emploie en Belgique près de 400.000 personnes, un peu moins de 300.000 salariés et un peu plus de 100.000 indépendants. C’est un secteur qui représente plus de 11% du PIB. Mais comparé à l’étranger, malgré que le secteur soit plus important qu’en France ou en Allemagne ou aux Pays-Bas, l’emploi dans le commerce du détail est inférieur à ce qu’il est en Allemagne ou aux Pays-Bas, par exemple en pourcentage de la population employée.
Il y a les coûts salariaux très connus, pas le problème de ce que les gens gagnent mais de ce qu’ils coûtent. Une caissière en France coûte 25% de moins qu’une caissière en Belgique mais elle gagne plus. Et donc c’est un mal qu’on connaît dans d’autres secteurs aussi mais qui fait que par exemple, chacun d’entre nous se dit qu’il doit attendre infiniment trop longtemps aux caisses, pas uniquement le samedi mais même un mardi après-midi. Et la raison, c’est évidemment qu’on tente d’optimiser l’utilisation du personnel et les temps d’attente.
Les charges sociales ciblées, ça semble une très bonne idée. En pratique lorsque on demande aux entreprises, des chiffres sur combien de personnes elles emploient. La réponse est : ça, on ne sait pas, on ne gère pas comme ça, on engage les gens sur base de leurs compétences et puis on leur fait faire leur carrière sur base de leurs compétences et puis, combien ça coûte in fine au niveau des charges, des charges sociales, eh bien, on le voit et c’est le Secrétariat social qui le calcule. En fait, ce que ça amène, c’est une complication importante au niveau des calculs, aussi bien pour le Secrétariat social de l’entreprise que pour la Sécurité sociale elle-même ; des effets d’emplois marginaux parce que c’est tellement compliqué que les gens ne ciblent pas les justes moins de 25 ans, les plus de ceci, que ceux qui ont deux ans d’emploi, comme ceci ou de chômage comme cela, alors qu’une mesure linéaire, c’est-à-dire employer le même argent en disant, au lieu que ce soit 34% de supplément, vous ne payerez que 32% de supplément, par exemple.
Régulièrement, l’économie et l’écologie sont antagonistes dans leurs objectifs. Il y a même les « anti-écolo » qui critiquent les « catastrophismes » et refusent toutes remises en question de leur mode de vie. « Travaux inutiles » disent les plus contestataires aux politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Bjorn Lomborg, Claude Allègre en sont les exemples les plus connus. Toujours avoir une vision de l’économie selon laquelle, il faut intensifier le commerce mondial et en accélérer les échanges ne peut se concevoir si tous les paramètres de bien être humain vont dans le même sens en bout de course. La mondialisation a étendu les problèmes de pollution sur une échelle bien plus grande que par le passé. Cela fait la différence avec la fin du 19ème siècle, pendant laquelle apparurent les premiers réseaux industriels dans l’énergie, la téléphonie et le transport. Reagan et Thatcher avaient une confiance sans bornes dans les lois du marché. Pour contredire leurs idées du passé, l’énergie électrique n’est pas devenue moins chère avec l’autorégulation des marchés. La concurrence n’a même pas eu lieu puisque les sociétés devaient fusionner pour exister. Les lois physiques de Kirchhoff expliquent que le courant suit le trajet de moindre résistance, pas celui qu’on veut lui imposer. L’industrialisation se régule en fonction de ses intérêts propres et des moyens disponibles. Tout ceci pour dire que les corrections aux situations sont à évaluer au mieux du but à atteindre. A tester donc.
Le principe de précaution n’est pas à remettre en question. De visu, les changements climatiques sont aussi évidents et que le système libéral débridé a mené à la crise que nous connaissons.
Mais faut-il nécessairement passer par les taxes ? L’instinct de conservation aurait-il vraiment été perdu dans les neurones des humains ? A-t-on envie d’être durable ou passable ?
Chercher les moyens de donner des avantages aux deux bords, voilà ce qui serait évidemment le plus profitable et ça permettrait d’éviter des distorsions entre personnes. Le Nouvel Obs de début décembre titrait "Emplois verts : plus de bruit que de jobs". Espoir politique des Etats qui demande beaucoup d’investissements à longs termes et, donc, du temps pour se mettre en place. Recyclez, qu’ils disaient. Le Grenelle de l’Environnement français ne résoud rien dans les pertes d’emplois à court terme. Les réactions épidermiques de peur que l’on retrouve dans la manifestation de Bruxelles, ne sont donc pas un hasard.
L'éconologie_Energie verte.jpgDans ce sens, on parle d’énergie verte. L’entrée en Bourse de « 4Energy Invest » montre que cela peut intéresser les investisseurs et les consommateurs. La récession, puisque le mot est lancé, peut changer le fusil d’épaule en stimulant d’autres alternatives sans romantisme. Le pétrole qui a chuté au tiers du prix depuis l’été permet de retrouver un peu de temps et de confiance. Utiliser l’environnemental pour améliorer le bilan économique. BeCitizen en proposait les principes : optimiser l’utilisation de l’énergie, le nucléaire irremplaçable à cours terme faisant partie de la diversité des sources énergies, les biocarburants s’ils n’empiètent pas sur l’alimentation humaine à base de plantes très rustiques comme l’atropha comme 2ème génération ou à partir de micro-algues, comme troisième. De toutes manières, on ne fait pas d’omelettes sans casser d’oeufs.
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