J'aime pas parler de ça car à chaque fois, (ici ça n'a pas plié), on se fait rentrer dedans... au mieux, on est accusé de raconter des salades... au pire...
J'ai pas l'habitude d'écrire des salades sur écono.
Il est très facile de se rendre compte de tout ça en écoutant l'actualité !
- opération de reconstruction de l'hymen des femmes africaines,
- procès pour casser un mariage parce que la femme n'est pas vierge,
- en regardant les statistiques des prisons (où les Français d'origine étrangère sont très majoritaires),
- violence et dictature des garçons sur les filles dans les cités,
- la délinquance est concentrée dans les banlieues,
- battage médiatique incessant sur la discrimination positive,
- exploitation outrancière de tout ça par la droite comme la gauche
- sentiment anti-France et anti-tout croissant dans les banlieues (bien illustré par les tags "nike tout, nike la France"
etc... ça durera tant que les comportements des gens "discriminés" (certains ne se discrimineraient-ils pas eux-mêmes ?) resteront tel qu'ils sont. Cela touche à un aspect culturel, je dirais presque de moeurs.
Parmi les élèves que j'avais, beaucoup ont réussi (presque 100% de mes élèves ont intégré une école, où un master en fac), mais, bien qu'étant les meilleurs de leur milieu, ce ne fut pas sans sueur, larme et psychologie et conflits... Ceux qui ont eu le potentiel et la volonté s'en sortent, pour les autres bien plus nombreux (ceux qui végètent au collège/lycée en redoublant 5 fois), c'est moins réjouissant...
Aller, je vais t'exposer quelques anecdotes croustillantes.
J'ai vécu plus de 3 ans là-bas, au coeur de la cité, où j'enseignais dans le lycée Paul Eluard de Saint Denis ("le 9-3 en force") dans une prépa spécialisée pour l'accession aux métiers d'ingénieurs des jeunes des quartiers ... J'y ait vécu tous les conflits (CPE, grèves et tout le toutim quotidien, qui sur 2000 élèves, se produisait au moins une fois par semaine (vols, port d'arme, bagarre, trafic de bédos, agressions (souvent légères heureusement) de profs...)
C'était la galère les profs, mais surtout pour les élèves... Les miens, impliqués dans des études supérieures, cherchaient des petits jobs pour subvenir à leurs besoins basiques (chambre+bouffe)... Ils se faisaient claquer les portes au nez... A la vue de la dégaine de certains, cela ne m'étonnait guère ! ça les énervait, il devenaient de plus en plus agressifs dans les boîtes où ils avaient la chance de se présenter... incompréhensions, puis cercle vicieux !
Je parlais beaucoup avec eux, je leur ai appris, pendant mes cours (censés être de physique) (quelques heures ont suffi), à se présenter à un entretien d'embauche. Porter des vêtements propres, ne pas marcher nonchalamment, ne pas tchatcher (l'art local...) regarder le recruteur dans les yeux, dire Bonjour Monsieur le Directeur/Ingénieur, "au revoir Monsieur, merci de m'avoir accordé cette entretien et tenez moi au courant de la suite", être à l'heure, parler simplement, répondre directement aux questions, et avant l'entretien, réfléchir sur ses motivations et la manière de les exprimer, etc...
Ils pensaient que j'arrivais d'une autre planète... m'ont dit gentiment dans leur langage "z'êtes mitto, truc de ouf' , ça déchire trop,"... Je leur ai dit "comme vous voulez, essayez quand même, c'est pas bien méchant et cela n'agresse pas votre identité, ce sont des codes de bonnes conduite. Vous n'avez rien à perdre."
J'ai fini par avoir de la part d'un de mes élèves "ce prof, je kiffe à mort". Récompense suprême de beaucoup d'énergie donnée à ces jeunes pas réellement encadrés dans leur "éducation comportementale"
![Razz :P](https://www.econologie.com/forums/images/smilies/icon_razz.gif)
Bon sang, Personne ne leur a jamais expliqué ces petites choses simples, ces "clés de survie pour eux" ! Quel malheur pour ces jeunes !!
Bien je je fusse d'une autre planète, (le massif central, les paysans...) il n'en demeurait pas moins, que dans le monde du travail, c'était bien eux les extra-terrestres, d'où le clash systématique.
Cela n'a rien à voir avec leur couleur de peau, mais à leur comportement. Et ben finalement, ces conseils ont porté leur fruit, ils ont décroché les petits jobs nécessaires à leur subsistance (mini commercial/accueil chez AirFrance, serveurs de restauration rapide, etc... !! Des choses insignifiantes ? Pas vraiment : la clé financière de leur poursuite d'études, et bien plus encore, de leur "apprentissage social de l'entreprise".
Alors dans une caricature, on force le trait, néanmoins, dans une caricature, il y a du vrai. Leur difficulté viennent de leur éducation et de leur culture, de leur code (ils en ont aussi fort subtil !), bien trop éloignés des standards occidentaux et règles usuelles !
[b]Que l'on continue à maintenir l'Education en banlieue, c'est indispensable, mais ça ne suffit pas : il faut que les personnes concernées s'adaptent aux règles du monde dans lequel ils veulent s'intégrer.[/b]
Autre problème, je puis te dire que dans ces lycées (surtout les ZEP), il ne faut pas tellement plus d'heures de cours en absolu, mais plus d'heure de cours de qualité : où les élèves se tiennent convenablement, daignent accorder un peu de leur attention, etc...
Il faut aussi, avant de leur faire de la biologie, de l'histoire, commencer par leur apprendre à lire et écrire et comprendre le français. Sinon, ils sont perdus à jamais et dégoûtés, évidemment car en échec partout.
Démotivés, beaucoup d'élèves viennent au lycée sans cartable, ou bien sans feuille, sans crayons... Certains trouvent parfaitement normal d'être en retard, de ne pas écouter, ou de ne pas se taire quand le prof fait son cours. Et malheur au prof qui demande à un élève de sortir... La plupart du temps, c'est le prof qui sort par rebellion de sa classe. A moins d'avoir beaucoup de cran et d'intelligence, il ne faisait pas bon être une jolie jeune femme professeure non plus : ingérable avec les adolescents affirmant culture. Bref, ils ne sont pas éduqués chez eux, et ils le paient très cher après.
Je dis ça sans animosité, je constate, et je vois bien qu'il y a de dramatiques problèmes humains en banlieue, et je pense aussi que la solution ne peut pas venir seulement de l'Etat et des milliards (qu'il n'a plu), mais d'une attitude positive de tous ces jeunes et de leurs parents.
On appelle cela faire des concessions : l'EN en fait beaucoup dans ces zones et tant mieux ! Mais le retour se fait souvent attendre...