Borloo Sarkozy: l'économie écologie, croissance anti-crise ?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Christophe
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Borloo Sarkozy: l'économie écologie, croissance anti-crise ?




par Christophe » 16/06/09, 13:37

Extraits d'une interview de Borloo par lesEchos:

L'écologie est un élément essentiel de sortie de crise

Le 22 juin, Nicolas Sarkozy prononcera un discours devant le Congrès réuni à Versailles. La « croissance verte » fera-t-elle partie des grands chantiers que le président de la République veut promouvoir ?

Le président a voulu le Grenelle de l'environnement et a arbitré toutes les mesures juridiques, fiscales et budgétaires... pour permettre cette mutation et la croissance verte. Mais la brutalité de la crise financière a concentré tous les regards. Il y a six mois, rappelez-vous, la préoccupation immédiate des gens était de savoir si leur épargne serait bien protégée. Aujourd'hui, nous abordons une autre séquence. Je suis convaincu que le portage politique des sujets liés à l'environnement va changer. D'ailleurs, il est fascinant de constater le chemin parcouru dans l'opinion depuis deux ans. Souvenez-vous du pacte écologique de Nicolas Hulot, référence en la matière. Aujourd'hui, les engagements du Grenelle de l'environnement vont encore plus loin et ce n'est que le début d'un processus permanent ! La croissance verte est bien au coeur des préoccupations.

En raison du score des écologistes aux européennes ?

Non, mais parce que nous sommes capables de démontrer que l'écologie n'est pas uniquement une source de dépenses, mais un élément essentiel de sortie de crise massif et structurant pour l'ensemble de la société. La politique, ce n'est pas lancer des « oukases », il faut donner du sens. Et quel meilleur message que celui-ci : les 15 programmes du Grenelle permettront la création de plus de 600.000 emplois sur la période 2009-2020, dont l'essentiel dans les trois premières années. C'est un cabinet de consultants international, le Boston Consulting Group, qui le dit et qui a analysé les grandes mesures et les engagements du Grenelle de l'environnement déjà pris. Si on regarde de près, on remarque à quel point l'emploi Grenelle se développe rapidement pour atteindre 530.000 emplois en 2011.

Et après ?

Certains pourraient dire que ces emplois disparaîtront une fois les programmes de construction de lignes de chemin de fer ou de rénovation thermique terminés. Je suis au contraire persuadé que la courbe en très forte croissance se poursuivra, ne serait-ce que pour respecter l'objectif de division par quatre de nos émissions de CO2 en 2050 grâce au lancement de nouvelles mesures. Comme toujours, ce sont les inversions de tendance qui sont les plus lourdes. Il faut beaucoup plus d'énergie pour passer de zéro à un kilomètre/heure que de 100 à 101 (euh a) je vois pas bien le rapport et b) faut le vérifier ça! Michel K. ?). Si nous mettons en place les formations nécessaires, il est possible que de 3 à 4 millions d'emplois soient concentrés dans ces secteurs d'ici à quinze ans.


La suite: http://www.lesechos.fr/info/france/4875581.htm

On aimerait y croire...mais c'est fou comme les politiques peuvent tirer des conclusions éronées sur un seul seul scrutin...non y a pas de "vague verte" de l'opinion qui préferent encore largement son compte en banque que la protection de l'environnement...

Concrêtement trouver un job dans l'environnement actuel c'est la croix et la banière: a) pour le trouver b) pour le garder (généralement ce sont des emploi jeune, précaire ou subventionné...). Mais évidement ceci les ministères ne le disent pas...
Dernière édition par Christophe le 17/05/11, 10:26, édité 1 fois.
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par Christophe » 16/06/09, 13:51

Un autre article sur la croissance:

Pour une société du plein-emploi sans croissance, par Jean Gadrey

Nous allons devoir changer de paradigme de développement. La crise nous y conduit. Manifestement, les électeurs y pensent, et pas seulement ceux qui ont voté "écologie". Le paradigme actuel est fondé sur l'impératif de croissance, avec le raisonnement suivant :

1 - Il y aura toujours des gains de productivité du travail, car le progrès technique permet de "produire la même chose avec moins de travail" ;

2 - Pour maintenir l'emploi, il faut donc soit réduire sans cesse la durée du travail au rythme des gains de productivité, soit augmenter la production (c'est la croissance) au même rythme, soit mélanger ces deux solutions.

Ce schéma a été vérifié depuis un demi-siècle, bien qu'avec des ratés. Il va s'écrouler. Il faudra créer massivement des emplois sans croissance ni gains de productivité. Pour deux raisons.

La première est que les gains de productivité permettent certes de produire plus de biens avec la même quantité de travail, mais pas avec la même quantité de ressources naturelles, d'énergie et de pollutions diverses. Cela n'était pas trop grave tant que l'on restait loin des seuils d'épuisement ou de renouvellement naturel de ces ressources. Cela devient aujourd'hui le problème majeur. Il va donc falloir privilégier des solutions économisant non plus seulement le travail (gains de productivité), mais aussi, de plus en plus, les ressources naturelles et les rejets (gains de durabilité). Ce qui conduit à la deuxième faille du raisonnement "croissanciste".


http://www.lemonde.fr/opinions/article/ ... _3232.html
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par Christophe » 16/06/09, 14:00

Voici une autre interview que je pense plus pertinente, extrait:

Sarkozy, une écologie "vert très pâle"
NOUVELOBS.COM | 13.06.2009 | 16:29

Après le succès électoral d’Europe Ecologie, Olivier Ferrand, président de Terra Nova, un think tank proche du PS, et Yann Queinnec, directeur de l’ONG Sherpa qui rassemble des juristes, livrent une analyse très critique du Grenelle 1 et 2. Et du plan de relance qu’ils jugent vert pâle.

Obs.com - Dans un article publié dans les pages "Rebonds" de Libération (le 28 avril) qui préfigurait en quelque sorte le succès de Daniel Cohn Bendit, vous écrivez que le plan de relance non seulement n’applique pas le Grenelle de l’Environnement mais qu’une une trentaine de projets sont « grenello incompatibles » ! Quels sont les exemples les plus frappants ?


- Olivier Ferrand - Le plan de relance au secteur automobile, par exemple, est une véritable incitation à acheter des voitures polluantes. La prime à la casse de 1.000 euros est introduite pour l'achat d'un véhicule neuf émettant jusqu’à 160g de CO2 par km alors que la moyenne du parc automobile actuel est de 148g, que le bonus écologique commence à 130g et que l’objectif européen pour 2012 est de 120g ! Exit la généralisation en série du pot catalytique, de l’alterno-démarreur, du filtre à particules…Dans les infrastructures, le plan investit de manière disproportionnée dans le transport routier. Trois nouvelles autoroutes sont prévues, en contrariété directe avec le Grenelle qui avait conclu à la nécessité de stopper l’extension du réseau autoroutier national. Le cas de l’autoroute Pau/Langon, prévue au cœur d’un écosystème riche et fragile, est le plus navrant.
Les énergies renouvelables sont loin d’être mises en valeur alors que la France s’est engagée à avoir en 2020, 23% d’énergies renouvelables dans sa consommation. Enfin, ni la création d'emplois, ni les conséquences du plan en termes d'émissions de gaz à effet de serre ou d’impact sur la biodiversité ne soient chiffrés. Le Grenelle n’avait-il pas promis l’inversion de la charge de la preuve ?

- Yann Queinnec - Parmi les projets les plus emblématiques, on peut citer celui du circuit de formule 1 de Flins dans les Yvelines. Le territoire choisi abrite le deuxième plus grand captage d’eau potable d’Ile-de-France. Conformément aux engagements du Grenelle de l’environnement, il avait été prévue que la propriété du périmètre de protection serait transférée à l’Agence Régionale des Espaces Verts pour y déployer une activité d’agriculture biologique. L’implantation d’un circuit de formule 1 sur une parcelle de 175 hectares destinée à l’agriculture bio, beau symbole de « conciliation du respect de l’environnement, logique de développement et ambition sportive » comme le réclame Matignon. Le rejet du projet, s’il survient, serait plus le fait de la corruption de l’exécutif local que d’un authentique souci de respect de l’environnement.. En effet, M. Bédier, président UMP du Conseil Général des Yvelines, vient de voir confirmée le 20 mai 2009 par la Cour de Cassation sa condamnation 18 mois d’emprisonnement avec sursis, 6 ans d’inéligibilité, 3 ans de privation de droits civiques et 25.000 euros d’amendes pour « corruption passive » et « recel d’abus de biens sociaux ». Lorsque j’ai proposé à l’Alliance pour la Planète de cartographier les projets Grenello incompatibles nous devions ensuite établir un diagnostic de la possibilité de les remettre en cause, selon leur degré d’avancement.


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... _pale.html
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ex-océano
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par ex-océano » 16/06/09, 16:30

C'est nul, sans compter les trajets pour y aller.

Pourquoi ne pas faire une compétition de F1 sur Marseille. Il y a touts les trajectoires voulues. En plus cela se situerait entre Barcelone et Monaco, pas besoin de remonter vers le nord puis redescendre à Monaco.

Je vois bien le truc.
Démarrage sur le Prado 2. Installation des stands sur les contre-allées ou entre la plage Borrely et le David (il y a plein de parkings utilisables). Rond poind du Prado pris à contre sens (chicane), accélération jusqu'à Périer, virage à droite dans les allées Turca Mery, prise d'un tunnel puis du tunnel Prado Carénage, sortie sur le Vieux Port, passage devant le Palais du Pharo, les Catalans, traversée du village d'Endoume puis la Corniche avec ses virages et la vue sur la mer pour arriver au David, virage à gauche et reprise du Prado 2.

Rien à construire, pas d'écosystème à casser (les milliers de voitures prenant ces avenues polluent plus que 20 malheureuses F1 faisant 60 tours), on reste sur le trajet Barcelone-Monaco il suffit de l'insérer. Marseille est bien desservie par les TER et les TGV, l'aéroport est à côté.

Bref pourquoi construire un circuit qui restera inutilisé quasiment tout le temps (sauf pour des essais mais il reste le Castellet et Manicourt pour cela) alors qu'on peut très bien faire cela dans une grande métroplole en mettant des gradins sur une grande partie du trajet (Corniche / Prado 1 et 2 / Allées Turcat Méry) pour que le public assiste au spectacle. De plus pour accéder aux gradins, il y a le Métro à Périer, au Rond point du Prado...

Voilà idée lancée. Je vais d'ailleurs la lancer ailleurs...
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Zieute mais n'en pense pas moins...
Peugeot Ion (VE), KIA Optime PHEV, VAE, pas encore de moto électrique...

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