Toujours pour information :
La mise en oeuvre d’un système de purification des eaux pluviales et des eaux de puits soulève un certain nombre de questions.
Il ne suffit pas d’installer un appareil de filtration à osmose inverse et à charbon actif pour pouvoir garantir la potabilité de l’eau ainsi produite.
Un très grave problème d’éthique réside dans le fait de conseiller à une famille ou à une collectivité de consommer une eau obtenue par purification d’eaux suspectes !
I. LES EAUX PLUVIALES STOCKEES EN CITERNE
I.1. Peuvent contenir des bactéries, des virus et des composés organiques très toxiques (macération de cadavres d’oiseaux ou d’animaux divers dans les corniches par exemple). Un cadavre en décomposition libère, outre les bactéries, des amines hautement toxiques (cadavérine, putrescine...), des résidus protéiques et des radicaux libres.
I.2. Les matériaux constituant la citerne peuvent libérer des substances toxiques ou des substances allergéniques. Le ciment produit aujourd’hui contient un nombre imprévisible de métaux lourds (chrome, nickel, zinc, plomb, cadmium ...). Le revêtement cimenté va libérer pendant un certain temps ces résidus ainsi que des sels de calcium et d’ammonium qui vont alcaliniser l’eau. Ce phénomène ne durera qu’un an au maximum, mais il doit être pris en compte.
Les citernes en polychlorure de vinyle (PVC) libèrent outre des monomères (très petites molécules) toxiques, des substances ayant servi dans l’élaboration de la matière plastique (initiateurs de polymérisation). Ces substances sont également toxiques et allergéniques. Ce processus, en présence d’une eau très pure (c’est le cas des eaux de pluie) va durer environ deux ans. A ce moment, le matériau pourra être considéré comme passif.
I.3. Les polluants chimiques venant du ciel (voir dossier) et de la toiture.
Les industriels rejettent dans l’air ambiant des métaux lourds et des substances chimiques en énormes quantités. Ces produits de rejet vont voyager au gré des vents et retomber à différents endroits lors de pluies, ou par temps sec.
Nous ne sommes pas à l’abri d’une pollution venant même d’un autre pays (du sable saharien tombe parfois sur Paris !).
L’eau ruisselant sur les toitures collecte ces substances et les conduit dans les citernes.
A cela, s’ajoutent les métaux présents dans les matériaux constituant la toiture, les chenaux et conduits : plomb, zinc, cuivre, titane, fer, nickel, chrome, manganèse, résidus de bitume.
Si un agriculteur pulvérise sur son champ proche de l’habitation un pesticide ou un herbicide, il y a gros à parier que l’on retrouvera ces produits dans la citerne à eau de pluie de la maison.
Voici ce qu'ils conseillent :
LES TYPES D'EPURATEURS D'EAU A CONSEILLER
Il va de soi que dans les problèmes de potabilisation de l’eau, il est impérieux de recourir à des appareils à osmose inverse.
Mais encore faut-il savoir quel type de membrane et quels accessoires complémentaires il faut conseiller en fonction du problème rencontré.
1. Type de membrane
Une membrane de qualité doit à elle seule assurer une capacité de filtration de 96 à 97%.
La capacité de filtration (reject rate) donne une idée de la dimension des pores de la membrane.
Une membrane destinée à filtrer des eaux “douteuses” telles des eaux de citernes et des eaux de puits doit avoir des dimensions de pores ne dépassant pas 0,0001 micron.
Un virus a un encombrement compris entre 0,02 et 0,4 micron.
Une bactérie a un encombrement compris entre 0,2 et 1 micron.
Une bonne membrane offre donc une sécurité parfaite, à ce point de vue.
Reste le problème des petites molécules chimiques organiques, les métaux lourds et les anions toxiques (nitrites et nitrates).
Aucune membrane ne peut les éliminer totalement !
1a. Les membranes en triacétate de cellulose
Ces membranes sont bon marché, sont biodégradables et ont une excellente capacité de filtration mais ne résistent pas à des pH supérieurs à 7,8. Comme beaucoup d’eaux accusent des pH de plus de 7,5, on préfère renoncer à ces types de membranes.
1b. Les membranes en polyester (nylon)
Ces membranes ont d’excellentes caractéristiques pour autant qu’on y mette le prix.
Leur longévité est de 3 à 5 ans selon le type d’eau.
1c. Les membranes en PTFC (téflon)
Leur recyclage est difficile.
Il existe sur le marché une grande quantité de marques de ces membranes qui sont généralement fabriquées par la même firme (Filmtec, filiale de 3M).
Ces membranes ont une longévité très grande (de 6 à 7 ans et plus), selon les qualités d’eaux traitées.
De très faibles concentrations en fer détruisent rapidement ces membranes.
Mais il faut prendre conscience qu’il existe sur le marché des qualités différentes pour une même marque de membrane.
Lorsqu’on lamine en usine la feuille de PTFC, la bande centrale a une porosité idéale, tandis que les bandes latérales ont une porosité plus grossière.
C’est ici que l’arnaque commence !
Des revendeurs peu scrupuleux ou mal informés commercialisent des membranes à capacité 60-65% au prix de membranes à capacité 96-97%.
Ils y ajoutent un filtre à sable et un filtre à charbon ou un filtre en coton et un filtre à charbon et déclarent le tout adaptable sur citerne à eau de pluie ou sur puits.
Mais ce qui est le plus grave dans cette démarche, c’est que le client et sa famille se croient protégés contre toute contamination.
Pseudomonas :
Lorsque le commercial est venu me démarcher pour me vendre un appareillage en osmose inverse, c'est exactement ce qu'il s'est passé : la membrane proposée ne tenait pas la route.