EDF s'associe au leader mondial des panneaux solaires
Marielle Court et Bruno Jacquot
24/07/2009 | Mise à jour : 08:31 | Ajouter à ma sélection
EDF Énergies nouvelles et l'américain First Solar vont construire une usine en France.
Quatre-vingt dix millions d'euros d'investissement, 300 emplois… Jeudi, EDF Energies Nouvelles et la société américaine First Solar ont signé chez Jean-Louis Borloo un accord prévoyant la construction de la plus grande usine de panneaux solaires dans l'Hexagone. «Pour moi, c'est la preuve que la croissance verte est une réalité en France», s'est félicité le ministre de l'Écologie. Selon l'accord conclu hier, EDF Énergies nouvelles financera la moitié de l'investissement et des coûts du démarrage. En contrepartie, la filiale d'EDF sera l'unique client du site pendant les dix premières années d'exploitation.
Il reste à choisir l'emplacement, qui pourrait être Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence. Après la fermeture d'une usine d'Arkema, une entreprise de panneaux solaires, Silicium de Provence (Silpro) devait prendre la relève. Avec sa mise en redressement judiciaire, le projet est resté en plan.
Cet accord marque aussi l'alliance de deux start-up de l'énergie solaire. D'un côté, donc, EDF Énergies nouvelles, 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Pâris Mouratoglou a fondé l'entreprise en 1990 pour exploiter des champs d'éoliennes et des centrales solaires. Elle est devenue filiale d'EDF en 2000. Quant à First Solar, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars en 2008, elle s'est imposée en dix ans d'existence comme leader mondial des panneaux solaires. Il y a deux ans, elle avait inauguré sa première usine européenne en Allemagne.
Plutôt que la technique classique des panneaux fabriqués à partir de silicium, First Solar a misé avec succès sur une technologie utilisant un matériau semi-conducteur à couche mince, le tellure de cadmium, un procédé de fabrication beaucoup plus rapide (deux heures et demie pour un panneau).
Révolution
Aller vite et surtout ne pas rater une deuxième fois la marche technologique des énergies renouvelables, c'est l'une des obsessions de Jean-Louis Borloo. En 1979, lorsque l'entreprise Photowatt avait été créée, elle était leader sur le marché. Mais la France n'avait pas embrayé. «La bataille des filières industrielles mondiale est lancée, estime le ministre de l'Écologie. La France a pour ambition de jouer un rôle de premier plan dans cette révolution.»
«Nous devons prendre des décisions pour les énergies renouvelables aussi importantes que celles qui ont été prises par de Gaulle dans les années 1960 en faveur du nucléaire», déclarait en juin Nicolas Sarkozy. En France, le solaire photovoltaïque décolle vraiment. Fin 2007, l'Hexagone produisait 27 mégawatts (MW). On est passé à 100 MW à la fin du premier trimestre 2009. C'est la consommation annuelle de 100 000 habitants. Il s'agit très majoritairement de solaire intégré au bâti.
Le 15 mai, un appel d'offres a été lancé pour la construction d'au moins une centrale solaire dans chaque région française pour une puissance cumulée de 300 MW. C'est un investissement total de 1,5 milliard d'euros sur trois ans. Pour 2020, la France s'est fixé un objectif de 5 400 MW à partir d'énergie solaire, soit l'équivalent de la production d'un gros réacteur nucléaire. La France compte porter à au moins 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie d'ici à 2020, On avoisine les 10 % aujourd'hui.
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